L’OBS, dans sa version papier comme sur son site web (1), consacre quatre pages grand format aux évangéliques. Cet hebdomadaire français de gauche, qui s’est récemment « macronisé », titre cette semaine : « Ici, le fidèle tutoie le Christ : l'irrésistible ascension des évangéliques ».
En lien avec « Bouge ta France »
Ce n’est pas anodin qu’un journal fasse un reportage honnête sur la situation des évangéliques dans l’hexagone. On a presque l’impression que les journalistes, Natacha Tatu et Nathalie Bensahel, sont des « insiders » du monde évangélique.
Pour parler de la grande manifestation de cet été qui se tient ces jours au Havre (« Bouge ta France »), autorisée par le nouveau premier ministre Edouard Philippe (ancien maire du Havre, à l’époque de l’autorisation municipale), elles n’hésitent pas à reprendre des affirmations de participants, comme : « L’amour de Jésus qui vous tombe dessus comme un coup de foudre » ou les paroles d’un chant comme « La joie du Seigneur est ma force ». Elles n’hésitent pas non plus à parler de la mosaïque des évangéliques français comme d’un mouvement dynamique, qui génère la création d’une Eglise tous les dix jours.
Elles sont dures à l’égard du protestantisme classique, en décrivant les évangéliques « comme des Eglises joyeuses, conviviales et décomplexées », alors que « les calvinistes et les luthériens sont puritains, austères et discrets ». Elles écrivent aussi que « le prosélytisme, assumé, est central » (ce que nous appelons « évangélisation ») : « Tous les moyens sont bons pour partager l’Evangile » rapportent-elles.
Un résultat de la bonne communication du CNEF
Bref, à force de chiffres très éloquents, comme la publication d’un graphique qui montre qu’il existe près de 600 millions d’évangéliques dans le monde, je me suis senti, comme évangélique, pris en compte par le monde laïc « bouffeur de curés ».
Pour conclure, petite interrogation : cet article dans L’OBS est-il le résultat d’une évidence qui se fait jour dans le contexte socio-culturel et médiatique français ? Ou est-ce le résultat de la bonne communication du CNEF (Conseil national des évangéliques de France) plusieurs fois cité dans l’article ? Je penche plutôt pour cette dernière option. Il y a tellement de sujets intéressants pour des journalistes, que les communicants de nos fédérations d’Eglises doivent monter au front pour parvenir à nous faire connaître !
Henri Bacher
Note
1 L’OBS, n°2749 du 13 au 19 juillet 2017 ou sur le web.