La prise de position des chrétiens sud-coréens est intervenue dans un climat particulièrement tendu. Suite à un communiqué du gouvernement de Pyongyang qui affirme que les relations avec le Sud ne sont plus réparables et qu’une guerre « thermonucléaire » peut éclater à tout instant, l’archevêque de Séoul a par exemple souligné qu’il fallait « dénucléariser la péninsule ».
Un contexte devenu explosif
Le contexte de cette région du monde est devenu explosif en fin de semaine dernière. Le 8 mars 2013, le Comité nord-coréen pour la réunification pacifique de la patrie (CPRK) a dénoncé le pacte de non-agression entre les deux Corées et annulé notamment l’armistice de 1953.
Pyongyang, qui utilise les habituelles menaces de « guerre totale » contre la Corée du Sud, les Etats-Unis et leurs « alliés impérialistes », justifie la dénonciation du pacte de non-agression par la « provocation » que représenteraient pour la Corée du Nord les exercices militaires conjoints de Séoul et de Washington. Sa déclaration a cependant suivi de quelques heures seulement le vote, le 7 mars 2013, de nouvelles sanctions décidées par le Conseil de sécurité de l’ONU à l’encontre de Pyongyang, en réaction à son troisième essai nucléaire mené en février dernier.
Depuis, les avions de chasse de Corée du Nord effectuent un nombre « sans précédent » de sorties, informe la presse sud-coréenne.
Nucléaire civil à l’index
Ce n’est pas la première fois que les chrétiens sud-coréens se prononcent en matière de nucléaire. Sur le plan civil, cette fois, ils ont été parmi les premiers à réagir à la catastrophe de Fukushima au Japon il y a juste deux ans. Ils ont d’une part très rapidement demandé une surveillance de la sécurité de leur vingtaine de centrales en activité, qui fournissent 35% de l’électricité du pays ; et ont d’autre part été les premiers à envoyer secours et volontaires aux milliers de victimes de la catastrophe japonaise.
A la question de savoir quelle est la portée de ces prises de position, il faut souligner que la religion a un poids considérable en Corée du Sud. Le christianisme y est aujourd’hui la principale religion avec quelque 30% de pratiquants fervents, devant le bouddhisme. A noter d’ailleurs que la plus grande Eglise du monde est à Séoul, avec environ 800'000 fidèles.
En ce qui concerne la Corée du Nord, l’Eglise y est avant tout souterraine. Pyongyang est en première position de l’Index mondial de persécution 2013.
Gabrielle Desarzens