Une recension du dernier livre de Daniel Arnold "Vivre l'éthique de Dieu"

mercredi 23 février 2011 icon-comments 28
400 pages pour une éthique chrétienne pour aujourd’hui. C’est le pari du dernier livre de Daniel Arnold « Vivre l’éthique de Dieu ». La démarche impressionne, mais ne doit pas laisser sans voix. 

En 2010, Daniel Arnold a publié un gros livre de 400 pages intitulé « Vivre l’éthique de Dieu. L’amour et la justice au quotidien ». Ce professeur de l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs à St-Légier propose au public intéressé le fruit de plusieurs années de travail biblique dans un style alerte et agréable à lire. Le titre de l’ouvrage – « Vivre l’éthique de Dieu » – impressionne par sa force « marketing »... et son ambition ! D’ordinaire, dans le milieu évangélique, les livres comparables affichent des titres au ton plus modeste : « L’éthique et l’Ancien Testament », « Le chrétien et les défis de la vie moderne », « Bien vivre sa vie »... Là, l’auteur n’y va pas par 4 chemins et ne parle de rien moins que d’« éthique de Dieu » !

L’horizon de l’éthique : la loi de Moïse
L’ouvrage se divise en deux parties. Une première traite des « bases fondamentales de l’éthique » et une seconde des « grands domaines de l’éthique » où sur 240 pages l’auteur offre une méditation tous azimuts des 5 derniers commandements du Décalogue. Les grands axes de la démarche éthique de Daniel Arnold apparaissent clairement dans des titres de chapitre comme « Le génie de la loi mosaïque » ou « Le Décalogue : plaque tournante de toute réflexion éthique ». La thèse est ainsi posée. En foi chrétienne, la réflexion éthique se fait à partir du Décalogue, découle de lui et se finit en lui. Même si le propos peut paraître classique à certains égards, puisque tant Luther que Calvin ont médité les 10 commandements dans leurs écrits les plus connus, il surprend par l’insistance mise sur la loi de Moïse. En feuilletant l’ouvrage, on découvre par ailleurs un plaidoyer pour la peine capitale ou, à peine voilée, pour le « goël », cette pratique de l’Ancien Testament  qui voulait qu’un proche parent d’une victime puisse poursuivre un criminel et le tuer. De tels développements surviennent dans un contexte où l’auteur se montre très critique par rapport au système judiciaire occidental, qu’il accuse de lenteur, de coûter cher et de privilégier les riches (p. 174, p. 177, p. 185-186). Comment un théologien évangélique parvient-il à légitimer de tels développements éthiques ?
 
Une démarche « théonomiste »
Ce que le professeur d’Emmaüs ne dit qu’en passant (p. 36), c’est que son propos s’inspire de la pensée « théonomiste », de ces théologiens principalement américains, mais aussi suisses autour de Jean-Marc Berthoud, qui « exaltent l’Ancien Testament comme l’expression perpétuellement valide de la volonté morale de Dieu pour toutes les sociétés » (1). Dans l’histoire du salut, l’essentiel n’est pas la venue de Jésus-Christ et la grâce qui nous est faite d’une relation nouvelle avec Dieu. L’éthique n’est pas comme pour l’apôtre Paul un geste second qui découle de l’oeuvre de la croix, une réponse qui surgit de la découverte de la grâce. Non l’horizon éthique, c’est le Décalogue. Entre Ancien et Nouveau Testament, pas de rupture ou au moins de réaménagement, mais une unité fondamentale et une continuité. L’exégèse du passage clé de Matthieu 5,17 (« Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ») est parlante (p 43s.). L’auteur plaide la continuité entre Jésus et Moïse. Il veut éviter toute discontinuité ou opposition entre le Seigneur et l’éthique de l’Ancien Testament (voir aussi le commentaire de Jn 8,2-11, p. 47s). Daniel Arnold passe comme chat sur braise sur l’invitation de Jésus à aimer ses ennemis (Mt 5,43-44) (p. 46). Tout en reprenant l’invitation à aimer son prochain au sein de la communauté israélite (voir Lv 19,18), Jésus invite à sortir du cadre communautaire (le prochain), pour inscrire cet amour dans la relation à tout être humain, membre de la communauté juive ou non. On découvre ainsi que le salut de Dieu ne se réduit pas au cadre légal et à une obéissance au commandement. Il vise plutôt une nouvelle disposition de coeur, qui s’ouvre au souffle du Royaume de Dieu. Par ailleurs, dans ce lieu théologique délicat du Nouveau Testament qu’est le rapport entre Loi et Evangile, aucune mention des perspectives pauliennes comme celles où l’apôtre affirme que Jésus est la « fin de la loi » (Ro 10,4).
 
Un Jésus-Christ, un peu « rabougri » !
Là où la puce grattera davantage encore l’oreille du lecteur, c’est lorsque Daniel Arnold parle du sens de la venue de Jésus. « Son oeuvre sur terre s’oriente dès le départ vers son oeuvre expiatoire sur la croix » (p. 49). Sous des airs de catéchisme évangélique classique, on assiste à une réduction du sens de la venue du Christ. La christologie est faible ! Que fait-on  des perspectives de Luc qui présente Jésus comme l’évangéliste des pauvres, le libérateur des opprimés (Lc 4,18-19) ? Que fait-on de la proclamation du Royaume qui s’incarne dans les dires et dans les actions de Jésus ? Que fait-on des perspectives de l’évangéliste Jean qui fait de Jésus la manifestation en ce monde de la présence du Père (Jn 14,9), ou l’humain déployé dans sa plénitude au travers de cette expression célèbre de Pilate : « Voici l’homme » (Jn 19,5), ?
 
Une interprétation littérale du donné biblique
Du point de vue de l’interprétation, la démarche de Daniel Arnold est purement littérale. Pas d’inscription du texte dans un contexte agraire de voilà 3'000 ans. Le récit biblique vient à nous comme s’il avait été écrit hier matin. Pas de démarche d’herméneutique biblique qui chercherait à forger à partir du texte biblique des principes que l’on pourrait reprendre aujourd’hui (2). Les limites de la démarche apparaissent par exemple dans la réflexion autour de la pratique du lévirat qui ne rebondit pas dans le présent (p. 268s). Pour le Deutéronome, une veuve sans enfant doit être prise comme épouse par un proche parent du défunt. Dans le traitement proposé par Daniel Arnold, aucune mention du rôle d’assurance vieillesse de cette pratique. Une veuve sans enfant dans le monde antique connaissait la plupart du temps une situation économique précaire et se voyait souvent condamnée à la prostitution. Le mariage lévirat permettait d’assurer une « AVS » à cette veuve. Aujourd’hui une rente de veuve ou une bonne AVS joue un rôle comparable... Et sans doute de manière tout aussi pertinente que la pratique du lévirat !
 
Une manière très minoritaire de faire de l’éthique en milieu évangélique
Sur le fond, chacun est bien entendu libre de ses positionnements théologiques. Mais ce que l’on aurait pu attendre d’un professeur d’Emmaüs, censé initier étudiants et futurs pasteurs à la complexité de l’éthique, c’est de jouer cartes sur table. Dès l’ouverture de « Vivre l’éthique de Dieu », son auteur aurait dû dire « de quel bois il se chauffe ». Le théonomisme est une manière très minoritaire de faire de l’éthique en milieu évangélique. Loin d’être aussi biblique qu’il y paraît au premier abord, il véhicule son lot de présupposés dans lesquels il contraint le texte biblique à entrer. Le lecteur non spécialiste est en droit de connaître franchement les a priori de l’auteur pour pouvoir appréhender la démarche proposée en toute connaissance de cause... et se positionner.
Serge Carrel
 
Notes
1 Christopher Wright, L’éthique et l’Ancien Testament, Cléon d’Andran, Excelsis, 2007, p. 468. Pour une autre critique du théonomisme, voir aussi Jacques Blandenier, L’Ancien Testament à la lumière de l’Evangile, Dossier Semailles et moisson no 12, Genève, 1998, p. 95s.
2 Ce que fait Christopher Wright dans son L’éthique et l’Ancien Testament, en considérant Israël comme le « paradigme de Dieu » (p. 70s) ou en proposant par rapport à chaque texte de chercher son objectif et le principe moral qu’il renferme (p. 369 par exemple). Pareille démarche est suivie par de nombreux autres théologiens évangéliques ! Voir par exemple John Stott et sa « transposition culturelle » qu’il oppose à un « littéralisme rigide et dépourvu d’imagination » (sic !) (Le chrétien à l’aube du XXIe siècle. Vivre aujourd’hui la Parole éternelle de Dieu, Vol. 1, Québec, La Clairière, p. 186s), Gordon Fee et sa prise en compte de « la relativité culturelle » (Un nouveau regard sur la Bible. Un guide pour comprendre la Bible, Deerfield, Vida, 1990, p. 68s), Gilbert Bilézikian et la révélation progressive de Dieu dans la Bible qui s’articule autour des 3 moments : création, chute, rédemption (Homme-femme. Vers une autre relation, Mulhouse, Grâce et vérité, 1992, p. 5s)...

28 réactions

  • Ignace mercredi, 30 mars 2011 16:15

    Je remercie Jean-Marc Berthoud d'avoir pris soin d'exposer en détail sa position et ses opinions sur les liens entre la théologie et la politique.

    Je tenais simplement à rectifier quelques inexactitudes chronologiques.

    La fondation officielle de la Majorité Morale date de l'été 1979. (http://en.wikipedia.org/wiki/Moral_Majority#cite_note-5). Dès 1980, Falwell annonce que la Majorité Morale soutiendra la candidature de Ronald Reagan. Ce dernier accédera à la présidence étasunienne le 20 janvier 1981.

    Quant à Francis Schaffer, il entre en contact avec Falwell dès 1978, après l'avoir entendu prêcher. Les liens entre Falwell et les Schaeffer seront étroits – y compris avec Franky Schaeffer qui prêchera un sermon très remarqué dans l'Église de Falwell en octobre 1982.

    Schaeffer évoquer dans son Christian Manifesto (en 1981) la nécessité de s'allier à la cause de la Majorité Morale dans la lutte politique que celle-ci mène contre l'humanisme séculier (chapitre 4).

  • Geroges mercredi, 30 mars 2011 17:15

    Vous n'avez pas un peu l'impression que le débat ressemble fort à 1 Corinthiens 1:12 : Moi, je suis de Paul! et moi, d'Apollos! et moi, de Céphas! et moi, de Christ !

    N'Y a-t-il vraiment des choses plus édifiantes et rassembleur ? Il est sidérant de voir que certains nous entrainent dans des comportements que Paul dénonçaient déjà ! Hélas, l’histoire nous apprend que l’on apprends rien de l’histoire !

  • Jean-Marc Berthoud mercredi, 30 mars 2011 17:27

    Cher Monsieur,
    Je remercie « Ignace » de ses rectifications chronologiques et j'en prends volontiers acte. Cependant, et il le sait sans doute mieux que moi, ces corrections nécessaires ne changent rien à la portée de mon propos.
    Avec mes salutations chrétiennes,
    Jean-Marc Berthoud

  • Loyola vendredi, 01 avril 2011 09:33

    Docte frère Ignace,
    Assoiffé de transparence,
    Avance masqué.

    Ainsi est doublement honorée
    La mémoire du père fondateur
    De l’ordre des jésuites.

  • Ignace vendredi, 01 avril 2011 20:22

    Pour "Loyola" (et pour quiconque lira),

    Manquant de talent poétique, je me contenterai de répondre simplement à votre inquisition sur mon identité, mais aussi à vos allusions aux jésuites.

    S'il me fallait me reconnaitre chez un Père dont j'aurais le hasard de partager le nom, ce serait Ignace d'Antioche, qui reçut directement le bon dépôt de la foi des Apôtres et le transmis aux générations suivantes (dont Polycarpe de Smyrne et le grand Irénée de Lyon).

    Ce même Ignace dont l'éthique, indissociable de sa spiritualité, consistait à vivre l'exemple laissé par le Christ : donner sa vie pour autrui comme signe - sacrement - de l'amour de Dieu ; et non prendre la vie d'autrui au nom d'une lecture aussi discutable que dangereuse de la Loi.

    Ce qui nous ramène aux éclaircissements que je demandais dans le cadre d'un débat public. Et, plus précisément, ce qui nous reconduit au titre et au sujet de l'ouvrage de Daniel Arnold : "Vivre l'éthique de Dieu".

    Je vous salue d'une salutation aussi évangélique qu'apostolique et ignacienne (d'Antioche) : dans le Fils, le Père et l'Esprit.

    Iñigo (Ignace) Borges
    inigoborges(at)gmail.com

  • Jean-Marc Berthoud dimanche, 03 avril 2011 08:56

    Cher Monsieur Inigo Borges,

    Le cœur du débat dans lequel nous sommes entrés grâce au compte-rendu intempestif de Monsieur Serge Carrel est, me semble-t-il, bien exprimé par votre homonyme argentin Jorge Luis Borges (Burgess) lorsqu’il écrit :

    « …dans le langage des hommes il n’existe aucune proposition qui n’implique pas l’univers tout entier : dire « le jaguar » c’est nommer tous les jaguars qui l’ont engendré, toutes les biches et toutes les tortues qu’il a dévorés, l’herbe qui a nourri les biches, la terre qui est la mère de l’herbe, le ciel qui donna la lumière à la terre. »

    Ce point de vue totalisant est celui de l’absolue souveraineté du Pantocrator (le Maître universel) de toutes choses, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, qui établit, en tant que Créateur, Providence et Rédempteur – avec le Père et le Saint-Esprit, un seul Dieu – le sens, la diversité et l’unité de toutes choses, en bref, cet ordre cohérent de l’univers dont parle si bien notre romancier argentin.

    C’était, comme vous le savez sans doute, le point de vue d’Ignace d’Antioche, de Polycarpe de Smyrne, d’Irénée de Lyon. Leur imitation du Christ ainsi que vous l’indiquez allant jusqu’au martyre, n’était que la manifestation de leur union avec notre Sauveur, Dieu le Fils fait homme. Car c’est dans Son obéissance humaine parfaite à la Loi de Moïse – règle révélée de l’ordre de la création – que nous entrons par la foi, et au moyen de la grâce seule, dans la justice de Dieu.

    C’est une incohérence de vouloir, comme vous semblez le faire, séparer notre union avec le Christ de notre sanctification, notre obéissance persévérante à tous ses commandements. Est-il possible de séparer, comme vous semblez vouloir aussi le faire, les ordres du Christ de sa Personne même ? Un tel Christ désincarné et gnostique n’aurait donc plus rien de pratique à nous dire ?

    C’est donc en Jésus-Christ et par la force du Saint-Esprit que nous Chrétiens sommes appelés à obéir dans tous les domaines de notre vie à toute la Parole-Loi de Dieu, telle que nous la révèle la Bible. Et c’est bien cela qu’ont enseigné les grandes figures chrétiennes incriminées par M. Serge Carrel, par M. Frank(y) Schaeffer (que vous citez) et par vous-même : Daniel Arnold, Francis A. Schaefer, Rousas John Rushdoony, docteurs de l’Église qui n’ont pas hésité à se dissocier du consensus délétère propre à leur temps.

    Si vous aviez pris la peine de lire un peu plus que le titre du livre de M. Arnold, ou autre chose que les impiétés (envers ses propres parents, envers d’éminents docteurs de la foi et envers Dieu) de Frank(y) Schaeffer, vous auriez compris que, comme Ignace, comme Polycarpe, comme Irénée (et comme toute l’Église fidèle de Jésus-Christ), M. Arnold voit l’obéissance du chrétien aux commandements de Dieu (« Vivre l’éthique de Dieu ») dans son union intime avec son Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ.

    Avec mes salutations chrétiennes,

    Jean-Marc Berthoud

  • Ignace lundi, 04 avril 2011 15:04

    Je remercie Jean-Marc Berthoud d'avoir pris le temps d'exposer en détail ses positions (aussi minoritaires que problématiques) sur les liens entre la loi mosaïque et la personne du Christ.

    Les problèmes théologiques abondant pratiquement à chaque ligne de sa réponse, il me faudrait produire un rectificatif beaucoup trop long, tant au regard de l'espace qu'il occuperait sur cette page, que du temps qu'il me prendrait à rédiger. Dès lors, je ne peux que renvoyer à des ouvrages présentant un point de vue plus équilibré, tel celui de Christopher Wright qu'évoquait Serge Carrel.
    (Il était plus aisé de corriger les inexactitudes historiques de M. Berthoud par un simple renvoi à des éléments factuels.)

    Il va de soi que je récuse les insinuations de gnosticisme et de Christ désincarné que M. Berthoud rapporte à ma position, une posture que je pense partager avec l'ensemble de l'Église – et non uniquement avec quelques théologiens étroits subitement promus au rang de "docteurs" de l'Église (Schaeffer, Rushdoony). D'ailleurs, par qui sont-ils promus à ce rang ? Quelle dénomination, quel magistère, quelle délibération synodale ? Certainement pas le monde évangélique (si ce n'est fondamentaliste), ni le protestantisme dans son ensemble, et encore moins les Églises catholique ou orthodoxe.

    Pour rappel, la vérité en christianisme ne peut se dire que dans une communion, jamais seul. Et cette communion, sous l'inspiration de l'Esprit du Christ, se donne des ministères et des ministres autorisés. Or, rien de tel chez les penseurs évoqués ci-dessus qui, aussi brillants pourraient-ils sembler à certains, ne sont que des marginaux.

    Par ailleurs, refuser une interprétation théonomiste du rapport entre la Loi (nomos) et le Christ (Logos) ne revient pas automatiquement à dissocier ces deux éléments, mais à en donner une autre articulation. Au 16e siècle, Luther défendait une articulation spécifique, Calvin une autre et, les anabaptistes pacifiques, une troisième. Cette pluralité est intrinsèque au christianisme et oblige à endosser la responsabilité d'une prise de position, c'est-à-dire d'une interprétation. Ainsi, laisser entendre que "cela suffit, parce que c'est écrit dans la Bible" est une stratégie aussi malhonnête que dangereuse : nous sommes responsables des interprétations auxquelles nous parvenons et que nous mettons en œuvre dans nos rapports à autrui.

    C'est donc sur le terrain de la responsabilité et des (in)conséquences que portera mon propos. Mais avant d'y venir, je souhaite avancer une chose en regard de la tournure qu'a prise le débat : un usage moins appuyé du sophisme et des insinuations consistant à signaler la position d'autrui comme hérétique serait bienvenu.
    (Cette remarque s'adresse en particulier à quiconque se voile derrière le pseudonyme "Loyola" et, ce faisant, use du plus vil et du plus faible argument qui soit, l'attaque ad personam [http://fr.wikipedia.org/wiki/Ad_personam].)

    J'en viens à la responsabilité des interprétations :

    Rusdhoony n'a rien à voir avec Ignace d'Antioche, Polycarpe de Smyrne ou encore Irénée de Lyon. Ces Pères de l'Église avaient une compréhension pacifique et pacifiante de l'Évangile, raison pour laquelle ils sont morts en martyrs. C'est parce qu'ils ont combattu pacifiquement, livrant le "bon combat" (comme dirait Paul), qu'ils sont aujourd'hui des modèles et des docteurs de la foi.

    Rushdoony, par contre, n'hésite pas à se faire l'avocat de la peine de mort, une peine qu'il lie directement au sacrifice expiatoire du Christ. À en croire ce théonomiste, si la peine de mort est injustifiée, la mort expiatoire du Christ sur la Croix n'a aucun sens.
    (Sur la question de l'expiation, il y a tout un travail théologique à fournir. Mais on se rapportera notamment à l'excellent ouvrage de Colin Gunton, ancien Professeur de doctrine chrétienne au King's College de Londres : Actuality of Atonement. A Study of Metaphor, Rationality and the Christian Tradition – 1988.)

    Nous avons là deux conceptions singulièrement opposées du sens du sacrifice. Les uns acceptent de mourir, donnant le plus grand témoignage qui soit du fait qu'ils vivent comme le Christ. Ce faisant, ils donnent la plus juste interprétation du sens de la Croix.
    L'autre revendique qu'il faut donner la mort au pécheur – et le plus tôt sera le mieux.

    Ainsi Rushdoony n'hésite pas à dresser la liste des délits qui devraient faire l'objet de ce genre de peine, parmi lesquels : l'homosexualité, l'adultère, mais aussi la délinquance juvénile, voire l'insoumission parentale ou encore le blasphème !
    (cf. The Institutes of Biblical Law, 1973, pp. 73-78).

    Certes, la liste qu'il dresse provient des dispositions mosaïques. Mais ces dispositions renvoient à une société sémite qui vivait il y a plus de 3'000 ans !
    Il me semble que, depuis, nos institutions ont sensiblement progressé, la délibération démocratique et le recours à l'expertise scientifique me paraissent une nette avancée dans la façon de gérer nos sociétés et de produire des institutions adaptées aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Et si ces institutions ne sont pas adaptées, elles sont perfectibles.

    Oui, pour les chrétiens, il y a bien un moyen d'articuler l'Écriture (et pas seulement la Loi de Moïse) avec l'époque moderne et les enjeux propres à nos sociétés : et ce moyen s'appelle l'Esprit du Christ, ou l'Esprit de vérité. Soit ce moyen ecclésial et communautaire – d'ailleurs, avec qui Rusdoony était-il en communion en dehors de lui-même et d'un cercle restreint d'admirateurs ? – qui nous permet de discerner dans l'époque qui est la nôtre comment vivre une vie semblable à celle du Christ, c'est-à-dire une vie véritablement humaine.

    Mais, au-delà des arguments théologiques, et plus fondamentalement, tout ce débat pose une question fort simple relative à notre sens ordinaire de la justice, de la décence et de la compassion, un sens que, pour la plupart, nous partageons avec nos contemporains. Et il n'y a pas besoin d'être chrétien pour partager de tels soucis. Si ce n'était pas le cas, nos sociétés seraient déjà à feu et à sang.

    Non, je ne peux faire mienne une conception de la Loi (et c'est bien une certaine conception, minoritaire et problématique), aussi révélée se dirait-elle, qui n'aurait d'autre recourt que de mettre à mort ceux qui enfreignent la loi !
    C'est, du point de vue humain et contemporain, une simple régression que de poser la peine de mort comme solution "miracle" à nos problèmes de société. Il existe aujourd'hui d'autres institutions pour tenter de régler les problèmes sociaux, des institutions beaucoup plus pacifiques auxquelles le christianisme a apporté sa contribution – et précisément pas le genre de christianisme que défend Rushdoony.

    Je sais que je ne convaincrai pas Jean-Marc Berthoud. Et là n'était pas mon objectif. Il s'agit simplement de dire qu'il nous incombe d'assumer la responsabilité de nos interprétations et, surtout, que ce ne sont pas les interprétations qui se disent les plus "bibliques" qui sont forcément les plus chrétiennes, c'est-à-dire les plus fidèles au Christ. Une Loi dénuée de grâce est une lettre morte. Et le sens plénier de la Loi se trouve dans la vie du Christ, et non l'inverse. La Loi et le Christ sont indissociables, mais c'est Jésus qui nous en a donné la plus parfaite interprétation (comme nous le rappelle Jn 1).

    Une conception de la Loi qui fait fi d'un sens élémentaire de la justice, de la dignité et de la compassion se mue en une idéologie meurtrière. Et cela, à mon sens, est une interprétation aussi erronée que dangereuse de l'œuvre du Christ, quelles que soient les "références" bibliques qu'elle invoquerait.

    Une fois encore, je remercie Jean-Marc Berthoud de sa participation au débat, mais c'est bien Daniel Arnold qui était sollicité. Son silence signifierait-il qu'il est en accord avec les positions de M. Berthoud ?

  • Pascal Vidoudez mardi, 05 avril 2011 12:20

    Serge Carrel souhaite susciter un débat sur des questions aussi fondamentales que la présence de l’Ancien Testament dans nos Eglises, sa lecture et son interprétation. Dans sa dernière intervention, il cite trois « Ecoles de perception de l'Ancien Testament » et mentionne des noms.

    Le débat est utile et il me semble important de commencer par rappeler la doctrine enseignée à l’Eglise après la disparition des 1ers Apôtres. Ceci en reprenant quelques noms de personnes que Serge Carrel cite. Dans un second temps, je développe ma réflexion.

    MARCION DE SINOPE
    Ce n'est pas seulement l'Ancien Testament qu’il a rejeté en bloc (NOTES 1), mais également en partie le Nouveau.
    Considérant que les auteurs des Evangiles avaient mal compris le message de Jésus, Marcion de Sinope n’a gardé que celui de Luc. Et encore, il en a supprimé le début jusqu’en 4:32 (naissance miraculeuse).
    Marcion de Sinope a conservé partiellement aussi 10 des épîtres de Paul (sans Timothée et Tite). Qu’il a épuré, plus en vertu de ses thèses que sur la base d'une critique historique. Par exemple, il a supprimé plusieurs passages de l’Epître aux Romains. Il a retouché ceux où Jésus est identifié au D.ieu de l’Ancien Testament.

    L'importance de l’enseignement de Marcion de Sinope au sein de l'Eglise a poussé cette dernière à se poser la question de savoir quels livres du Nouveau Testament reconnaître. Cette démarche est à l’origine de l’établissement des 27 Livres contenus dans le Canon.

    Après avoir été excommunié, Marcion de Sinope a créé sa propre Eglise, dont l’importance pouvait se comparer à l’Eglise romaine jusqu'à ce qu'elle se ramifie.
    Justin de Naplouse nous dit, vers 155 (Apol. I 26), que l’influence de Marcion s’étendait sur tout l’empire. Aux environs de 208, Tertullien confirmait que « la tradition hérétique de Marcion emplissait l’univers » (C.M. 5/19), ce qui n’était pas le cas de l'Eglise romaine.
    Au Ve siècle, Théodoret, évêque de Chypre, écrivant au pape Léon Ier, déclarait : « J’ai converti au cours de ma carrière plus de mille marcionites vivant dans huit villages ».

    L’enseignement dispensé par Marcion de Sinope a constitué ainsi un grave danger pour l’Église et cela explique pourquoi, à partir du troisième quart du IIe siècle, la plupart des écrivains chrétiens rédigèrent des textes contre ses doctrines.

    L'ECOLE D'ANTIOCHE
    JEAN CHRYSOSTOME est l’un des « pères » de l’Eglise orthodoxe grecque d’Antioche. Or, il avait une interprétation et une lecture bien particulière de l’histoire du salut. Selon lui « Les Juifs et les païens doivent apprendre que les chrétiens sont les sauveurs, les protecteurs, les chefs et les maîtres de la cité » (Homélies sur les statues, I, 12).
    Jean Chrysostome semble ainsi mettre au même niveau les Juifs et les païens. N’en déplaise à certains, les Juifs n'avaient pas besoin de se convertir au D.ieu d'Israël puisqu’ils le connaissaient déjà; ils ne leurs « manquent » que de reconnaître Jésus comme Messie. J’y reviendrais.
    Par contre, les païens doivent se convertir tant au D.ieu d'Israël qu'ils ne connaissent pas et doivent en plus reconnaître Jésus comme étant Celui par qui nous pouvons être sauvés.
    La différenciation que nous devons faire entre Juifs et païen n'est pas à négliger. Toutefois, les deux « groupes » sont concernés par ce que Paul dit à Timothée : "Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant." (2 Tim 4:2.
    En outre, Jean Chrysostome tient un langage grossier et irrespectueux envers les Juifs disant que « La synagogue est pire qu’un bordel. C’est l’antre de vauriens et le repaire de bêtes sauvages. Le temple de démons se consacrant à des cultes idolâtres ».

    A cette école, il faut rattacher Nestorius (NOTES 2), Ibas d’Edesse et Théodoret de Cyr, par la suite (au Vème siècle) condamnées pour hérésie.
    L'école d'Antioche tomba dans le discrédit après le concile d’Ephèse de 431.

    L'ECOLE D'ALEXANDRIE
    CLEMENT était un théologien et simultanément un philosophe grec. Sa pensée était solidement ancrée à des principes libéraux qu'il enseignait. Curieusement cela lui était possible alors que les autorités de l'Église, autour de l'impérieux pape Demetrius I, étaient totalement dénuées d'esprit de libéralité pour ce qui est de la doctrine.
    Ne trouvant pas d'incompatibilité entre les prophètes bibliques et les philosophes grecs, Clément s'est alors penché à réconcilier les enseignements bibliques avec les anciens enseignements grecs.
    Il se donnait du mal à essayer d'apporter la preuve de ce que les Grecs avaient plagié Moise et l'Ancien Testament. A une époque où les enseignements gnostiques avaient encore laissé des traces parmi les chrétiens d'Égypte, Clément malgré toute son orthodoxie traditionnelle ne manifestait pas d'hostilité ouverte à la gnose. Bien que techniquement il n’était pas lui-même gnostique, il enseignait dans ses cours que l'illumination était l'essence véritable de la perfection chrétienne dans la connaissance religieuse.

    ORIGENE pouvait par sa mère avoir été d'origine juive, ce qui expliquerait ses talents en hébreux.
    Dans son adolescence, il suivait à la lettre la parole de l'Evangile jusqu'à se mutiler lui-même, devenant ainsi eunuque (Matth 19:12). Ce qui provoqua des démêlés avec le patriarche Demetrius I cité plus haut.
    L'éducation d'Origène a été enrichie en étant "disciple" de Clément. Il assimila très facilement ses enseignements. Origène étudia également la philosophie païenne et la littérature sous la direction d'Ammonius Saccas, le fondateur réel du néoplatonisme de l'École Ptolématique d'Alexandrie.
    En tant que professeur biblique et philosophe, Origène a produit plus de 6'000 livres et traités. On trouvait difficilement un seul Livre de l'Ancien ou du Nouveau Testament qu'il n'ait longuement commenté. Son étonnante édition critique de l'Ancien Testament, le HEXAPLA, collationne sur six colonnes parallèles tous les textes disponibles dans les textes grecs et hébreux.
    Origène soutenait que Jésus n'est fils de D.ieu que par adoption, que l'âme de l'homme a péché même avant d'être unie au corps, que les peines de l'enfer ne sont pas éternelles. C'est surtout dans le livre des Principes que se trouvent ces idées. Elles ont été condamnées en 325 par le premier concile de Nicée.

    ***
    Si je me suis appliqué à expliciter ces trois Ecoles de perception de l'Ancien Testament citées par Serge Carrel, c’est que toutes se distancent de l’enseignement véritable, d’une façon ou d’une autre. L’apôtre Jean en avait reçu la révélation puisque le Livre de l’Apocalypse (Revelation en anglais), commence par dresser l’état de l’Eglise (NOTES 3).

    De plus, ces Ecoles ont grandement contribués à propager la théologie de remplacement, soit l'idée que l’Eglise des Gentils aurait remplacé Israël. Avec comme résultat que les promesses données à l’origine à Israël appartiennent maintenant à l’Eglise.

    Encore aujourd’hui, certains chrétiens considèrent que l’Ancien Testament a donc été abrogé par le Nouveau Testament. Pour eux, bon nombre des 39 premiers livres de la Bible ne sont l’histoire que d’un peuple, certes choisi par D.ieu, mais à maintes fois rebelles à Ses commandements. Un peuple qui n’a pas su reconnaître en Jésus, le Messie tant attendu. Pourtant, nous observons le contraire dans les Évangiles et dans le livre des Actes où littéralement des milliers de Juifs Le suivaient. De plus, tous les fondateurs de la première Église à Jérusalem étaient Juifs. Et tous les Apôtres, les 1ers martyrs et les annonciateurs de la Bonne Nouvelle l'étaient également.

    Ces différentes Ecoles de perception de l'Ancien Testament ont quelque part favorisés 2'000 ans d’antisémitisme chrétiens à l’égard des Juifs. Ceci car l’Eglise se serait substituée à Israël et aurait pris son rôle. Et pourtant l’Apôtre Paul dit clairement : « D.ieu n’a pas rejeté Son peuple (Israël) qu’IL a connu d’avance »… (Ro 11 :2)

    Tout au long de l’histoire pourtant, bon nombre de (théologiens) chrétiens ne souscrivent pas à la théologie du remplacement citée plus haut. Entre le XIXème et XXème siècle, parmi d'autres les pasteurs Emile Guers (NOTES 4) et François Godet (NOTES 5), le Révérend William Hechler, Henri Dunant ; les pasteurs Martin Luther King (NOTES 6), Gaston Racine, Jean-Marc Thobois.

    Un ami pasteur me partageait que ceux qui ont un problème avec l’élection du peuple élu, ont un problème avec leur propre élection. Ils n’en comprennent pas le sens véritable. Selon mon expérience, j’ajoute que ceux qui ont une difficulté avec Israël, en éprouve de même avec l’Ancien Testament. Ils restent ainsi river pour ainsi dire au Nouveau mais oublie de se référer au Livre de l’Apocalypse et du message qu’il contient (notamment au niveau de l’ère messianique à venir, d’Israël, etc)

    Ainsi, certains chrétiens semblent mal comprendre l’essence même du Nouveau Testament et la signification de la venue de Jésus, le Messie tant attendu.

    Il y a plusieurs raisons dans Sa venue. L’une d’entre-elle est citée dans le Sermon sur la colline : « Ne croyez pas que je sois venu pour supprimer la Loi, ou l'enseignement des prophètes; je ne suis pas venu pour les supprimer mais pour leur donner leur véritable sens. Car, je vous le dis en vérité, aussi longtemps que le ciel et la terre dureront, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui désobéit à l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » (Matth 5 :17-19)

    Que devons-nous comprendre donc par ce passage ? Jésus lui-même nous enseigne deux notions fondamentales assorties d’un avertissement
    1. Jusqu’à l’arrivée des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, il ne disparaîtra pas de la Loi un seul iota ;
    2. Il ne disparaîtra pas de l'enseignement des Prophètes un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé.
    Que celui qui a des oreilles entendent ce qu’il adviendra à celui qui désobéit ou qui enseigne aux autres à faire de même. Le Livre de l’Apocalypse précise même que « si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. » (3 Ap 22 :19).

    Beaucoup devrait être consterné d’apprendre ces vérités qui nous viennent pourtant du Nouveau Testament et de Jésus, lui-même.

    Ces affirmations ne devraient-elles pas nous amener à reconsidérer la lecture de l’Ancien Testament sur la base d’une autre approche ? Lorsque nous le lisons, nous voulons interpréter l’Ancien Testament à la lumière du Nouveau. Mais est-ce en cela que Jésus nous enseigne de faire ?
    Ne devrions-nous pas interpréter le Nouveau Testament à la lumière de l’Ancien ? La différence est de taille. Surtout qu'au moment où Jésus parle, le Nouveau Testament n’existait pas, alors que celui que nous appelons maintenant l'Ancien Testament servait de référence. Jésus en a fait maintes fois mention. Il lui a donné son véritable sens.

    Dès lors, ne devrions-nous pas sur la base du véritable sens que lui a donné Jésus,
    • Suivre au iota la Loi de Moïse, notamment les dix commandements :
    1. Je suis le Seigneur ton D.ieu Qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte.
    2. Tu n'auras pas d'autre D.ieu que moi.
    3. Tu ne prononceras pas le nom de D.ieu en vain.
    4. Souviens-toi du jour du shabbat. (instauré en Genèse avant l’appel d’Abraham)
    5. Honore ton père et ta mère.
    6. Tu ne tueras point.
    7. Tu ne commettras pas d’adultère.
    8. Tu ne voleras pas.
    9. Tu ne feras pas de faux témoignage.
    10.Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.

    • Suivre à la lettre les enseignements des Prophètes qui annoncent beaucoup de choses encore à venir, dont certaines se déroulent sous nos yeux.

    Voici ce que j’avais à cœur de partager.

    Dans le Messie,
    Pascal Vidoudez-Décoppet

    NOTES
    1)
    Selon Marcion, le D.ieu qui s'est révélé dans l'Ancien Testament n'est pas le même que celui du Nouveau Testament.
    Le D.ieu de l'Ancien Testament est le D.ieu Créateur qui a engendré le monde et la matière. Il est le fondateur de la Loi. Il s'est choisi le peuple d'Israël comme peuple élu et lui promet un Messie. Jusque là, nous pouvons y adhérer.
    Mais selon Marcion, c'est aussi un D.ieu qui a créé un homme faible, qui rend la justice au nom de sa loi, un D.ieu sévère, vengeur et surtout foncièrement mauvais. L’Ancien Testament reste valable comme révélation d’un D.ieu juste et Créateur, mais limité et étranger à l'amour.
    Le D.ieu du Nouveau Testament est à l'inverse un D.ieu d'amour plus que de justice. Selon Marcion, Il est étranger au monde, à la matière, à la Loi, à ses transgressions et donc au péché. C'est lui qui a engendré Jésus-Christ, lequel prend un corps semblable aux hommes, mais non charnel, car la matière est mauvaise. Le Jésus-Christ de Marcion est venu pour abroger l'Ancien Testament et le culte au D.ieu Créateur. Il a pitié des hommes et décide de les sauver, c’est-à-dire de les libérer du joug de la loi pour qu'ils puissent faire le bien.
    Comme, le D.ieu Créateur de Marcion s’aperçoit que Jésus prêche un Dieu supérieur à lui, il le persécute et le livre à la mort de la croix. Comme la domination du D.ieu Créateur continue, le salut ne sera obtenu qu’à la fin des temps.

    2)
    Le nestorianisme est une doctrine affirmant que deux personnes, l'une divine, l'autre humaine, coexistaient en Jésus-Christ. Elle est une des formes historiquement les plus influentes du christianisme dans le monde durant toute la fin de l'Antiquité et du Moyen Âge. Les Églises héritières de ce courant du christianisme oriental sont : certaines communautés chrétiennes de l'est de l'Anatolie et du nord de la Mésopotamie (Turquie et Irak), avec l'Église assyrienne et sa jumelle unie à l'Église catholique, l'Église chaldéenne.

    3)
    Dans ce voyage apocalyptique, un inventaire des bagages de 7 églises est tout d'abord donné, sous forme de message.
    Il nous faut considérer le nombre sept, ici comme toujours, comme indiquant une totalité. C'est-à-dire que le message correspond à la représentation de toutes les nuances, en quelque sorte la statistique des états variés, en bien et en mal, qui peuvent caractériser la chrétienté terrestre. Le mal est ainsi partout présent. Nous aurions pu penser que l'Eglise y échapperait. Mais le constat est dur : 4 églises sur 7 est dans un tableau défavorable.

    4)
    Lequel publia en 1856 « Israël aux derniers jours de l’économie actuelle ou essai sur la restauration prochaine de ce peuple »

    5)
    François Godet a écrit en 1898 un essai qui se confirma en 1948 et Martin Luther King a consigné par écrit quelle était sa foi dans les racines juives du christianisme et son espérance concernant la Terre Sainte d’Israël.

    6) William Hechler se tenait au côté de Théodore Herzl et a joué une part active dans la création de l’Etat Juif d’Israël. Tout comme le fondateur du CICR, Henri Dunant

Opinion - avertissement

Les signataires de ces textes sont soit des membres de l’équipe de rédaction de lafree.ch soit des personnes invitées.
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