« Le ciel est sombre et couvert... Est-ce dû à la pollution ? » Mon fils cadet est l’âme écologiste de la famille. Il scrute avec attention le ciel de cette banlieue parisienne, lugubre par temps maussade. Alentour, les maisons de 2 ou 3 étages s’étendent à perte de vue. L’horizon est de-ci de-là obstrué par de grands buildings, autant de balises étiquetées du nom d’une grande compagnie internationale.
Sur la minuscule terrasse de l’appartement où nous passons quelques jours de vacances, les propriétaires ont semé des fleurs et planté des légumes. Des tagettes, des courges... et des tournesols !
Je ne peux pas me retenir : « Nostalgie d’un environnement plus verdoyant ? Futile tout de même, dans un environnement aussi confiné et construit, de vouloir jouer les jardiniers du Seigneur ! »
Le lendemain matin, je suis assis dans le salon qui donne sur la minuscule terrasse. Le jour se lève à peine. Deux petits oiseaux au plastron jaune sont agrippés aux pétales de tournesols. Ils picorent gaillardement les graines qui peuplent le centre de ces soleils.
Comme quoi ! Dans un contexte morose, jouer les jardiniers du Seigneur, c’est commencer à construire un monde nouveau !
Serge Carrel, août 2005