Cela faisait trois ans que le Réseau évangélique suisse (SEA-RES) travaillait sur la création d’un réseau contre les comportements transgressifs. Ce projet s’est concrétisé le 6 décembre, avec la conférence de lancement de la Charte « Ensemble contre les comportements transgressifs ». Lors de cette matinée, les représentants de différentes fédérations d’Eglises et organisations chrétiennes étaient réunis à Lausanne, et connectés grâce à la technologie avec leurs homologues alémaniques, rassemblés à Unterägeri (ZG).
Déjà 27 fédérations d’Eglises signataires, au plan national
C’est Didier Suter, membre de l’équipe de direction de la FREE, qui a paraphé la Charte au nom de notre fédération. Douze autres fédérations évangéliques romandes l’ont également signée, ainsi que huit organisations (Interaction, LLB, JEM Suisse romande, WEC International, etc.) et cinq groupes de travail. De l’autre côté de la Sarine, quatorze fédérations d’Eglises ont déjà apposé leurs signatures. Les organisations et groupes de travail alémaniques le feront dans un deuxième temps.
Tolérance zéro pour les agressions sexuelles et autres formes d’abus
« Les Eglises sont un lieu où les gens font l’expérience de la sécurité et de la confiance, et sont protégés des violations de limites et des agressions. Aucune violation de limites et aucune agression sexuelle ne sont tolérées », stipulent les principes fondamentaux de la Charte. Ils précisent d’ailleurs que la prévention dans ce domaine est déjà une priorité dans les Eglises et organisations, et que diverses mesures ont déjà été mises en œuvre. « Toutefois le travail effectué jusqu’à présent devrait encore être renforcé », souligne le texte.
Les redevabilités des signataires
Les Eglises, œuvres et associations professionnelles chrétiennes signataires s’engagent à disposer d’un système de gestion des risques pour prévenir l’exploitation sexuelle, l’abus de pouvoir et toute autre violation de limites. De plus, la participation à une « conférence de redevabilité » annuelle est obligatoire. Celle-ci permettra de discuter et améliorer les stratégies et mesures des associations concernées. En outre, les signataires sont appelés à proposer un lieu de signalement interne à bas seuil, ou alors des personnes de contact internes, professionnellement compétentes et accessibles. Mais chacun·e a également la possibilité de s’adresser à un service externe.
Concepts de gestion de crise
Par ailleurs, les procédures en cas de suspicion d’agression sexuelle, ou de manipulation émotionnelle ou spirituelle, sont régies par un concept de gestion de crise connu par l’ensemble du personnel (salariés et bénévoles), des personnes prises en charge et de leurs proches. La Charte invite également les dirigeants et les employeurs à une approche approfondie de l’évaluation et de la sélection du personnel. Par exemple, « cela inclut la soumission d’une déclaration privée et/ou spéciale pour les employés qui ont un contact direct avec les enfants, les jeunes ou des personnes demandant de l’aide ».
Le site stopviolationdelimites.ch sera mis en ligne au cours du premier semestre 2023.