Militez pour le « discipulat » ! Agissez de manière « missionnelle » et « intentionnelle » ! Ainsi, vous atteindrez le dernier cri de la mode évangélique ! Lors de sa dernière Rencontre générale, le 6 avril 2019, dans les locaux de l’Eglise évangélique des Ecluses, à Bienne, la FREE a montré qu’elle était plutôt dans le coup.
« Le Conseil consultatif de la FREE aimerait développer l’axe missionnel dans nos Eglises durant ces prochaines années, a annoncé Philippe Thueler, le secrétaire général de notre fédération. Il existe déjà des graines, des petits commencements, et nous allons encourager leur développement. »
Des communautés missionnelles
Mais, en fait, qu’est-ce qu’une communauté « missionnelle » ? Philippe Thueler a esquissé quelques éléments de réponse:
- Une Eglise missionnelle est ouverte et accessible. Elle est composée à la fois de chrétiens et de gens « en recherche ».
- Une Eglise missionnelle forme les chrétiens, afin qu’ils soient témoins du Christ lorsqu’ils se trouvent en dehors de leur communauté.
- Une Eglise missionnelle utilise un langage et des pratiques qui parlent non seulement aux membres, mais aussi aux personnes non chrétiennes « en recherche ».
- Une Eglise missionnelle est culturellement pertinente. Elle sait empoigner des sujets qui intéressent les gens. Elle ne se contente pas de répondre à des questions qu’ils ne se posent pas — même s’ils devraient parfois se les poser.
- Une Eglise missionnelle accueille et implique des non chrétiens « en recherche », afin de leur permettre de vivre un cheminement spirituel. En effet, les gens ne se convertissent plus avant d’entrer dans l’Eglise. Aujourd’hui, dans notre société post-chrétienne, ils ont besoin de cheminer avec des chrétiens avant de choisir le Christ. - Une Eglise missionnelle ne fait pas de l’évangélisation, elle est une évangélisation.
Des communautés qui forment des disciples
Lors de la table ronde qui s’est déroulée l’après-midi, Patrick Rey, pasteur dans l'Eglise évangélique des Boveresses à Lausanne, Christian Kuhn, secrétaire général du Réseau évangélique suisse, et Bob Davet, pasteur dans l’Eglise New Life La Côte, ont présenté le « discipulat » et son importance actuelle.
« Vous qui êtes parents, quelles valeurs aimeriez-vous voir se développer parmi vos enfants ? » a demandé Patrick Rey. Et des réponses ont été évoquées : politesse, bienveillance, souplesse, courage, foi et prière. Ces valeurs se développent lorsque les parents donnent l’exemple, expliquent, posent des limites, prient, aiment, accompagnent, partagent du temps avec leurs enfants. Une véritable proximité est indispensable.
« Dans nos Eglises, nous désirons que les chrétiens développent également toutes sortes de valeurs, a repris le pasteur lausannois. Mais nous y travaillons en alignant ces chrétiens en rangées sur des chaises, afin qu’ils écoutent des sermons. Et, ainsi, nous imaginons qu’ils vont devenir des croyants prêts à suivre Dieu. Mais cela ne fonctionne pas, car la maturité spirituelle ne s’acquiert pas avec des conférences ex cathedra. Comme avec nos enfants, certaines choses ne s’acquièrent qu’avec de la proximité ».
Cette nouvelle formule avec un après-midi de type "conférence / table ronde" a été très appréciée et sera reconduite lors des prochaines Rencontres générales.
Finances : une érosion régulière
Les comptes 2018 se présentent avec une perte de 4400 francs, une structure de bilan solide, une absence de dettes et une réserve pour projets stable. Ce qui est plus inquiétant, c’est la baisse des dons des Eglises qui se poursuit de manière régulière depuis plusieurs années. « Nous n’allons pas vous supplier de donner davantage, commente Stéphane Bossel, le trésorier de la FREE. Mais nous allons effectuer une enquête qui nous permettra de savoir ce qui se passe et de prendre les dispositions qui s’imposent. »
En effet, cette érosion régulière des dons des Eglises peut avoir plusieurs causes. Par exemple, il peut s’agir d’une baisse de la capacité financière des communautés, ou d’une distance entre les Eglises et la fédération, ou encore d’une évolution des besoins et des attentes. Dans le but de comprendre cette situation et d’y apporter des solutions, un groupe de travail a été mis en place par le Bureau exécutif de la FREE.
Partenariat avec la Ligue
Laetitia Paratte, la coordinatrice des activités enfance de la FREE, réoriente son travail après neuf ans passés à la FREE. Pour des raisons budgétaires, son poste ne sera pas repourvu. Cette situation a poussé la FREE à signer une convention de partenariat avec la Ligue pour la lecture de la Bible (LLB). Cette dernière proposera aux Eglises des formations et des accompagnements concernant le travail parmi les enfants.
Ces derniers temps, la Commission enfance de la FREE n’était animée que par Laetitia Paratte et Johanne Rochat, connue pour sa chaîne vidéo « BibleTubeEnfant » sur YouTube. Johanne Rochat a décidé de démissionner de cette commission qui, du coup, devient inactive.
Johanne Rochat a témoigné de sa colère et de sa tristesse, suite à la décision de la FREE de ne pas remplacer le poste de Laetitia Paratte. « Je démissionne parce que je ne peux pas porter toute seule cette vision, a-t-elle expliqué. Il faut que la FREE prenne conscience de sa responsabilité par rapport aux enfants. »
Partenariat avec la RTS
Michel Kocher, directeur de Médias-pro, le département médias des Eglises réformées de Suisse romande (radio, télévision, presse écrite), a évoqué le travail de journaliste de Gabrielle Desarzens à la radio et à la télévision. Son intervention accompagnait le renouvellement du partenariat qui lie Médias-pro à la FREE.
« Le travail de Gabrielle Desarzens est très apprécié, a plaidé Michel Kocher. De plus, ce partenariat avec la FREE permet de faire baisser la pression financière qui pèse sur les Eglises réformées et de faire entendre une voix évangélique. »
Gabrielle Desarzens produit l’émission Babel et présente les cultes radiodiffusés. Elle a parfois l’occasion de collaborer à des émissions plus généralistes, telles que l’émission Vacarme ou la Chronique RTSreligion.
Demande de reconnaissance d’intérêt public
Le 9 avril, la Fédération évangélique vaudoise (FEV) a déposé à Lausanne sa « Déclaration liminaire » en vue de la reconnaissance d’intérêt public de ses Eglises membres. Sur 52 Eglises, 11 n’ont finalement pas signé cette déclaration, parmi lesquelles quelques communautés de la FREE. Désormais, un processus de négociations et d’établissement des relations est entamé. Ce temps de « fiançailles » durera cinq ans.
« Nous allons étudier les moyens de rester en relation avec les 11 communautés qui n’ont pas signé », précise Olivier Cretegny, le président de la FEV. Soucieuse de l’unité entre Eglises, la FEV cherche les moyens de faire cohabiter, en son sein, des communautés signataires avec des communautés non signataires de la Déclaration liminaire.