« Les Eglises de migrants ont beaucoup à apporter à nos Eglises, se réjouit Christian Bibollet, président du Groupe de travail sur l'islam du Réseau évangélique suisse (RES). Elles sont formées de chrétiens riches de dynamisme et de fraîcheur dans la foi. Ceux-ci ont également un grand sens de l'humain, de la solidarité et de la communauté. » Et l'un des lieux incontournables de la rencontre entre chrétiens immigrés et indigènes était la Célébration 2105. Organisée par l'AGiK (voir encadré), elle s'est tenue le samedi 25 avril dans la Fabrikhalle 12, à Berne.
Durant cette journée, près de 200 personnes ont participé à des temps de célébration et réfléchi aux enjeux liés à la présence de nombreux chrétiens étrangers en Suisse. Les principales langues pratiquées étaient le français, l'allemand, l'espagnol, l'anglais et l'arabe.
Plusieurs intervenants ont témoigné de leur intégration et de leur ministère en Suisse. Ainsi, l'Indien Larwin Nickelson, pasteur dans l'Oikos International Church de Münchenstein (BL), a expliqué comment il a demandé à Dieu de lui faire aimer la Suisse, parce qu’« on prie mieux pour ce qu'on aime ». Le Congolais Isaak Luzola, établi à Bauma dans l'Oberland zurichois, a présenté son ministère d'évangélisation parmi les musulmans.
Quant à l'Egyptien Ekramy Awed, l'un des responsables de l’Eglise arabophone Nahr al Hayat de Berne, il a prié pour « les gens terrorisés en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient, les enfants qui ont vu leur père être égorgé, les maris qui ont vu leur femme être violée, les enfants soldats, les terroristes dont certains deviendront chrétiens... »
Evangéliser les Suisses, les musulmans et les juifs
Durant l'après-midi, trois ateliers ont révélé les préoccupations du moment. Le premier, intitulé « Atteindre nos prochains sans religion », montrait les difficultés liées à l'évangélisation des Suisses et des personnes établies depuis longtemps en Suisse. Les deux autres, « Rencontrer les musulmans » et « Prier pour les juifs de Suisse », ont donné des clés quant à la manière d'atteindre ces groupes religieux avec l'Evangile.
Christian Bibollet a rappelé avec conviction que la première clé, en matière d'évangélisation, est l'amour. « Combien de chrétiens peuvent dire qu'ils aiment les musulmans, a-t-il demandé. Généralement, ils en ont plutôt peur. Pourtant, Dieu aime les musulmans ».
Claude-Alain Baehler
Le site de l’AGiK.