En collaboration avec l’organisation anglaise Rights and Accountability in Development (RAID), les ONG Pain pour le prochain et Action de Carême ont enquêté plus d’un an et demi en République démocratique du Congo. Elles révèlent que si Glencore s’assure toujours un approvisionnement exclusif de six gisements clé de la province du Katenga, elle continue de polluer les rivières locales et de dépasser les normes environnementales en vigueur. Selon Chantal Peyer, collaboratrice de Pain pour le prochain, quelque 100'000 personnes sont directement et quotidiennement affectées par les activités de l’entreprise suisse, dont le siège est à Zoug. Les activités de celle-ci profitent en fait peu aux communautés locales. Pire : elles les rendent plus isolées et plus pauvres encore.
Appauvrissement du pays
Glencore participe à l’appauvrissement des communautés et du pays dans son ensemble en plaçant par exemple ses bénéfices dans des paradis fiscaux. « Elle minimise ainsi les impôts qu’elle paie au Congo RDC et aggrave la pauvreté générale du pays », indique Chantal Peyer. Pour illustration : Glencore dégage un chiffre d’affaires qui représente plus de 30 fois le budget de l’Etat de la RDC, soulignent les ONG. Or le Congo RDC comprend pourtant des richesses exceptionnelles en termes de matières premières.
Respect des droits humains
Après avoir épinglé Glencore par deux reprises déjà en 2011 et 2012, Pain pour le prochain et Action de Carême en appellent au gouvernement suisse pour qu’il intervienne. Les entreprises basées en Suisse doivent respecter les droits humains et les standards environnementaux aussi bien à l’étranger que sur le territoire national, estiment les ONG, non sans souligner qu’il est temps que les chambres fédérales légifèrent en ce sens.
La Confédération ne peut en outre mener des projets de développement d’une part et accueillir des entreprises qui bénéficient du pillage de ressources naturelles d’autre part. Pillage qui, de source juridique, est une violation du droit humanitaire.
Gabrielle Desarzens