28 Quand Jésus eut achevé ces discours, les foules restèrent frappées de son enseignement, 29 car il les enseignait comme quelqu’un qui a de l’autorité et non pas comme leurs scribes.
Matthieu 7.28-29
Pour nourrir notre manière de communiquer et de témoigner de l’Evangile, il est intéressant de se pencher sur la manière dont Jésus a communiqué autour de lui. On dit de Jésus que c’était un rabbi juif ou un maître qui sillonnait la Palestine du Ier siècle, c’est vrai ! Mais c’était un maître particulier : un maître qui ne parlait pas comme les autres maîtres (Matthieu 7.29), un maître qui parlait avec autorité (Luc 4.32), un maître qui recourait à toutes sortes de manières de communiquer qui ont fait de lui une personnalité que l’on venait écouter de loin… Il attirait les foules. Il était très populaire… Au point de désarçonner des gardes chargés de l’amener aux autorités religieuses et de les faire rentrer bredouilles, des gardes qui soulignent : « Jamais homme n’a parlé comme parle cet homme » (Jean 7.46).
Même si en y regardant de loin, on peut avoir l’impression que Jésus, dans sa communication, était imprévisible, qu’il n’a pas toujours été un communicateur compris à 100 pour cent, que la réception de son message n’a pas toujours été couronnée de succès… il a néanmoins quelques secrets à nous livrer en matière de communication, des secrets qui devraient nous aider dans notre témoignage et notre communication aujourd’hui.
1. Le premier secret de Jésus communicateur : « La moisson est mûre ! »
31 Pendant ce temps, les disciples le priaient en disant : Rabbi, mange. 32 Mais il leur dit : J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. 33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? 34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Eh bien ! je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs qui sont blancs pour la moisson.
Jean 4.31-35
Dans l’évangile de Jean au chapitre 4, lorsque Jésus rencontre la femme samaritaine au bord d’un puits, ses disciples se sont absentés pour aller acheter à manger. A leur retour, Jésus leur explique qu’il a une nourriture particulière à manger : faire la volonté de son Père… Et il leur dit : « Regardez les champs, ils sont blancs pour la moisson… » A des disciples, très préoccupés par les nécessités du quotidien, Jésus rappelle qu’ils sont impliqués dans l’aventure de Dieu qui sait que la moisson est mûre, qu’il est temps de rassembler cette moisson… Et en l’occurrence, ce sont les habitants de la ville de Sychar qui sont en train de découvrir l’identité de Jésus et de le confesser comme le sauveur du monde…
Aujourd’hui le premier secret de Jésus communicateur, c’est de nous inviter à prendre conscience que le Père est à l’œuvre dans ce monde, qu’il a préparé des femmes et des hommes pour qu’au travers de nous le Seigneur puisse faire un bout de chemin avec eux, pour qu’au travers de nous le Seigneur puisse les rencontrer…
Dans notre quotidien, prendre conscience que c’est Dieu qui est en mission, que c’est le Seigneur qui prépare la moisson, cela change tout. Mon témoignage ne dépend plus de mes compétences à m’exprimer, de mon audace à dire quelque chose de pertinent, de la qualité de mon approche apologétique… Mon témoignage est déterminé par mon écoute de Dieu et de ce qu’il a à dire à mon interlocuteur…
Je ne suis plus stressé par le fait de devoir placer mon témoignage… Je suis optimiste. Je vois la réalité du témoignage comme quelque chose de positif, parce que Dieu est déjà en mission ! Je me mets donc à la disposition et à l’écoute du Seigneur pour glisser, si la moisson est mûre, un mot, une phrase, un témoignage qui apportera peut-être quelque chose de neuf à mon interlocuteur. Ce qui est essentiel, c’est alors mon écoute de Dieu et une petite question que je peux me poser quand je discute avec quelqu’un : « Seigneur, que souhaites-tu que je dise à cette personne, là en face de moi ? Que souhaites-tu que je lui communique, en ton nom ? »
Jésus nous dit à chacun : « Regardez les champs : ils sont murs pour la moisson ! Ne vous laissez pas accabler par la timidité, par la crainte, par la peur, par l’hostilité même… Soyez à mon écoute… et je vous donnerai des occasions de rendre compte de ce que je suis pour vous… »
Avoir cette ouverture au témoignage dans notre quotidien parce que la moisson est mûre, c’est le premier secret de la communication que Jésus veut nous transmettre.
2. Le deuxième secret de Jésus communicateur : il s’identifie à ses contemporains
15 Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses ; mais il a été tenté comme nous à tous égards, sans (commettre de) péché.
Hébreux 4.15
Au travers de Jésus, Dieu s’incarne dans notre humanité… C’est le grand message de Noël. Le Dieu de l’univers, le créateur de toutes choses, foule notre terre au travers de Jésus. Dieu est sur notre planète ! En pénétrant notre humanité, Jésus découvre notre condition humaine. Il connaît nos tentations. Il sait de quoi l’être humain est fait… Les évangiles à ce propos sont très clairs. Jésus connaît la fatigue (Jean 4.6), il connaît la faim (Marc 11.12), il connaît la soif (Jean 4.7), il connaît l’angoisse (Luc 12.50)… L’épître aux Hébreux dira même qu’il a été tenté comme nous à tous égards (Hébreux 4.13)…
Cette connaissance profonde de notre humanité que Jésus affiche, j’ai l’impression parfois que nous autres, chrétiens depuis belle lurette, nous ne l’avons plus… Nous regardons nos contemporains en nous considérant comme supérieurs, avec un regard hautain, en oubliant nos propres faiblesses… et même peut-être nos failles majeures, voire nos péchés… « Je connais la vérité… Moi, je suis sauvé… »
Jésus, lui, le Fils de Dieu, est entré dans notre humanité… Il nous invite aussi à entrer en nous-mêmes et à faire quelque chose de nos failles, de nos travers… à avouer à d’autres nos insuffisances pour que nous puissions connaître la guérison, pour que nous puissions nous laisser changer par le Seigneur…
Se rappeler d’où l’on vient, ce que l’on est et les galères et difficultés par lesquelles nous passons nous permet de nous imprégner de la condition humaine, et du fait que la vie n’est nullement facile… y compris pour nous autres chrétiens !
S’identifier à nos contemporains, c’est cela le deuxième secret de Jésus communicateur !
3. Le troisième secret de Jésus communicateur : se revêtir d’humilité
4 Jésus se leva de table, ôta ses vêtements et prit un linge dont il s’entoura. 5 Ensuite il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
Jean 13.4-5
Cette action de Jésus, qui prend la place d’un serviteur de maison, d’un esclave, et qui lave les pieds des disciples, est non seulement symbolique de l’ensemble de sa vie, mais elle est aussi emblématique de sa communication, de son témoignage.
Lui, le Seigneur, affiche tout d’abord une posture d’humilité extraordinaire. Le Fils de Dieu, la Parole du Seigneur active dans la création de l’Univers, s’agenouille devant ses disciples pour leur laver les pieds, alors qu’il aurait pu lui-même se faire laver les pieds, parader et se faire saluer bien bas par cette équipe de citoyens de seconde catégorie, que sont ses disciples.
Cette posture d’humilité que Jésus affiche dans tout le Nouveau Testament montre qu’il est au service de ceux qu’il rencontre et auprès desquels il témoigne de l’Evangile du Royaume.
De manière très concrète et terre-à-terre, Jésus est à l’écoute des besoins. Dans le récit du lavage des pieds, les disciples ont marché. Leurs pieds chaussés de sandales – on peut l’imaginer – ne sont pas très reluisants. Ils ont été salis par la poussière, par la boue même peut-être… Et Jésus de se dévêtir, de se ceindre d’un linge, de se procurer une cuvette avec de l’eau et de se mettre à laver les pieds de ses disciples, lui le Maître… Jésus entend ce besoin de fraîcheur, de propreté et de lavage des pieds du côté de ses disciples… et il se met au travail !
Pour notre communication de l’Evangile et pour notre témoignage, il y a là un secret : témoigner de l’Evangile de Jésus-Christ à autrui passe par une attitude humble, faite d’écoute des besoins, des problèmes et des questions d’autrui.
Souvent, nous autres évangéliques – et moi le premier ! – nous sommes enclins à défendre notre foi, à nous lancer dans des débats, parfois stériles, pour montrer la pertinence de nos convictions. Jésus a fait cela parfois… Mais avant tout il s’est inscrit humblement dans une dynamique de service des personnes qu’il rencontrait !
Et ce troisième secret de Jésus communicateur, on le retrouve chez l’apôtre Paul qui, dans la première épître aux Corinthiens, va dire : « J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns » (1 Corinthiens 9.22).
Revêtir cette humilité dans notre rencontre du prochain nous rend bienveillants à l’endroit de la détresse d’autrui. Cela nous encourage aussi à prendre du temps pour travailler nos faiblesses devant le Seigneur. Nous découvrons ainsi nos fragilités, voire nos péchés… En conséquence, cela nous permet de mieux comprendre ceux qui nous entourent et de pouvoir témoigner de ce que Dieu accomplit dans notre vie, pour autant que nous nous laissions toucher par lui dans nos faiblesses et nos vulnérabilités…
Se revêtir d’humilité pour rencontrer autrui, voilà le troisième secret de Jésus communicateur.
4. Le quatrième secret de Jésus communicateur : une communication personnalisée
1 Mais il y avait parmi les Pharisiens un chef des Juifs, nommé Nicodème ; 2 il vint de nuit auprès de Jésus et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. 3 Jésus lui répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau il ne peut voir le royaume de Dieu. 4 Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? 5 Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Jean 3.1-5
Ce qui frappe lorsqu’on lit les évangiles et que l’on se penche d’un peu plus près sur les rencontres de Jésus, c’est que, chaque fois que Jésus rencontre quelqu’un, on assiste à une communication très personnelle. On pourrait même dire très personnalisée.
Dans ce récit de l’évangile de Jean, on découvre un Nicodème, une autorité juive qui compte parmi les pharisiens. Elle s’approche de nuit de Jésus pour avoir avec lui une petite conversation philosophico-théologique. Ce Nicodème est troublé. Il est « dans la nuit », gêné aux entournures. D’un côté Jésus apparaît comme un trouble-fête qui vient perturber la vie religieuse juive, et, dans le même temps, Jésus pose des signes très positifs qui font penser que Dieu doit être avec lui… A partir de ce trouble exprimé par Nicodème, Jésus n’entre pas dans une justification de ce qu’il fait ou de qui il est. Il s’adresse à une personne d’un certain âge et relève simplement que, pour comprendre ce qui se passe, il faut naître de nouveau ou naître d’en-haut. Le mot « anothen » en grec est ambigu et laisse entendre à la fois « de nouveau » ou « d’en-haut »… Et Nicodème est désarçonné : « Comment pourrais-je retourner dans le ventre de ma mère ? » Impossible de se lancer dans une puissante discussion théologique ! Il doit admettre qu’il ne comprend pas, qu’il a besoin de revêtir un autre regard, qu’il a besoin des explications de Jésus.
Jésus n’a pas de modèle tout fait pour rencontrer Nicodème. Il le rencontre sur le terrain de la théologie et lui fait savoir que, s’il souhaite comprendre ce qui se passe avec lui, ce pharisien doit vraiment naître à un nouveau regard, naître de l’Esprit…
Une autre rencontre de Jésus au chapitre 4 de l’évangile de Jean souligne aussi cette communication très personnalisée de Jésus. Une femme samaritaine vient chercher de l’eau en milieu de journée. Pour entrer en relation avec elle, Jésus, le juif, lui demande à boire. Non seulement, en temps normal, dans la culture juive de l’époque, un homme ne demande pas comme cela à boire à une femme, mais un homme juif à une femme samaritaine… « Cela ne se fait pas, Jésus ! » Et Jésus de poursuivre la discussion en reprenant le thème de l’eau… et d’affirmer que lui dispense de l’eau qui rafraîchit vraiment et pleinement !
Non seulement, Jésus rejoint cette Samaritaine dans un besoin physiologique, dans un besoin primaire qu’elle cherche à combler, mais il s’ouvre à elle avec un besoin qui est le sien. Il fait un aveu de faiblesse. Il fait part de sa vulnérabilité du moment… Et la Samaritaine, valorisée, va répondre à son besoin d’étancher sa soif. On connaît la suite… Au final, tout un village va reconnaître que Jésus est celui qui étanche la soif, qu’il est la source qui désaltère les cœurs en mal de sens, en mal de présence !
Dans la suite de l’évangile de Jean, on pourrait prendre la rencontre de Jésus et de l’officier royal, au chapitre 4, qui vient demander la guérison de son fils ou la rencontre de Jésus et de l’homme paralysé au chapitre 5… A chaque fois, Jésus rencontre chacun dans un besoin profond de sens, de reconnaissance, de guérison !
Lorsque nous témoignons de notre foi, nous intéressons-nous aux besoins profonds de ceux auxquels nous parlons de Jésus ? Nous demandons-nous vraiment qui est le destinataire de notre témoignage ? Avec quel sérieux, essayons-nous de percevoir les besoins réels de nos contemporains ? Que savons-nous des besoins de ceux qui nous entourent ?
Manifestement, c’est un secret de Jésus communicateur, le quatrième : être capable de développer une communication personnalisée.
5. Le cinquième secret de Jésus communicateur : la capacité à provoquer
Luc 15
1 Tous les péagers et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’entendre. 2 Les Pharisiens et les scribes murmuraient et disaient : Celui-ci accueille des pécheurs et mange avec eux. 3 Mais il leur dit cette parabole :
Parabole du mouton perdu (3-7)
Parabole de la drachme perdue (8-10)
Parabole du fils perdu et retrouvé (11-32)
En parcourant les évangiles, on est frappé, lorsque l’on quitte le regard, parfois un peu aveugle, de l’habitué du texte biblique, de voir combien Jésus a provoqué ceux qu’ils rencontraient, ceux qui lui étaient favorables, tout comme ceux qui le critiquaient ou qui voulaient sa mort…
Prenons comme exemple les paraboles de Luc 15… Le début de ce chapitre indique le contexte. La communication de Jésus connaît un succès extraordinaire : « Tous les péagers et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’entendre… » Tous les méprisés, les exclus et les malfamés de la société sont là. Jésus cartonne ! Mais cet audimat au zénith dérange les pharisiens et les scribes qui murmurent, qui « râlent » : « Il accueille des pécheurs et il mange avec eux… », polémiquent-ils. On sent l’hostilité à l’endroit de Jésus monter parmi l’élite religieuse du peuple d’Israël… Et dans ce contexte où la polémique va croissant, Jésus raconte des paraboles ! Il n’entre pas dans un débat frontal avec les autorités religieuses, mais il raconte des histoires, des paraboles, des petits récits de fiction qui reprennent des réalités du quotidien : le mouton perdu, la pièce de monnaie perdue… une histoire de famille où un père doit donner sa part d’héritage à son fils cadet, bien avant qu’il ne meure…
Et ces trois paraboles rendent compte de ce que Jésus est en train de vivre. Il est en train d’annoncer la venue et la présence de Dieu au sein du peuple d’Israël, tout cela au travers de sa présence… Comme un berger, Jésus part à la recherche de la brebis perdue d’Israël. Comme la femme qui a perdu une pièce de monnaie, Jésus remue ciel et terre pour retrouver les naufragés de la vie… Comme le père du fils prodigue, Jésus accueille de manière extraordinairement généreuse ceux qui reviennent à lui…
Jésus recourt à la parabole pour faire réfléchir ses opposants… Il y a une dimension extraordinairement provocatrice à mettre en scène ses contradicteurs et, en final, s’ils ont compris l’histoire, à les faire réfléchir à ce qui est en train de se passer, à les interpeller sur le sens de son action. La parabole du fils prodigue comme on l’appelle souvent met en scène la protestation des « justes » via le fils aîné, mais aussi l’accueil inconditionnel et joyeux de Jésus pour les pécheurs. A travers cette fiction, ce sont les interlocuteurs de Jésus qui sont visés et invités à réfléchir à ce qui est en train de se passer. Vont-ils continuer à murmurer et à « râler », ou vont-ils plutôt se réjouir du fait que le Père se manifeste au travers de Jésus ?
Dans sa communication, Jésus n’est pas un communicateur consensuel qui laisserait tomber le contenu de son message, parce qu’il dérange une partie de ses auditeurs. Au travers de ses paraboles, il a la capacité de sortir de la polémique par le haut et de susciter la réflexion en développant un discours non religieux, mais qui permet de construire un nouveau regard sur la réalité.
Aujourd’hui, c’est peut-être une manière de faire que nous devrions regagner au niveau de notre témoignage et de notre communication. Non pas simplement affirmer nos convictions, mais faire le détour d’histoires, de paraboles, afin de promouvoir la réflexion en posant des questions. Il est malheureux que certains considèrent que le fait de poser des questions soit une marque d’incrédulité ou de révolte. Jésus, lui, aimait qu’on lui pose des questions et il récompensait ceux qui lui en posaient, en leur révélant davantage la Vérité.
Cinquième secret de Jésus en matière de communication : il était apte à provoquer !
6. Le sixième secret de Jésus communicateur : donner aussi dans le non-verbal
22 Ils se rendirent à Bethsaïda ; on lui amena un aveugle, et on le supplia de le toucher. 23 Il prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village ; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains et lui demanda : Vois-tu quelque chose ? 24 Il ouvrit les yeux et dit : Je vois des hommes, mais comme des arbres, et ils marchent. 25 Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux ; et, quand l’aveugle regarda fixement, il était rétabli et voyait tout distinctement. 26 Alors Jésus le renvoya dans sa maison, en disant : Ne rentre pas au village.
Marc 8.22-26
Lorsque l’on considère l’ensemble du ministère de Jésus, on se rend compte qu’il n’a pas été qu’un prédicateur qui a raconté des paraboles, qui a tenu de grands discours comme le Sermon sur la montagne, ou qui s’est entretenu face à face avec différentes personnes. Jésus a aussi communiqué en touchant et en guérissant des malades, en posant des gestes comme les prophètes de l’Ancien Testament, en chassant les vendeurs du Temple par exemple, ou en partageant le pain et le vin avec ses disciples lors d’un ultime repas.
A l’image de Jésus, notre communication verbale ne suffit pas. Elle doit s’accompagner de gestes, d’actes concrets qui rendent compte de ce par quoi et par qui nous sommes portés.
Jésus accordait une grande place au non-verbal ! Voici le sixième secret de Jésus communicateur.
7. Le septième secret de Jésus communicateur : rester en lien étroit avec le Père
12 En ce temps-là, Jésus se rendit à la montagne pour prier, et il passa toute la nuit dans la prière à Dieu. 13 Quand le jour parut, il appela ses disciples et en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres : 14 Simon, qu’il nomma Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, 15 Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le zélote, 16 Jude fils de Jacques, et Judas Iscariot, qui devint traître.
Luc 6.12-15
Avant des décisions importantes, avant des discours marquants, Jésus cherchait la proximité de son Père. C’est souligné par l’évangéliste Luc au moment où Jésus choisit ses disciples, au moment où il constitue l’équipe qui va s’associer à lui dans l’annonce de l’Evangile… et au moment aussi où, dans l’évangile de Luc, Jésus va prononcer son fameux Sermon sur la montagne !
Pour nous qui cherchons à communiquer l’Evangile, à être témoins de Jésus-Christ, il est important de chercher et de connaître cette proximité avec le Seigneur. Il est important de le faire par la prière, en cherchant la face du Seigneur, en cherchant son inspiration et en priant pour nos interlocuteurs.
Il est aussi important de se former pour mieux connaître notre foi, pour mieux saisir ce qui se passe autour de nous, pour mieux connaître les préoccupations de nos contemporains, afin de pouvoir, dans ce contexte, témoigner de ce que Dieu fait.
Chercher et rester en lien étroit avec le Père, c’est le septième secret de Jésus en matière de communication.
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Prendre conscience que la mission est mûre, s’identifier à nos contemporains, se revêtir d’humilité, développer une communication personnalisée, être à même de provoquer, donner aussi dans le non-verbal et rester en lien étroit avec le Père… voilà les 7 secrets de Jésus dans le domaine de la communication et du témoignage. Des secrets qui, si nous les mettons en pratique, sont à même de nous aider à développer notre témoignage personnel et communautaire…
Les amis, pour beaucoup d’entre vous le témoignage personnel n’est pas notre fort ! Nous avons une réputation à préserver, une image de nous-même à sauvegarder… Un défi pour cette semaine : mettez en pratique les secrets de Jésus en matière de communication et de témoignage… Regardez ! La moisson est mûre autour de vous !
Que le Seigneur nous vienne en aide !
Serge Carrel
Note
1 Cette prédication doit beaucoup à Thierry Lenoir et à son livre aujourd’hui épuisé : Parole de chair. Les techniques de Jésus, maître en communication, Dammarie-les-Lys, Vie et santé, 2001, 128 p. Thierry Lenoir a publié ensuite une refonte profonde de ce livre sous le titre : Jésus, maître de communication. Comment tisser le fil de la relation, Bière, Cabédita, 2015, 96 p. Le FREE COLLEGE groupes de maison propose un parcours autour de Parole de chair en 6 interviews TV de l’auteur, avec à chaque fois des fiches d’animation. Plus d’infos.