La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse et la Conférence des évêques suisses se sont prononcées lundi 8 décembre contre toute peine ou traitement cruels, inhumains ou dégradants. « Au cœur de l’interdiction de la torture, il y a la défense de la dignité humaine », soulignent-elles.
Leur déclaration commune rappelle que la torture persiste dans le monde et qu’elle a même tendance à augmenter. Son interdiction est pourtant stipulée dans la Convention des Nations Unies contre la torture de 1984. Celle-ci a été signée par plus de 150 Etats, dont la Suisse. « L’impuissance, la déshumanisation et l’injustice redeviennent cependant une expérience quotidienne pour les habitants de nombreuses régions de notre planète », dénoncent les Eglises.
Pétition de l’ACAT
Leur mobilisation a été rejointe par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT). Ce mouvement propose notamment aux citoyens suisses de signer une pétition qui demande au Conseil fédéral d’intégrer une norme qui réprime toute forme de torture dans le Code pénal suisse, qui actuellement ne prévoit pas de peine pour de tels actes. « C’est pourquoi l’interdiction explicite de la torture doit faire l’objet d’un article du code pénal », commente Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty International. « La reconnaissance de la torture comme infraction servirait à la prévention, à la dissuasion, ainsi qu’à la poursuite des criminels en Suisse. »
Gabrielle Desarzens