Un exploit! Henri Blocher réussit à brosser une grande fresque de la fin du monde... dans un livre de poche! L'auteur nous entraîne dans l'espérance et la joie du retour de Jésus-Christ. Pour chaque thème, il fait appel aux textes bibliques, les explique brièvement, et avec clarté, en fait une magistrale synthèse! Henri Blocher ose aborder les sujets « chauds », sur lesquels peu se risquent à prêcher: l'avenir du peuple d'Israël, le jugement dernier, la grande tribulation, l'anti-Christ et la bête, le millénium, les peines éternelles... Bref, un livre à lire absolument!
Le Roi fait son entrée!
Lorsque Jésus-Christ viendra, ce ne sera plus dans l'humiliation de sa première venue. Le Seigneur victorieux se dévoilera personnellement, et dans toute sa gloire. Ce jour de triomphe sera un jour de grande détresse pour ceux qui s'opposent à Dieu.
Selon le Nouveau Testament, quatre signes annoncent et marquent la venue de Jésus:
- la prolifération des malheurs (guerres, famines, tremblements de terre, etc.),
- l'évangélisation jusqu'au bout du monde,
- le déchaînement du mal (antichrists et faux prophètes séducteurs, persécution des croyants),
- l'enlèvement de l'Eglise.
Ces signes ne donnent pas une chronologie de la fin des temps! Ils éclairent notre situation actuelle, en tension: certes, le mal prolifère... mais la victoire du Seigneur à la croix est éclatante! Si Dieu peut nous donner ces signes, c'est parce qu'il maîtrise le cours de l'Histoire...
Israël et l'Eglise
« L'Eglise, dans le Nouveau Testament, est 'en Israël', elle part d'Israël » (p. 42). Les premiers chrétiens sont des Israélites qui ont reconnu en Jésus-Christ le Messie. Ensuite, des non-Juifs sont ajoutés à cette première communauté. L'Eglise n'est donc pas le remplacement pur et simple d'Israël! L'« Israël de Dieu » en Galates 6.16, est le rassemblement des chrétiens (qu'ils soient Juifs ou païens d'origine), unis en Jésus-Christ.
Nous ressusciterons!
La résurrection est déjà suggérée dans l'Ancien Testament. Par exemple, Daniel 12.2 parle d'une double résurrection: « Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et l'horreur éternelles. »
Dans le Nouveau Testament, Jésus affirme, avant de ressusciter Lazare: « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11.25). Le croyant vit déjà une résurrection de son âme, par le Saint-Esprit, en attendant la résurrection de son corps.
Tous ressusciteront... et tous seront aussi jugés! Un jugement, à partir des livres ouverts (1), rétribuera chacun selon ses œuvres. Quant au livre de vie, il servira à départager l'humanité en deux: les incroyants seront condamnés, tandis que les croyants, graciés, recevront la vie éternelle! Par Jésus-Christ, Dieu rétablira la justice dans sa création.
Et après la mort?
Pour le croyant, la mort ne signe pas la fin de son existence, mais le début d'un état intermédiaire (2), dans l'attente de la résurrection du corps. C'est avec cette assurance que l'apôtre Paul s'exclame: « Pour moi, en effet, la vie, c'est le Christ, et la mort est un gain. J'ai le désir de quitter cette vie pour être avec le Christ, car c'est, de loin, le meilleur » (Ph 1.21,23). Les âmes des croyants décédés sont dans un état de conscience, puisqu'elles prient: « Maître saint et véritable, jusques à quand tarderas-tu à juger...? » (Ap 6.10).
La deuxième mort attend les incroyants. Ce thème, si peu à la mode, est pourtant bien biblique. Il ne s'agit pas de brandir la peur de l'enfer, ou de se réjouir du sort des incroyants! Il nous faut en parler... avec larmes.
Le parfait bonheur...
Le bonheur, c'est d'abord la disparition de toute trace de mal et de malheur: « Les maux du passé seront tous oubliés » (Es 65.16). Les croyants seront pleinement épanouis, dans leur corps et leur âme, afin d'exercer leur rôle et leurs responsabilités dans la communauté humaine. L'éternité ne sera pas trop longue, pour découvrir l'infinie bonté de Dieu à notre égard...
Anne-Catherine Piguet
Henri Blocher, L'espérance chrétienne, Vaux-sur-Seine & Charols, Edifac & Excelsis, 2012, 158 p.
Notes
1 Ap 20.11-15.
2 Mt 10.28; Lc 16.19-31, 20.38; Jn 11.25-26. Cet état intermédiaire n'a rien à voir avec la notion du purgatoire, où, après avoir subi la peine de ses fautes, il serait encore possible de recevoir le salut.