Maroc : une rencontre surprenante

mercredi 20 juin 2007
J. et R. sont des envoyés de la FREE dans les pays du Maghreb. Ils travaillent depuis la Suisse, principalement à la réalisation d’émissions de radio pour l’Afrique du Nord. Ils viennent de rentrer d’un périple au Maroc où deux Eglises se côtoient, souvent sans trop se connaître. Echos.

Lors de notre voyage au Maroc, en mars dernier, il est des rencontres typiques, qui dessinent une situation spirituelle et sociale. Grâce au téléphone portable, nous avions établi un contact avec un homme, un ami chrétien, que nous voulions visiter pour l'encourager et pour lui remettre un peu de matériel audio. Ce faisant, nous espérions qu'il puisse grandir dans la foi et écouter les émissions de Trans World Radio (TWR). Mais comment entrer en contact sans le compromettre? Et lui qui désire nous recevoir dans sa maison...

La joie de la communion fraternelle
Imaginez une médina, une de ces vieilles villes du Maghreb, entourée de murs ‘ fortificateurs’. L'ami est venu sur la place extérieure et nous attend. Il nous conduit dans un dédale de petites rues très étroites, assez proprettes. On devine des regards interrogateurs d’hommes vêtus de sombre et des femmes voilées en djellaba. Une petite porte nous fait entrer dans une cuisine haute et étroite d'où part un escalier étroit, avec des marches irrégulières et hautes. A l'étage, notre ami nous fait asseoir dans l'unique pièce qui, la nuit, abrite les parents, leurs 4 enfants et 3 autres enfants accueillis, presque adoptés. Dans le regard de cet ami, on peut lire toute la joie de nous accueillir, ainsi qu'une immense fierté. Les paroles d'encouragement, le texte biblique lu, quelques conseils et notre échange font de ce moment un temps de communion fraternelle, de communion des saints.
Quand nous repartons, nous retrouvons les mêmes rues, les mêmes regards curieux, les mêmes sentiments. Devant la voiture, deux ou trois policiers surveillent. Notre ami nous dit au revoir, mais nous nous sommes entendus pour lui donner du matériel dans une petite rue éloignée, à l'abri des délateurs et des policiers. Il ne faut pas compromettre cet ami. Et ce d’autant plus que ces quelques cadeaux de littérature biblique, d'habits pour ses enfants, de CD sont les bienvenus pour son ministère et pour sa famille.
Voilà, c'est une personne de l'Eglise souterraine marocaine qui comprend un grand nombre de Marocains. Ces chrétiens marocains restent toutefois très prudents, car les peines peuvent être sévères et l'on sait les prisons marocaines peu confortables!

Eglise souterraine et Eglise « officielle »
Une autre visite nous dévoile un autre aspect de l'Eglise au Maroc. A Fès, nous participons à un culte dans l'Eglise évangélique au Maroc (EEAM). L'EEAM a des liens avec le gouvernement marocain et entretient des relations de confiance avec le Ministre des cultes. L'EEAM est une Eglise qui accueille les expatriés, les migrants et les étudiants subsahariens. Les cultes véhiculent une ambiance "africaine" avec de la louange et de la spontanéité. Cette Eglise répond aux besoins de toute une frange de population et, surtout, elle se rend visible dans le monde musulman. Le christianisme existe. Pour le président de l'EEAM, cette présence et cette possibilité de proclamer une Bonne Nouvelle sont importantes.
L'EEAM n'a pratiquement pas de Marocains en son sein. Une loi votée durant le protectorat interdit en effet aux chrétiens d'entrer dans une mosquée, et cette loi a son pendant : les musulmans n'ont pas le droit d'entrer dans une église.
Ainsi, le Maroc nous dévoile une Eglise à 2 faces : une face invisible et une face visible... Et toutes ces Eglises servent le Dieu de Jésus-Christ avec zèle et joie. Malheureusement, une certaine méfiance des uns à l'égard des autres, et vice-versa, nous fait dire que le Royaume a encore de la peine à s'installer dans notre monde. Un autre sujet de tristesse, c’est de voir, à Casablanca principalement, la « compétition » entre ces différentes missions des Eglises évangéliques... Toutefois on sais qu’il existe un mouvement de recherche d’unité « Viens, Saint-Esprit, anime tes fidèles d'un amour pur. » « Et le monde saura que nous sommes chrétiens par l'amour dont nos actes sont empreints » (chant).

R. et J.

Publicité

Twitter - Actu évangélique

Journal Vivre

Opinion

Opinion

TheoTV (mercredi 20h)

20 janvier

  • «La terre, mon amie» avec Roger Zürcher (Ciel! Mon info)
  • «Repenser la politique» avec Nicolas Suter (One’Talk)

27 janvier

  • «La méditation contemplative» avec Jane Maire
  • «Vivre en solobataire» avec Sylvette Huguenin (One’Talk)

TheoTV en direct

myfreelife.ch

  • « J’ai été un bébé volé du Sri Lanka »

    Ven 03 novembre 2023

    Il y a quelques années, un trafic d’enfants proposés à l’adoption à des couples suisses secouait l’actualité. Sélina Imhoff, 38 ans, pasteure dans l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin, en a été victime. Elle témoigne avoir appris à accepter et à avancer, avec ses fissures, par la foi. Et se sentir proche du Christ né, comme elle, dans des conditions indignes. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !