Eric Toumieux: «Beer Shéba, une ferme-école pour faire apparaître Eden dans le Sahel», une chronique StopPauvreté/Radio R de Serge Carrel

Serge Carrel mardi 03 mars 2020

Dans sa galerie de portraits de chrétiens évangéliques qui ont vécu une « conversion écologique », Serge Carrel vous propose le portrait d’un pasteur français qui a fait le saut du Sénégal et qui y a ouvert un jardin d’Eden en plein Sahel. Une chronique Radio R/StopPauvreté à découvrir en audio ou par écrit !

Dans notre galerie de portraits de chrétiens qui ont vécu une véritable conversion écologique, nous vous proposons de découvrir un pasteur français qui a ouvert au Sénégal une ferme-école du nom de Beer-Shéba, à quelque 80 km au sud de Dakar.

D’abord avec Wycliffe et World Vision

En 1999, Eric Toumieux arrive au Sénégal pour travailler avec son épouse avec Wycliffe, une ONG qui œuvre pour la traduction de la Bible. Après 5 ans de travail dans l’alphabétisation du peuple sérère, ce diplômé de management international prend la direction de World Vision Sénégal, une œuvre humanitaire chrétienne, qui travaille notamment au mieux-être des enfants. Puis en 2009, changement de cap : il fonde Beer-Shéba, une ferme-école qui, chaque année, accueille une vingtaine de jeunes chrétiens qui viennent suivre des cours de formation spirituelle, mais aussi s’initier à l’agroécologie…

L’agroécologie est une manière de cultiver la terre qui valorise la permaculture, le paillage, le compost, et le non-retournement des sols pour laisser faire les microorganismes. Pas d’engrais chimiques, pas de pesticides. En 2009 donc, Eric Toumieux reçoit du gouvernement sénégalais et des populations de la région de Mbour 100 hectares. C’est cadeau ! En fait, pas vraiment ! La région est semi-désertique. En saison sèche, quelques grands baobabs attestent d’une vie en souffrance, quelques vaches et chèvres pâturent sur un sol dur comme du ciment…

4,5 km de clôture et de l’eau !

La première chose qu’Eric Toumieux réalise, c’est de poser 4,5 kilomètres de clôture autour du terrain reçu. Il s’agit pour lui d’empêcher vaches et chèvres de venir brouter toutes les pousses qui émergent du sol dès l’apparition de la saison des pluies. Ce pasteur cherche aussi de l’eau, convaincu qu’il en existe sur son terrain. Il confie à un spécialiste des forages le soin d’en trouver. A 106 mètres de profondeur, ce spécialiste en trouve en quantité suffisante pour mettre à disposition de la ferme-école 100 mètres cube d’eau chaque jour, sans que cette nappe phréatique semble s’épuiser.

Une dizaine d’années après le lancement de cette ferme-école, un documentaire réalisé pour l’émission Présence protestante sur France 2 commente : « C’est une sorte de jardin d’Eden écologique et spirituel ». Le désert a reverdi et cette terre produit 4 tonnes de céréales à l’hectare, au lieu d’une tonne pour les paysans de la région. Les légumes : carottes, aubergines, oignons y sont magnifiques… Et surtout chaque année une vingtaine de jeunes de la sous-région, femmes et hommes, acquièrent des compétences en agriculture, en arboriculture, en élevage… et en foi chrétienne.

Un Evangile intégral

Eric Toumieux réalise ainsi une conviction profonde qui l’a accompagné tout au long de son parcours : « L’Evangile de Jésus-Christ n’est pas là simplement pour la dimension spirituelle de l’existence. S’il n’a rien à dire par rapport à la lutte contre la désertification ou contre la pauvreté, il n’est pas l’Evangile que j’aime. Il ne correspond pas à ce Jésus de Nazareth qui nourrit non seulement l’esprit et l’âme, mais aussi le corps ! »

Serge Carrel

  • Encadré 1:

    Voir le documentaire de Présence protestante sur France 2

    Damien Boyer, « Beer Shéba, un éden en plein désert », Orawa et France.tv studio, 2018. Durée 29’13.

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