«Vivre une ‘conversion écologique’: le volet technologique» (3), une chronique StopPauvreté/Radio R de Serge Carrel

Serge Carrel jeudi 21 novembre 2019 icon-comments 2

De nombreux chrétiens engagés dans la militance écologique appelle à vivre une « conversion écologique ». Après avoir examiné les changements que cette conversion comporte dans la relation à soi, à Dieu, et au monde, Serge Carrel invite à envisager les conséquences pratiques d’une telle « metanoïa ». Cette chronique a été diffusée sur Radio R et elle est parrainée par StopPauvreté.

Lorsque Jésus invitait à la conversion, à changer de vie, à cette fameuse « metanoïa » dont nous parle le Nouveau Testament, il s’agissait aussi d’être concret. De dépasser la seule expérience de rencontre spirituelle avec le Christ pour « impacter » son quotidien, comme on aime dire aujourd’hui.

La « conversion écologique » recèle une dimension pratique que l’on pourrait qualifier de « technologique ». La transition ou la conversion écologique passe par des « ruptures technologiques ».

Une rupture en lien avec l’énergie

Les spécialistes s’accordent à dire qu’il y en aurait trois qui pourraient nous permettre de maintenir le réchauffement de l’atmosphère au-dessous de 1,5 ou 2 degrés (1). La première de ces « ruptures technologiques » touche l’énergie. Il s’agit de quitter les énergies fossiles que sont le charbon et le pétrole, grosses productrices de CO2, pour l’électricité produite à partir du solaire photovoltaïque ou de l’éolien.

En 1960, le watt d’électricité solaire coûtait environ un million de francs ou d’euros. En 2015, le watt coûtait 0,7 centime. Et son prix de revient ne fait que baisser. Il est aujourd’hui possible de « décarbonner » à près de 90 pour cent notre consommation d’énergie. C’est une piste que le « converti écologique » se doit de suivre : bannir de sa consommation les énergies fossiles.

Passer à la mobilité électrique

Selon nombre d’experts, la deuxième rupture technologique touche la mobilité. Au niveau des transports, il s’agit de passer aux véhicules électriques, qu’il s’agisse des transports publics ou de la mobilité individuelle. Le conservatisme en matière d’essence ou de diesel des constructeurs de voitures et des pétroliers a été balayé par les scandales à répétition des tests antipollution truqués mis en place par cette industrie. A l’heure de l’extraordinaire développement du photovoltaïque, il est possible de « décarbonner » notre mobilité et d’entrer pleinement dans une mobilité douce électrique.

Rompre avec un certain régime alimentaire

La troisième rupture dont parlent les experts touche à notre alimentation. Il serait souhaitable de diminuer notre consommation de viande. Ces dernières années, la consommation de viande, notamment bovine, a beaucoup augmenté sur la planète. Consommer de la viande est même devenu, pour certains, un signe de richesse et d’affirmation de son niveau social. Quand on sait que la consommation de viande bovine est la moins écologique parce que le terrain et l’eau nécessaires sont de loin les plus importants et que sa contribution à l’effet de serre est considérable… Une rupture au niveau de sa consommation alimentaire apparaît comme un pas à franchir pour témoigner de sa « conversion écologique ». Envisageable pour vous ?

Serge Carrel

Note
1 Daniel Brélaz, L’avenir est plus que jamais notre affaire. L’impact des grandes disruptions, Lausanne, Favre, 2019, 148 p.

2 réactions

  • Pierre Christinat vendredi, 22 novembre 2019 22:03

    Quitter les énergies fossiles... pour l’électricité. Mais l'électrification de l'approvisionnement ne va pas de pair avec la transition énergétique ! Voir le lien ci-dessous.

  • Pierre Christinat samedi, 23 novembre 2019 17:21

    Pour voir et lire le lien (document pdf), il faut cliquer sur Pierre Christinat

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