Disons-le d'emblée, je ne suis ni spécialiste de la relation d'aide, ni musicien, ni théologien, ni scientifique, ni médecin. Je ne recoupe que des informations glanées dans des magazines et je les mets en perspective. Tout récemment, je suis tombé sur des articles parus dans La Vie (N° 3545-3546) sur le thème des mystères du cerveau. Comme La Vie est un journal catholique, il était logique qu'elle s'intéresse à la méditation et à la foi en relation avec les découvertes scientifiques sur le cerveau.
La méditation pour apprivoiser la souffrance
Frédéric Rosenthal, un médecin psychiatre, spécialiste en thérapies comportementales et cognitives affirme que la méditation permet d'apprivoiser sa souffrance, surtout celles générées par le stress et des ruminations toxiques. Il ne parle pas d'éliminer la douleur qui, elle, reste bien présente, mais la méditation permet selon ses propres mots de « traverser la tourmente en évitant qu'elle altère celui qui l'endure ».
La méditation qu'il promeut n'a rien à voir avec la méditation transcendantale, le yoga et autres techniques méditatives orientales. Il se fait l'avocat de la méditation de pleine conscience. Autrement dit, une méditation très naturelle, que l'individu pilote et maîtrise. Il n'est pas le jouet d'un pouvoir qui viendrait d'ailleurs. Celui qui souffre apprend à se déporter de sa douleur et des effets négatifs qui l'entraînent à culpabiliser, à trouver la souffrance injuste. Ce n'est pas l'application de la méthode Coué, mais l'apprentissage d'occuper son esprit avec des pensées qui contrebalancent l'effet de la douleur.
Je ne connais pas du tout cette pratique thérapeutique, élaborée par un certain Jon Kabat-Zinn et qui la définit très simplement en une phrase: « Prêter attention aux phénomènes de manière intentionnelle, sur le moment présent, et sans porter de jugement. »
En vue d'un mieux-être
Frédéric Rosenthal l'explique très bien dans La Vie : « En quelque sorte, cet outil thérapeutique propose aux patients soumis au stress d'appréhender via des exercices pratiques, leurs pensées, leurs ressentis ou l'environnement (un paysage, un son, une odeur, etc.) qui les entoure en tentant d'être le plus dégagé possible du flux d'émotions (la colère, la tristesse, le désespoir...) ou de réflexions difficiles qu'ils peuvent expérimenter sur le moment. »
Ce psychiatre précise bien que ces exercices qui s'étalent sur huit semaines ne sont pas la panacée pour traiter tous les maux, mais il s'avère que les effets sont bénéfiques pour favoriser une guérison plus rapide du psoriasis, de certaines maladies chroniques comme les douleurs rhumatismales. Faut-il le préciser, cette pratique n'est pas directement un facteur de guérison, mais elle permet d'accélérer la guérison.
La louange pour Dieu, mais aussi pour nous !
En lisant l'interview de ce médecin, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que la louange méditative pouvait jouer le même rôle que la méditation de pleine conscience. N'est-ce pas un excellent moyen de nous détourner de ce qui nous fait mal, aussi au sens psychique? La louange ne guérit pas directement les maux, mais elle favorise la guérison. La louange ne remplace pas le pardon, mais elle peut faciliter sa réalisation.
La louange n'est donc plus seulement un « discours » de louange pour faire plaisir à Dieu, mais c'est un instrument que Dieu met à notre disposition pour nous soulager de nos divers maux et pour mieux les porter.
Et une fois de plus, ce que nous croyons être uniquement pour Dieu, l'est spécialement pour nous et notre confort. Sacré Dieu!
Henri Bacher
Pour aller plus loin, voir notre dossier sur la louange.