L’Ascension et Pentecôte sont surtout vécues aujourd’hui comme deux week-ends prolongés bienvenus en attendant les vacances d’été. On peut s’étonner de leur date particulièrement tardive cette année, mais il vaut la peine de se pencher sur leurs origines et significations. Pour cela, commençons par remonter jusqu’à Pâques. D’après les récits des Evangiles, Jésus de Nazareth est ressuscité des morts le dimanche de Pâques.
Après cela, il est resté durant 40 jours avec ses disciples en les enseignant sur Dieu, lui-même, et leur rôle à venir. Puis Jésus est monté au ciel et a été caché par les nuages. C’est ce que l’ascension rappelle, 40 jours après Pâques. Avant son départ, Jésus a donné instruction à ses amis de rester à Jérusalem et d’y attendre le Saint-Esprit que Dieu leur donnerait.
D'une fête juive à la venue du Saint Esprit sur les disciples
La Pentecôte existait déjà en tant que fête juive des récoltes qui avait lieu 50 jours après la Pâque juive. À ce moment-là, des Juifs pieux se rassemblaient à Jérusalem depuis presque tout le monde connu. C’est lors de cette fête que l’Esprit Saint descend sur les disciples de Jésus, avec suffisamment de fracas pour attirer l’attention de la foule présente. L’Esprit leur donne le courage d’annoncer à tous que Jésus était ressuscité et que par lui le pardon des péchés était offert. L’Esprit a aussi permis aux premiers croyants de s’exprimer dans les langues de toutes les personnes présentes, alors qu’ils n’étaient que des Juifs palestiniens peu instruits.
Victoire définitive sur la mort
Côté dates, l’Ascension et Pentecôte se fêtent en toute logique 40 et 50 jours après Pâques, qui a lieu le dimanche suivant la première pleine lune du printemps, d’où une large variabilité. Et ces évènements sont pleins de sens. L’Ascension montre que la résurrection de Jésus n’était pas qu’une réanimation apportant une prolongation de vie avant une nouvelle mort, mais une victoire définitive sur la mort, telle que Jésus pouvait partir mais pas mourir. Elle signifie aussi que Jésus, Dieu devenu homme, reprend sa place «au ciel» avec son humanité.
Pentecôte, coup d'envoi de l'Eglise
Le Dieu que les chrétiens prient est toujours également humain, capable de comprendre les faiblesses et souffrances humaines qu’il a partagées. La Pentecôte marque entre autre le coup d’envoi de l’Église chrétienne comme témoin de la résurrection de Jésus. Le miracle des langues la fait passer d’un groupuscule localisé en Palestine à un mouvement de visée mondiale, touchant toutes les nations du monde.
Présent dans le coeur des croyants
Le tout marque aussi un changement de mode de présence de Jésus : avant l’Ascension, il était présent physiquement en un lieu pour ceux qui avaient la chance d’y être présents, tandis qu’après Pentecôte il est présent dans le cœur de tous ceux qui croient en lui, par le Saint-Esprit, troisième personne de la Trinité. C’est pour cela que Jésus disait à ses disciples qu’il valait mieux pour eux qu’il parte et que le Saint-Esprit vienne.
Plus que de congé, ces fêtes parlent donc de victoire sur la mort, d’un Dieu qui nous comprend, d’un Dieu présent, d’un Dieu accessible pour tous.