« Dieu n’est pas stressé. Opter pour un rythme de déplacement plus lent que la voiture, cela nous permet d’avoir plus d’occasions de le voir, de l’entendre. » Rebecca et Thiéry Terraz, 38 et 44 ans, ont 4 enfants de 4 à 10 ans et deux vélos électriques : un dit « long trail » avec un porte-bagage qui permet aux deux aînés de s’y asseoir, et l’autre affublé d’une remorque où peuvent prendre place les deux plus jeunes. « J’ai beaucoup aimé la voiture et la vitesse, j’avais même un véhicule de sport avant mon mariage, explique Thiéry. Mais à vélo, je n’ai plus de stress, je ne suis pas énervé. Et j’ai vraiment du plaisir à être ainsi à l’air libre ! » Et sa femme de préciser qu’il a moins mal au dos, depuis l’abandon du véhicule : « Avant, pour voir mes parents en Thurgovie, il nous fallait prévoir les bouchons et le stress qui va avec. Avec le train, nous avons gagné en qualité de vie ! » Sans compter que l’aspect éco-compatible du vélo les rejoint dans leur envie de prendre soin de la nature.
« Dieu est là ! »
Lorraine et Sylvain Félix, 38 et 39 ans, pratiquent, eux, l’autopartage dans leur coopérative de logements : huit voitures pour 36 foyers. « Mais nous avons surtout un vélo-cargo qui nous permet de nous déplacer avec nos trois enfants de 5, 8 et 11 ans et qu’on utilise tout le temps », indique Lorraine. Pour les deux couples qui vivent dans un même type d’habitat (ndlr qui stipule une gestion démocratique et solidaire), la foi n’a pas été le moteur de ce choix. « Mais j’ai la certitude d’être au bon endroit », dit l’enseignante, qui précise pouvoir y pratiquer le partage et l’amour de l’autre « que je veux vivre dans ma foi ». Un exemple ? « Je peux échanger avec ma voisine somalienne et musulmane. Et Dieu est là ! » Et cette femme de citer encore 1 Corinthiens 13 qui l’inspire : « Il y a la foi, l’espérance et l’amour. Mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour : je le vis dans cette coopérative et c’est très important pour moi. »
Vivre différemment
Le mot « détente » revient aussi en boucles dans les paroles de Lorraine, qui apprécie la zone piétonne en bas de chez elle. Bien sûr, ce mode de vie n’est pas possible pour tous et partout. Et n’est bien sûr pas réservé aux chrétiens. Mais nos deux couples y trouvent de quoi mettre en œuvre les valeurs qui les portent. « Je suis missionnaire, souligne par exemple Thiéry. Et j’appelle les chrétiens à vivre différemment des autres. C’est-à-dire à appliquer dans leur vie ce que la Bible leur dit. Qu’ils se démarquent si possible par leur langage, par leurs actions. Par l’amour qu’ils portent à leur prochain qui devrait être visible ». Les formes de ce « démarquage » sont ensuite multiples. Pour sa femme Rebecca, faire l’école à la maison pour leurs enfants s’inscrit dans son témoignage : « Dieu m’a donné cette occasion, dit-elle simplement. C’est cohérent avec nos autres choix et cela nous correspond. C’est moins de stress… et c’est souvent un sujet qui me permet de parler de ce que je crois ! »
« En fait, on retrouve quelque chose de l’Eglise, dans cette coopérative, souligne Lorraine. Dans l’acceptation et l’ouverture à l’autre. Cela me porte. Vraiment. »