L’Epître aux Colossiens comme vous ne l’avez jamais... vue !

vendredi 21 janvier 2011
Les «acteurs de l’Evangile» Alain et Marion Combes ont choisi une des lettres de Paul comme sujet de leur dernier spectacle. Une lecture étonnante sur scène d’un texte presque deux fois millénaire.
Nous sommes en l’an 62. A Rome où il est retenu prisonnier, l’apôtre Paul reçoit la visite d’Epaphras. Cet évangéliste de Colosses lui expose les problèmes que traverse son Eglise et les questions que les fidèles se posent, notamment sur la circoncision. C’est en réponse à cet entretien que Paul rédige sa fameuse Epître aux Colossiens. Ce texte, qui a traversé les siècles, fait aujourd’hui l’objet du spectacle «Naissance d’une lettre» imaginé par Alain et Marion Combes. Les deux comédiens français l’ont présenté le 12 janvier dernier à l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs de St-Légier, pour la plus grande surprise d’une centaine de personnes venues les écouter. Ce spectacle d’un peu plus d’une demi-heure a déjà séduit plusieurs communautés. Il faut dire que c’est une excellente occasion de redécouvrir les paroles de l’apôtre comme on ne les a encore jamais lues ni entendues.
 
Se réconcilier avec Paul
Marion et Alain Combes se sont spécialisés dans la création de spectacles sobres qui relèvent davantage de la lecture biblique que du théâtre traditionnel. Avec «Naissance d’une lettre», ils se sont respectivement mis dans la peau d’Epaphras et de Paul. Le texte original – lu en intégralité – est mis en scène comme s’il s’agissait d’un dialogue, d’une conversation entre les deux hommes sur des questions doctrinales. Et pour colorer le texte d’une antique parure qui le rende plus vibrant encore, la lecture est agrémentée de chants liturgiques, en grec et en araméen. Interprétés a capella par Marion Combes, ces respirations musicales permettent également aux auditeurs de digérer le texte et de se laisser porter par lui.
«On fait parfois de l’autohypnose en lisant les lettres de Paul, mais là, vous êtes complètement emportés par la lecture!» commente Paul Schopp, directeur de l’Institut Emmaüs, à l’issue de la représentation. Casser les préjugés que l’on peut avoir sur l’apôtre Paul et donner à entendre ses écrits autrement, ce sont précisément les objectifs que poursuit Alain Combes avec ce spectacle. « Derrière ces lettres, il y a un homme, tantôt combatif, tantôt doux. Essayons de les lire en ayant conscience de la spontanéité avec laquelle elles ont été rédigées ! » s’exclame le comédien. 
 
Une lecture vivante en remplacement du culte
Alain et Marion Combes ont déjà eu l’occasion de présenter « Naissance d’une lettre » dans différentes Eglises en lieu et place de la prédication : une « expérience intéressante », confie le couple. « Un dimanche matin, pendant que nous lisions l’épître, nous avons demandé aux fidèles de noter sur de petits billets tout ce qui les frappait ou les choquait, explique Marion. Après un temps de prière, nous avons mis en commun ce que les gens avaient retenu : essentiellement des choses liées à la personne du Christ. Ce jour-là, le commentaire biblique a véritablement été fait par la communauté, au travers de ce que chacun avait relevé. »
A chacune de leurs lectures de l’Epître aux Colossiens, les Combes ont rencontré une écoute intense et un accueil positif de la part du public. La façon dont le duo interprète la lettre donne beaucoup de relief à des versets parfois rabâchés « Nous n’avons pas appris le texte par cœur, avoue Alain. Le fait de le lire nous éloigne de notre rôle de comédiens ; c’est une façon de montrer que tout le monde peut lire de cette manière. » Les deux comédiens invitent d’ailleurs chacun à lire la Bible à voix haute, avec du ton, de la vie.
Muriel Ramoni
 

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