Jacques Gertsch : « A l’Escale, l'Evangile passe par nos mains ! »

mercredi 14 novembre 2012
Durant 28 ans, Jacques Gertsch a été gérant du service d'aide humanitaire l'Escale, à Saint-Prex. Au moment de prendre sa retraite, il laisse une oeuvre en bonne forme, ainsi qu'une équipe de collaborateurs, salariés et bénévoles, soudée. Portrait d'un homme de terrain.
Alors qu'il est de bon ton d'établir des plans de carrière, Jacques Gertsch est devenu gérant du service d'aide humanitaire l'Escale sans savoir où cela allait le mener. « Je ne suis pas rentré à l'Escale pour y faire carrière, se souvient-il. J'étais prêt à partir dès que je ne serais plus à ma place. » Il y est tout de même resté 28 ans... et il prendra sa retraite fin novembre.
A son arrivée, en 1984, dans une petite structure qui se nommait encore « Vestiaire de l'Escale », Jacques Gertsch n'a pas non plus établi un plan de développement de l'oeuvre, avec des objectifs à 3, 5 ou 10 ans. Avec son épouse Josiane, il s'est mis au travail et a accueilli les changements qui lui semblaient nécessaires. Lorsque les activités de l'Escale ont pris de l'ampleur, il a adapté les structures, l'organisation, les méthodes d'expédition, les financements... Et c'est ainsi que, pas à pas, la petite structure d'envoi d'habits de seconde main est devenue l'oeuvre actuelle, avec son magasin à Saint-Prex, ses salariés et sa belle équipe de bénévoles.
 
Appelé à un travail pratique
Scieur de formation, Jacques Gertsch a travaillé dans son métier, ainsi que dans un atelier mécanique à Morges, avant de prendre la gérance de l'Escale. Ce père de 3 enfants maintenant adultes précise: « Avec mon épouse Josiane, nous désirions travailler ensemble au service de Dieu. Mais nous savions également que nous étions faits pour un travail pratique, qui passe par les mains plutôt que par les mots. » Ainsi, Jacques Gertsch a exercé avec enthousiasme les dons que Dieu lui avait faits: le travail de terrain, l'accueil, le service, le respect, l'accompagnement humain. Et il ajoute: « Avec le recul, je peux constater la valeur et l'impact spirituel d'un service comme celui-ci. Il nous a donné de belles occasions de partager l'Evangile. »
Jacques aurait pu inclure un service d'accueil spirituel ou de relation d'aide à l'Escale. Il ne l'a pas fait par souci de cohérence et il précise: « Les personnes viennent à l'Escale pour trouver des vêtements et un accueil humain, pour donner du temps et être utile. Je tiens à les recevoir comme elles sont. L'idée d'une sorte de ‘vente complémentaire’ destinée à interpeller spirituellement ces gens me met mal à l'aise. Mais la dame qui prendra ma succession fera peut-être les choses autrement. »
 
La proximité d'une Eglise... parfois difficile à gérer
Le gérant de l'Escale se souvient également que la présence d'une Eglise évangélique dans les mêmes locaux a parfois été difficile a gérer. « Cela crée des confusions dans l'esprit de certaines personnes, reconnaît-il. Parfois, j'aurais préféré que l'Escale soit mieux distinguée. »
Sur le plan personnel, Jacques et Josiane ont également ressenti le besoin de mieux marquer la différence entre leur ministère dans l'oeuvre sociale et leur vie d'Eglise. Il explique: « Nous avons fait partie de l'Eglise Elim, située dans les même locaux que l'Escale. Mais, à un moment, je ne pouvais plus être semaine et dimanche dans le même bâtiment. Nous avons donc décidé de quitter Elim et de participer à la vie d'une Eglise proche de chez nous. Il se trouve que c'était la Paroisse de l'Eglise réformée de Morges. » Mais, là encore, il se réjouit que la nouvelle gérante de l'Escale soit rattachée à une Eglise membre de la FREE.
Une fois le moment de la retraite arrivé, Jacques Gertsch cessera de travailler à l'Escale... probablement à quelques dépannages près: « Ce travail me plaît beaucoup, mais il ne serait pas sain que je reste. » Il se donnera donc du temps pour quelques activités de loisir et pour chercher ce que, désormais, Dieu lui réserve.
Claude-Alain Baehler

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