Un comité de soutien composé de politiques, de sociologues et d’écrivains a lancé une pétition en ligne pour demander à la direction de la RTS de renoncer à supprimer les magazines religieux diffusés sur les chaînes radio et TV du service public. Composé dans un premier temps de 8 personnes, parmi lesquelles la conseillère d’Etat genevoise, Liliane Maury Pasquier, la conseillère nationale vaudoise, Ada Mara, ainsi que les anciens conseillers nationaux PLR Claude Ruey et Jacques Simon Eggly, ce comité voit un nombre de plus en plus conséquent de personnalités le rejoindre : Micheline Calmy-Rey, ancienne présidente de la Confédération, Dominique de Buman, conseiller natonal, et même Luc Ferry, ancien ministre français de l’éducation.
Ses membres demandent que la RTS revienne sur sa décision. Pour eux, à l’heure de la recrudescence des fanatismes, « la mise à disposition d’une information nuancée et crédible sur le religieux doit être une priorité absolue ».
Des écrivains et des sociologues
Ce comité de soutien a été constitué à la suite de la décision de la RTS, communiquée le 17 novembre, de supprimer, pour des raisons économiques, trois magazines de RTSreligion : A vue d'esprit et Hautes fréquences en radio, ainsi que Faut pas croire en TV. La RTS souhaite économiser 11,4 millions entre 2016 et 2018, dont 6,9 millions dans les programmes.
Des écrivains comme Alexandre Jollien et Philippe Roch, ainsi que des sociologues de la religion comme Philippe Gonzalez et Jean-François Mayer font aussi partie de ce comité de base.
Les magazines religieux diffusés par la RTS sont en partie soutenus par les Eglises catholique (Cath-Info) et réformées (Médias-pro) de Suisse romande. Pour faire court, les frais de production sont assumés par la RTS et les salaires des journalistes par les Eglises. La FREE est impliquée dans ce service depuis 1997. Actuellement, la journaliste Gabrielle Desarzens travaille à 40% dans le service radio et bénéficie d’un soutien de la FREE.
Messe et culte épargnés
Les journalistes de RTSreligion déplorent vivement ces mesures de restructuration en parlant de « décapitation » des émissions religieuses. « Ce qui me dérange le plus et m’inquiète profondément, relève Jean-Christophe Emery, responsable du Service protestant de radio sur sa page Facebook, c’est la disparition de rédactions spécialisées dans le religieux. En perdant ces lieux d’intelligence collective, la RTS se coupe d’une critique du religieux et de ses formes pathologiques. Une critique qui émane de journalistes auxquels la connaissance profonde de la matière donne une acuité et une pertinence particulières. »
Les mesures de restructuration visant les émissions religieuses ne touchent pas la diffusion de la messe et du culte le dimanche sur RTS Espace 2, ni la chronique quotidienne de RTSreligion sur La Première.
Serge Carrel