« Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon » (Matthieu 6.24).
« Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : lui qui était riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous, par sa pauvreté, vous deveniez riches » (2 Corinthiens 8.9).
Dans les évangiles, Jésus dit à deux reprises : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon » ou comme une autre traduction le rend (la NBS) : « Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et de Mamon » (Matthieu 6.24 et Luc 16.13).
Alors ma question bête et méchante ce matin souhaite vous faire réfléchir au sujet suivant : « Suis-je un serviteur de Mamon… ou de Dieu ? » « Toi, Serge, es-tu un serviteur de Mamon… ou de Dieu ? » Si vous entrez dans la démarche, n’hésitez pas à insérer votre prénom dans cette question : « Toi, Jörg… Toi, Michel, es-tu un serviteur de Mamon ou de Dieu ? ».
Pour que nous puissions bien comprendre la question, il faut poser quelques balises.
1. Le contexte de Matthieu 6
La mention de cette « punchline », de cette formule choc dans l’évangile de Matthieu au chapitre 6 s’inscrit dans le Sermon sur la montagne, ce fameux grand discours de Jésus qui va du chapitre 5 à la fin du chapitre 7. Au chapitre 5, Jésus enseigne ses disciples sur leur relation à eux-mêmes, les Béatitudes, sur leur relation aux autres, les fameuses antithèses – « Il vous a été dit, mais moi je vous dis… ». Au chapitre 6, Jésus enseigne ses disciples sur leur relation à Dieu, en lien avec la piété, la prière et les richesses… C’est donc dans ce contexte que l’on trouve cette punchline : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »
Une question s’impose tout de suite à nous : mais qui donc est ce Mamon ? Parce que, relevons-le, nos traductions de la Bible divergent sur la manière de rendre « Mamonas » en grec. Certaines traduisent par « Argent » avec un A majuscule, d’autres par « argent » avec un a minuscule… et enfin certaines traductions conservent le mot « Mamon ».
2. La signification du mot « Mamon »
2.1 Mamon, statuette de la fortune
Quand Jésus parle de l’argent en recourant au terme Mamon, il le personnifie. « Mamonas » – en araméen, la langue principale que l’on parlait dans la Palestine du temps de Jésus – renvoie à une petite statuette de la fortune à qui on pouvait accorder des prières pour réussir dans la vie, dans les affaires et dans les relations (1). Vouer un culte à cette statuette, c’est rendre un culte à une divinité. Du point de vue pratique et religieux, c’est l’occasion de mettre un maximum de chances de son côté pour goûter au succès.
2.2 Etymologie du mot « Mamon »
Ce qui est aussi intéressant, c’est qu’en hébreu le mot « Mamonas » renvoie à la racine « Aman » qui a donné le mot « Amen » (2). Notre « Amen » que l’on prononce à la fin de nos prières ou après certaines affirmations de foi pour indiquer que c’est vrai, que c’est du solide. « Aman » renvoie à la stabilité et à la fermeté. Donc Mamon, c’est à la fois cette divinité que l’on invoque, mais c’est aussi l’argent qui est présenté comme un gage de stabilité, comme une sorte de valeur refuge, qui va nous mettre à l’abri du manque, des aléas économiques et politiques, et ultimement de la mort.
Ce qui est intéressant, c’est qu’en personnifiant ainsi l’argent, Jésus passe du domaine de l’éthique, au domaine spirituel. L’argent, ce n’est pas qu’une réalité humaine à bien gérer, cela peut devenir une puissance dont l’emprise va déterminer fondamentalement notre vie, comme le ferait un dieu !
3. L’argent dans l’Ancien Testament
Troisième balise à mettre en place pour bien comprendre cette formule, cette punchline de Jésus : « Vous ne pouvez servir deux maîtres, Dieu et Mamon », c’est la vision biblique de l’argent et de la richesse dans laquelle s’inscrit Jésus et que propose la Bible.
3.1 Pas de diabolisation
Dans la tradition biblique, il n’y a pas de diabolisation pure et simple de l’argent ou de la richesse. Si on parcourt l’Ancien Testament, on est frappé par le regard positif que la Bible pose sur les richesses. Il n’est pas honteux de posséder. Abraham, par exemple, « était très riche en troupeaux, en argent et en or », nous dit le livre de la Genèse (13.2). Salomon, le troisième roi d’Israël, « surpassa tous les rois de la terre en richesse et en sagesse », indique le livre des Rois (1 Rois 10.23). Dans le prophète Aggée, on peut même lire : « L’argent est à moi, à moi l’or – oracle du Seigneur le Tout-Puissant » (Aggée 2.8). Dieu revendique pour lui-même la possession de l’argent et de l’or et il octroie à certains le privilège de la richesse.
Le Dieu d’Israël est donc un Dieu qui donne et jamais l’argent n’est ressenti comme une chose honteuse. Les biens que quelqu’un possède proviennent de la main du Créateur, et l’être humain qui en bénéficie est invité à lui exprimer sa reconnaissance.
3.2 Un souci marqué des pauvres
Cette vision positive de la richesse est toutefois tempérée par un souci d’équité au sein de la société d’Israël. Il y a là un véritable plaidoyer pour davantage de justice sociale. Ce plaidoyer, on le discerne par exemple dans le livre du Deutéronome. Au chapitre 15 les versets 7 et 8, ce livre met en place une législation sociale qui vise à atténuer les disparités économiques et à soulager la misère de celui qui est pauvre : « S’il y a chez toi, un indigent, l’un de tes frères, dans l’une de tes villes, dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne, tu ne raidiras pas ton cœur et tu ne fermeras pas ta main à ton frère indigent, mais tu lui ouvriras ta main toute grande et tu lui consentiras tous les prêts sur gages dont il pourra avoir besoin » (Dt 15.7-8). Au sein du peuple d’Israël, la pauvreté est un scandale, parce que la générosité du Dieu créateur est là pour tous. Elle n’a pas à être accaparée par certains et refusée à d’autres.
Le peuple d’Israël va même instaurer une législation qui vise à donner des moyens de remédier au dénuement des plus pauvres. L’une des mesures de base qui permet un rééquilibrage des richesses, c’est le glanage : la possibilité pour l’immigré, l’orphelin ou la veuve de se rendre dans les champs d’autrui pour ramasser ce qui a été laissé par les agriculteurs après la récolte (Deutéronome 24.19).
3.3 La dynamique sabbatique et le Jubilé
La législation sociale d’Israël va même plus loin dans ce souci du pauvre, puisqu’au travers de l’année sabbatique qui intervient tous les 7 ans, il y a une sorte de remise des compteurs à zéro. Cette année-là, les dettes doivent être remises et les esclaves juifs, ceux qui auront aliéné leur liberté pour faire face à leurs besoins vitaux, auront la possibilité de recouvrer leur condition de femme et d’homme libres. Bien avant toutes nos législations sur le revenu minimum d’insertion ou le désendettement, le peuple d’Israël a perçu qu’il y a quelque chose de mortifère à être un débiteur et à se trouver dans l’incapacité de rembourser ses dettes.
Ce dispositif sabbatique est encore complété dans la législation israélite par l’année du Jubilé. Tous les 50 ans, la terre est mise en repos et les maisons et les champs qui ont dû être vendus par manque d’argent ou mauvaise gestion, sont restitués à leur propriétaire. Chacun a la possibilité de repartir à zéro et de recommencer d’où il est parti (Lévitique 25.10). On voit bien l’intention de cette loi israélite, même si on peut penser que cette manière de faire a été peu appliquée au cours de l’histoire : il s’agit de ne pas enfermer le pauvre dans une situation économique dont il sera prisonnier, lui et ses descendants, et peut-être dont il sera la victime perpétuelle (3).
3.4 La dénonciation prophétique
Outre la valorisation de la richesse et la mise en place de correctifs sociaux structurels pour libérer les pauvres de la spirale infernale de la pauvreté, il y a aussi dans l’Ancien Testament une voix prophétique et critique qui dénonce le manque de solidarité des riches par rapport aux plus pauvres. Cette parole résonne fortement, tout particulièrement au travers de la voix de prophètes comme Amos, Michée ou Esaïe : « Ecoutez, vous qui harcelez le pauvre et qui supprimez les déshérités du pays ! Vous dites : Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, que nous vendions le grain ? Quand le sabbat finira-t-il, que nous ouvrions les sacs de blé ? Nous diminuerons l'épha, nous augmenterons le prix, nous fausserons les balances pour tromper ; nous achèterons les petites gens pour de l'argent, le pauvre pour une paire de sandales, et nous vendrons même le déchet du blé. Le Seigneur l'a juré par l'orgueil de Jacob : je n'oublierai jamais aucune de leurs œuvres » (Amos 8.4-6).
En résumé, il y a donc une vision positive de l’argent et des richesses qu’il importe de souligner dans l’Ancien Testament, mais en même temps il y a des limites qui sont mises en avant pour éviter l’appauvrissement et la misère des plus déshérités et l’enrichissement indécent des plus riches afin que, dans le pays d’Israël, l’humanité des plus pauvres ne soit pas bafouée et piétinée.
4. L’argent idolâtré
Alors comment comprendre le fait que Jésus affirme que l’on ne peut pas servir Dieu et Mamon dans un contexte où l’argent et les richesses sont perçus positivement. Une question s’impose : « De quel argent Jésus parle-t-il ? » Jésus ne parle pas ici de l’argent dans sa forme courante. Il parle de l’argent idolâtré. Dans l’évangile de Luc au chapitre 16, on trouve plusieurs fois le mot « Mamon ». Deux fois, il est qualifié de « Mamon d’injustice » ou de « Mamon injuste » (Luc 16.9, 11). A chaque fois, il s’agit de cet argent qui est devenu idole, qui remplit dans la vie des individus la fonction d’un dieu, de déterminant fondamental.
Ce faisant, Jésus s’inscrit dans la lignée des prophètes de l’Ancien Testament. Il dénonce l’argent qui est devenu une idole, une sorte de dieu. Ce qui est intéressant avec cette formule de Jésus : « Vous ne pouvez pas servir deux maîtres Dieu et Mamon », c’est que l’on passe d’un propos éthique qui viendrait nous dire ce qu’il importe de faire avec notre argent et la manière dont nous devrions l’utiliser… à un propos religieux ou spirituel (4). Jésus voit autour de lui des gens qui ont surinvesti l’argent… Ils se sont mis à l’aimer, à lui faire confiance et à lui obéir comme ils le feraient pour un dieu. L’argent est devenu ce Mamon, cette divinité, sur l’autel de laquelle ils sont prêts à tout sacrifier : leur santé, leur famille, leurs relations amicales, la dignité de leurs collaborateurs… et, au final, leur propre humanité.
Si on reprend le détail de la punchline de Jésus : « Vous ne pouvez servir deux maîtres Dieu et Mamon », on découvre davantage encore le contenu de cette idolâtrie.
Dans le texte grec, il y a deux mots ici qui sont intéressants parce qu’un peu délicat à traduire. Tout d’abord le mot « servir », « doulein » en grec, signifie aussi « être esclave ». C’est comme si Jésus disait que l’on ne peut pas être esclave de deux réalités. Soit on est esclave de Dieu, parce que c’est notre Seigneur et que la vie de Dieu, ses principes, sa vision du monde nous pénètrent et nous imprègnent. Soit on est esclave d’une autre puissance en l’occurrence de l’argent et ses valeurs nous dominent : le désir d’en avoir toujours plus, la cupidité… Ma valeur personnelle se résume alors au montant de mon compte en banque, au pouvoir que je peux exercer sur les autres grâce à ma fortune…
On rejoint une vision assez binaire du monde et de l’humanité, soit l’être humain est esclave de Dieu et il est vraiment libre, vraiment humain. Soit il est idolâtre, esclave d’une idole, et il est asservi à cette idole trompeuse, en l’occurrence ici l’argent. Et il met en pratique les valeurs de Mamon : tout se mesure à l’aune de l’argent, notre sécurité se trouve dans les montants possédés et on fera tout pour les maximiser !
Le deuxième mot de la formule de Jésus : « Vous ne pouvez servir deux maîtres Dieu et Mamon », qui est intéressant, c’est le mot « maître ». En grec, c’est « kurios », un mot qui peut signifier : monsieur, maître… mais aussi Seigneur ! Donc celui qui a l’autorité ultime sur votre vie… Du temps de Jésus, le « kurios », c’était l’empereur de Rome. Il n’y avait que lui qui pouvait être « seigneur » et on lui vouait un culte. Il y avait donc une religion par laquelle il était honoré. C’est pour cela que, rapidement, les chrétiens ont eu des ennuis et ont été persécutés, parce qu’ils appelaient Jésus leur « Kurios », leur Seigneur… et même « le seul Seigneur » !
Lorsque Jésus parle de l’argent comme « seigneur », il indique bien l’emprise fondamentale qu’une réalité peut prendre sur un être humain, une emprise spirituelle, une emprise religieuse.
Donc au travers de cette formule : « Vous ne pouvez servir deux maîtres, Dieu et Mamon », Jésus déplace la perspective… Il ne s’agit plus de poser la question : « Que fais-tu de ton argent ? », mais : « Qu’est-ce que l’argent fait de toi ? »… Qu’est-ce que le Dieu Mamon, si tu voues un culte à l’argent, fait de toi, Serge ? » (5).
C’est une question très difficile à se poser, pour nous qui vivons en Suisse en 2023. Parce que souvent l’argent et les richesses nous rendent aveugles. Elles anesthésient notre perception spirituelle et nous plonge dans le déni à cause d’une certaine idolâtrie de Mamon qui pourrait nous habiter. Alors comment savoir si je suis un serviteur de Dieu ou de Mamon, de cet argent idolâtré ?
5. Serviteur de Mamon… ou de Dieu ?
Il y a diverses manières de prendre conscience de l’emprise de Mamon sur sa propre vie. Je vous en propose deux.
Tout d’abord examinons ce qui constitue notre identité ! Ce que je suis, dépend-il de ce que je possède ou de ce que je consomme ? Lorsque je m’examine, ce que je possède, mes habits, mon vélo, ma voiture, mon appartement, ma maison… constituent-ils la source de mon identité ? Ces biens me donnent-ils un statut et me permettent-ils d’exister aux yeux des autres ?
Autre question en lien avec la manière dont se constitue mon identité : mon attachement à l’argent est-il la source de ma sécurité ? Si je connais un revers financier ou une perte de revenus importante, est-ce que je me sens menacé dans mon existence ? Est-ce que je déprime et perds tout goût à l’existence ?
Voici une deuxième manière de percevoir si nous sommes serviteurs de Mamon ou non : examiner tout simplement nos comptes. Nous sommes en fin d’année. En regardant ce que nous avons dépensé durant l’année écoulée, en considérant les différents postes de notre budget, nous pouvons voir comment nous avons dépensé l’argent que nous avons gagné ou reçu. Un budget ou des comptes sont une extraordinaire radiographie de nos valeurs. Un budget ou des comptes révèlent nos choix fondamentaux. On doit tous faire face à des dépenses incompressibles : son loyer, son assurance maladie, son budget alimentation… mais au-delà de cela, comment ai-je utilisé mon argent ? Qu’est-ce qui compte dans mon budget ou dans mes dépenses ? Combien tel ou tel poste de mon budget pèse-t-il ? Est-ce pertinent de dépenser cela ou pourrais-je m’en passer ?
Prenez un moment chez vous pour mener un tel examen et ne vous fiez pas à votre ressenti, parce qu’on a souvent une bonne, voire une très haute opinion de soi-même… et confronté à la réalité des chiffres, on est frappé par ce qu’ils révèlent de nos valeurs fondamentales et de notre attachement à Mamon ou à Dieu.
6. Comment faire pour changer ?
Au travers de cet examen, si nous nous découvrons beaucoup plus serviteurs de Mamon que de Dieu, que pouvons-nous faire ? Il y a une thérapie spirituelle qui peut entraîner des changements profonds dans notre être intérieur : le rappel, comme le fait l’apôtre Paul aux Corinthiens qu’il a sollicités pour une collecte, de la richesse que le Christ partage avec nous (6). Aux Corinthiens, Paul dit : « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : lui qui était riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous, par sa pauvreté, vous deveniez riches » (2 Corinthiens 8.9).
En s’incarnant, le Fils de Dieu quitte la richesse de son ciel. Il s’appauvrit pour nous enrichir. En mourant à la croix, Jésus perd même tout statut, il meurt en exclu de la cité de Jérusalem et du peuple juif, il meurt en pauvre, abandonné de tous… Et au travers de sa mort, il nous procure le salut et la sécurité que représente le fait de pouvoir être pardonné et appelé fille ou fils de Dieu. De plus, il nous fait part de la richesse de Dieu, la vie éternelle !
Une rencontre de l’évangile dépeint cela extraordinairement ! Au travers de l’histoire de Zachée (Luc 19.1-10), l’évangéliste Luc raconte ce que la présence de Jésus entraîne dans la vie de quelqu’un qui a idolâtré Mamon et en est devenu le prisonnier. L’expérience extraordinaire que Zachée fait de la présence de Jésus dans sa vie et le salut que cette présence lui procure bouleversent tant sa manière de voir le monde que ses perspectives de vie.
Le petit Zachée, chef des collecteurs d’impôts, collabo des Romains, homme honni de tous, voulait voir Jésus. C’était le désir profond de son cœur. Il monte sur un arbre pour voir Jésus arriver à Jéricho. Et là, Jésus s’arrête devant lui, le choisit parmi plusieurs centaines de personnes qui, pour beaucoup, auraient aimé que Jésus s’arrête devant eux et mange dans leur maison. A la suite de cette rencontre, de la découverte de la vie que Jésus propose, Zachée décide librement de donner la moitié de ses biens aux pauvres et il va rembourser l’argent qu’il a volé non pas au taux prescrit par la loi juive soit avec 20 pour cent d’intérêt, mais avec 300 pour cent d’intérêt !
Manifestement, Jésus a délogé l’idole de l’argent, Mamon, du cœur de Zachée. Pour ce collecteur d’impôts, l’argent n’est plus sa sécurité ou son sauveur. Il devient un moyen de faire du bien et d’imiter le Dieu créateur, le Père, dont la générosité vaut pour tous, pour les justes et les injustes. On n’est plus avec cette générosité de Zachée dans la logique du « Que dois-je donner pour répondre au salut en Jésus-Christ ? », mais dans la logique du « Que puis-je donner pour attester de la générosité de mon Seigneur ? » (7). On se trouve ainsi dans la liberté du don, à l’image de la générosité du Père.
***
Chères Amies, chers Amis, de qui es-tu le serviteur aujourd’hui ? De Mamon… ou du Dieu vivant ? « Toi, Serge, es-tu un serviteur de Mamon… ou du Dieu vivant ? »
Amen !
Notes
1 Daniel Marguerat, Dieu et l’argent. Une parole à oser, Bière, Cabédita, 2013, p. 29.
2 Ibidem, p. 30-31.
3 Kim Tan, The Jubilee Gospel. The Jubilee, Spirit and The Church, Colorado Springs, Authentic Media, 2008, p. 5-18.
4 Daniel Marguerat, Dieu et l’argent. Une parole à oser, p. 30.
5 Voir Daniel Marguerat, Dieu et l’argent. Une parole à oser, p. 39.
6 Cette piste homilétique est reprise de « L’argent change tout », le chapitre 3 du livre de Timothy Keller, Les idoles du cœur. Quand ce que vous adorez déçoit, traduction Lori Varak, Lyon, Clé, 2012, p. 70ss.
7 Ibidem, p. 68.