Gimel : L’unité chrétienne au cœur du culte patriotique

Culte patriotique Gimel/ 27 juillet 2025
Culte patriotique Gimel/ 27 juillet 2025 (La FREE) icon-info
mardi 12 août 2025

A la veille de la fête nationale, des chrétiens de Gimel et des résidents de l'EMS local se sont rassemblés pour le traditionnel culte patriotique. L'occasion d'exprimer à Dieu leur gratitude pour la paix que connait la Suisse et pour prier pour leur pays. L'occasion aussi de vivre l'unité chrétienne à laquelle le Christ les invite.

Vêtu de son aube blanche, le diacre Jules Neyrand entonne de sa voix puissante un extrait de l’opéra Guillaume Tell de Rossini intitulé « Sois immobile, invoque Dieu ». En ce dimanche 27 juillet, des chrétiens réformés, évangéliques et catholiques sont réunis à Gimel pour le culte patriotique, qui se déroule chaque veille de fête nationale depuis plusieurs décennies. Et puisque la célébration se tient dans les locaux de l’Etablissement médico-social « La Rosière », une trentaine de résidents désireux de participer ont aussi trouvé place dans la salle ornée de drapeaux.

Maxime Jaquillard, pasteur de l’Eglise évangélique de Gimel (FREE), accueille les fidèles avec ces mots : « Nous sommes réunis pour célébrer l’anniversaire de notre patrie. Nous sommes aussi réunis pour dire notre reconnaissance à Dieu pour la paix que nous vivons, et prier qu’il bénisse notre pays ». Il poursuit en évoquant une figure marquante de l’histoire suisse, celle du Général Dufour. Ce visionnaire aux multiples casquettes, co-fondateur de la Croix-Rouge, était un protestant aux solides convictions. Mais son attitude d’ouverture et de compréhension envers les catholiques a aussi rendu un grand service à la Suisse divisée de l’époque: « Il n’a pas gagné la guerre du Sonderbund, mais il a gagné la paix par sa modération et sa stratégie », partage le pasteur évangélique.

Citoyens de Suisse…et du Royaume de Dieu

Jules Neyrand apporte ensuite la prédication, à partir du texte biblique de Jean 4, 1-25 où Jésus rencontre une Samaritaine. Le diacre rappelle aux chrétiens de l’assistance que si leur nationalité suisse les réunit, ils possèdent une autre patrie, celle du Royaume de Dieu. « Pour symboliser notre vraie identité, je pense que nos Eglises respectives, réformées, évangéliques, catholiques, orthodoxes, devraient nous donner, avec notre certificat de baptême, une nouvelle carte d’identité de citoyen du Ciel », suggère-t-il.

Et d’illustrer son propos en offrant à son collègue évangélique une petite carte fabriquée maison sur laquelle il est inscrit «Ressortissant du Royaume de Dieu» (chaque participant en recevra une à la sortie). Jules Neyrand souligne encore que c’est sur cette appartenance commune qu’est fondée l’unité chrétienne : « Dieu aime cette unité. Et Christ a donné sa vie pour que son Eglise forme un seul Corps ».

Un pont entre chrétiens, un pont avec les laïcs

Cette unité de coeur, les participants l'ont manifestée en entonnant quelques chants dont le Cantique suisse (hymne national), en intercédant ensemble pour leur pays et en récitant le Notre Père. En guise de mot d'envoi, Maxime Jaquillard invite les chrétiens "à ne pas seulement avoir la main sur le cœur mais le coeur sur la main". Et c’est d’une seule voix que le pasteur et le diacre proclament la bénédiction finale. S’en suit un apéritif convivial, où les uns sont heureux de se retrouver alors que d’autres font connaissance.

Ancien président du Conseil de Paroisse de l’Eglise réformée, Jean-Daniel Favre témoigne avoir été très touché par le message de ce culte patriotique, auquel il participe depuis son enfance. A ses yeux, cette rencontre est un pont qui tisse des liens entre les communautés chrétiennes, mais aussi un pont avec des laïcs du village. En effet, durant des années, c’est la fanfare de Gimel qui accompagnait les cantiques et assurait la partie musicale. Et depuis que le culte patriotique se tient dans les locaux de l’EMS, les animateurs qui encadrent les résidents ont aussi l’opportunité de suivre la célébration.

  • Encadré 1:

    Une initiative pour dépasser les «guerres de clochers»

    Selon les souvenirs de Jean-Daniel Favre, le culte patriotique à Gimel a vu le jour fin des années 60, et réunissait principalement les Réformés et Catholiques. La communauté évangélique s’y est jointe lorsqu’elle s’est établie à Gimel. La célébration se passait alors dans un champs à l’entrée du village. Au fil des décennies, elle s’est tenue successivement autour de la Chapelle de la Rosière – avec un pique-nique et des jeux – puis au bois de la Rosière et encore dans un jardin de la commune. « J’ai installé les bancs pour ce culte pendant quarante ans», confie Jean-Daniel Favre.

    « C’est pour calmer les guerres de clochers que ces deux rencontres annuelles ont été instaurées à Gimel (le culte patriotique et le culte de l’unité en janvier). "Nous adorons tous le même Dieu et nous avons le même besoin de l’espérance chrétienne" insiste l'ancien président de Conseil de paroisse, qui poursuit: "Il nous est même arrivé de vivre des baptêmes lors du culte patriotique ! Au niveau de la prédication, un tournus se fait d’une année à l’autre entre le pasteur réformé, le pasteur évangélique et la représentante catholique (absente cette année)».

Publicité

Journal Vivre

Opinion

  • Une autre virilité
    Une autre virilité Le masculinisme, qui revendique une vision machiste de ce qu'est un homme, monte en puissance…
Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !