Douglas Gresham, à quand le deuxième chapitre des « Chroniques de Narnia » sur grand écran ?
Nous sommes actuellement dans la préproduction du « Prince Caspian », une autre des « Chroniques de Narnia » écrites par C. S. Lewis. Nous espérons sortir ce film au début de juillet 2008.
Où allez-vous tourner « Le Prince Caspian » ?
Nous voulons tourner la première partie de l’histoire en Nouvelle-Zélande. Puis nous irons probablement en République tchèque. Il y a là-bas de très bons studios et des gens très qualifiés. Certaines scènes d’extérieur pourraient être filmées ailleurs en Europe de l’Est. La postproduction et le travail informatique autour du film devraient intervenir en Angleterre.
Est-ce que, selon vous, « Le Prince Caspian » renferme également une parabole du christianisme comme « Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique » ?
Avec « Le Prince Caspian », comme ça a été le cas avec « Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique », vous pourrez trouver dans le film comme dans le livre les images symboliques que vous cherchez.
Point de vue contenu, cette « Chronique » traite de la question du retour à la foi authentique après une longue période de désengagement. La chose la plus importante avec « Le Prince Caspian » comme avec « Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique », c’est que ce récit donne en exemple et enseigne les grandes qualités mises en avant par des penseurs du XIXe siècle et que nous avons perdues au cours du XXe siècle. Des qualités comme le courage, l’honneur, le devoir, la responsabilité personnelle, l’honnêteté, la courtoisie... Autant de qualités qui, semble-t-il, ont été passées par dessus bord par la société occidentale au XXe siècle. Des qualités que nous avons désespérément besoin de retrouver au XXIe siècle.
Après « Le Prince Caspian » verra-t-on un troisième chapitre, voire un quatrième des 7 « Chroniques de Narnia » ?
Nous avons déjà préparé et planifié la préproduction du chapitre 3 des « Chroniques de Narnia ». Ce troisième chapitre sera tiré du « Voyage de la Belle Aurore ». Et nous sommes en train de parler du quatrième chapitre. Mais la réalisation de ces films dépend du public. S’il y a du monde dans les salles, nous pourrons demander des fonds à nos sponsors. En fait, nous ne pouvons solliciter un immense budget, sans réaliser des bénéfices sur chacun des films déjà sortis.
« Le lion la sorcière blanche et l’armoire magique » a été réalisé par Andrew Adamson. Comment est-ce que ce réalisateur a perçu la dimension chrétienne du scénario ?
Andrew Adamson connaît très bien la foi chrétienne. Ses parents étaient missionnaires en Papouasie-Nouvelle-Guinée et il a grandi là-bas. A ce que je sais, il n’est pas un chrétien engagé. Il n’a pas encore pris cette décision, mais il est conscient de cette dimension et plutôt en sympathie avec elle.
Par rapport au film, ce qu’il souhaitait vraiment faire, c’est une représentation fidèle du livre. Ce que je souhaitais également. Tous les deux, nous avons donc commencé à la même page, désireux de suivre le livre autant que possible, tout en le mettant en scène pour le média qu’est le cinéma.
A aucun moment nous n’avons souhaité réaliser un film chrétien. C. S. Lewis lui-même n’avait pas pour intention d’écrire des romans chrétiens. Mais si, comme C. S. Lewis, vous êtes un chrétien engagé, vos convictions personnelles transpirent dans ce que vous écrivez.
Avez-vous d’autres projets de films à partir des romans de C. S. Lewis ?
Oui, il y en a plusieurs que j’aimerais voir en film. Nous parlons actuellement avec Walden Media de la possibilité de réaliser « Tactique du diable ». D’autres personnes devraient s’impliquer dans ce projet. J’aimerais pour ma part réaliser « La trilogie cosmique », les oeuvres de science fiction de C. S. Lewis. Ce sera toutefois très difficile, mais j’espère qu’à plus ou moins brève échéance quelqu’un sera d’accord de financer ce projet.
Est-ce difficile pour vous aujourd’hui de trouver un budget suffisant pour réaliser l’un des volumes de cette « Trilogie cosmique » ?
C’est toujours difficile de trouver les fonds dont on a besoin pour financer un tel film. Si on décide de commencer avec « Au-delà de la planète silencieuse », il faudra créer trois nouveaux types de créatures, totalement étrangères à ce que nous connaissons. Dans le même temps, ces créatures devront être sympathiques et à même d’être admirées. Il faudra créer également un paysage complètement différent de ce que nous connaissons sur terre. Nous sommes donc en train de chercher un budget suffisamment important pour parvenir à tourner cela.
Quand ce projet pourra-t-il se réaliser ?
C’est entre les mains de Dieu, pas entre mes mains. Technologiquement, nous pourrions tourner cela maintenant. En termes financiers, peut-être pourrons-nous réaliser ce film dans les 5 ou 10 ans. Tout dépend de l’enthousiasme que nous rencontrerons pour ce type de film parmi les gens qui financent le cinéma.
Propos recueillis par Serge Carrel