Créé en juillet 2012 par le Groupe de travail pour la liberté religieuse (GLR) du Réseau évangélique suisse (RES), le BIR intervient actuellement en particulier pour les réfugiés en provenance des pays du Moyen-Orient. Rencontrée à Berne dans les locaux de l'Eglise évangélique libre (FREE), l'employée de commerce et étudiante en théologie Kathrin Anliker est entourée pour l'occasion de son collaborateur Osama Hanna, originaire d'Egypte, qu'elle rencontre pour la première fois. Celui-ci a fait venir l'Irakien Karam, le Syrien Khaled, et le Libano-Syrien Philippe. Il indique les avoir rencontrés dans la rue, dans un centre pour réfugiés ou à l'Eglise même. Son travail consiste à les écouter, les visiter s'ils sont malades, leur servir de traducteur, énumère-t-il. En ajoutant que la plupart d'entre eux se sentent seuls et que des relations humaines sûres sont très importantes pour eux. Kathrin Anliker l'écoute avec attention avant de répondre à quelques questions :
- Vous venez d'entrer en fonction ; quels sont les objectifs du BIR ?
Les objectifs du BIR sont de soutenir et d'accompagner les réfugiés et demandeurs d'asile chrétiens persécutés dans leur pays pour des raisons religieuses et qui se trouvent sur sol suisse. Cela signifie notamment être en lien avec des spécialistes susceptibles de les aider.
- Vous soutenez les réfugiés et demandeurs d'asile chrétiens victimes de persécutions religieuses, mais aussi ceux issus d'autres religions ?
Nous aimerions de préférence aider tous les réfugiés et demandeurs d'asile victimes de persécutions religieuses. Mais nous nous focalisons dans un premier temps sur les chrétiens qui sont ici, tout en étant en contact avec des organismes qui viennent en aide à tous. Il existe néanmoins beaucoup de réfugiés et demandeurs d'asile chrétiens en Suisse qui ont été persécutés à cause de leur foi et que nous ne connaissons pas encore.
- En quoi consiste concrètement le soutien que vous proposez ?
Nous leur apportons d'une part une aide professionnelle : de secrétariat ou pour les recours ou les possibilités qui leur restent en cas de non-entrée en matière, par exemple ; nous avons d'autre part cinq collaborateurs sur le terrain qui sont leurs véritables interlocuteurs et qui sont à même de leur offrir une intégration ecclésiale, comme une écoute attentive et personnelle.
- Comment vous faites-vous connaître auprès de ces réfugiés et demandeurs d'asile ?
Ce sont souvent des Suisses qui nous contactent pour trouver de l'aide pour des demandeurs d'asile qu'ils connaissent. Mais nous devons encore œuvrer pour nous faire connaître ! Et notamment en Suisse romande où nous aimerions bien trouver un premier collaborateur de terrain...
- Sur votre site internet, vous indiquez travailler aussi pour « soutenir les autorités suisses dans leur travail ». Qu'est-ce que cela signifie ?
Nous sommes en contact avec les différents bureaux cantonaux de conseil juridique et nous complétons leur travail avec ce que nous savons des situations. Mais ce sont des liens que nous construisons encore.
- Vous êtes choquée parfois par les histoires que vous entendez ?
Oui, et je dirais que je suis aussi bouleversée par l'injustice que je rencontre. Je m'efforce d'œuvrer en faveur d'une intégration optimale de ces personnes, afin qu'elles puissent avoir ici une vie aussi normale que possible.
Gabrielle Desarzens