Le Café des mamans : un lieu pour prévenir la solitude maternelle

vendredi 12 septembre 2025

À Aigle, un mercredi sur deux, le rire des enfants et les discussions animées des mamans résonnent dans les locaux de l’Église évangélique de Châble-Croix (FREE). Lancé en 2022 par Anaëlle Maillefer, le Café des mamans est bien plus qu’un simple rendez-vous convivial : c’est un lieu pensé pour briser l’isolement maternel, tisser des amitiés et démystifier les locaux de l'Église.


De 9h à 11h, deux mercredis par mois, dans les locaux de l’Église évangélique de Châble-Croix (FREE), le « Café des mamans » ouvre ses portes aux femmes de la région, avec leurs enfants en bas âge. L’idée est simple : offrir un espace d’accueil et de partage où les mamans peuvent souffler, échanger et trouver de l'encouragement et de l'écoute, pendant que les enfants jouent librement à côté, sur de grands tapis.


De nombreuses mamans seules rencontrées à la place de jeux


À l’origine de ce projet se trouve Anaëlle Maillefer. Ergothérapeute de formation, maman de trois enfants de 7, 5 et 2 ans, elle a perçu au fil de ses sorties à la place de jeux combien de femmes autour d’elle se sentaient seules dans leur rôle de mère. « Je rencontrais des mamans qui venaient d’arriver dans la région, des mamans célibataires ou encore des femmes qui n'avaient pas d'amies ayant des enfants. »


De cette observation est née une conviction : il fallait créer un espace où ces mamans puissent se retrouver et être encouragées. « J’avais à cœur de démystifier les locaux de l’Église et de prévenir la solitude maternelle. » Le Café des mamans a donc vu le jour, en 2022, avec le soutien de l’Église.


Thé, café, méditation et échanges


Les rencontres se veulent simples et accessibles. « Les mamans arrivent vers 9h, posent leurs affaires et je leur sers le thé ou le café. Il y a toujours quelque chose à manger sur la table. Vers 10h15, je partage une méditation de quelques minutes, très spontanée, qui ouvre souvent la discussion. » Ainsi, chaque maman peut venir ponctuellement, profiter de ce temps pour elle, se faire des amies qu'elle retrouve ensuite en dehors de ce cadre. « Je souhaite éviter que ce soit toujours le même cercle d’amies qui se retrouve. L'idée c’est que les mamans viennent quand elles en ressentent le besoin et laissent la place à d’autres quand elles n’en ont plus besoin. »
Le succès a rapidement dépassé les attentes. Avec une moyenne de deux enfants par maman, l’espace se remplit vite : « Quand on est treize ou quatorze, c’est un peu trop. L’idéal, c’est entre huit et dix mamans pour garder une certaine qualité dans les échanges. »


« Tu n’imagines pas combien j’avais besoin d’un tel lieu ! »


Ce projet porte déjà beaucoup de fruits. Certaines femmes, touchées par l’accueil, ont renoué avec une communauté chrétienne. D’autres ont simplement trouvé des amies ou un espace de respiration. Anaëlle se souvient d’une maman en pleurs qui lui a confié : « Tu n’imagines pas combien j’avais besoin d’un tel lieu ! » Ces moments l’encouragent à persévérer, même dans les périodes de découragement. « Souvent, je repars plus ressourcée que quand je suis arrivée. Quand on obéit à l’appel que Dieu met sur notre cœur, on reçoit en retour. »


Des éditions spéciales avec des professionnels extérieurs


Au fil du temps, le Café des mamans a aussi développé des « éditions spéciales », deux à trois fois par année, sur inscription, avec l’intervention de professionnelles : sexologue, coach sportive… L’objectif reste le même : offrir un espace de qualité, bienveillant et stimulant, où les mamans peuvent aborder des sujets de fond.


Être intentionnel dans la relation pour sortir des échanges superficiels


Pour Anaëlle, cette aventure est aussi une école personnelle et spirituelle. « Je n’aurais jamais pensé, il y a quelques années, que Dieu m’appellerait à ce type de service. Mais j’ai découvert l'importance d'avoir du temps à offrir et combien il est précieux d’être intentionnel dans le relationnel. » Elle souligne d’ailleurs l’importance d’observer les mamans et de leur poser des questions ciblées : « Si nous ne sommes pas intentionnels dans nos relations, nous restons souvent dans des échanges superficiels – la météo, le parcours professionnel, la politique –, mais quand nous choisissons d'approfondir la relation, les conversations passent du simple bavardage à des échanges profonds sur leur état émotionnel, ce qu'elles vivent dans leurs familles, la foi. Les mamans se livrent volontiers, parce qu'il est rare que l’on prenne vraiment le temps de les écouter. »


Un local, un café et de l'écoute


Anaëlle encourage d’autres communautés à ouvrir leurs portes pour offrir ce type d’espace. « Il n’y a pas besoin de grandes compétences. Il suffit d’un local, d’un café et de la disponibilité pour écouter. Le reste, c’est Dieu qui le fait. »


Infos pratiques

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !