Il nous reçoit à quelques encablures de son Eglise à Renens dans la banlieue de Lausanne en Suisse. Ce jeune homme de 27 ans a obtenu un master en sciences sociales. Il s’intéresse aux questions d’actualité… et notamment à la crise environnementale. Du point de vue professionnel, il travaille comme aide-soignant à mi-temps. Le reste de son temps, il met ses compétences au service d’un syndicat paysan et anime Christnet, un groupe de chrétiens actifs à propos des questions de société.
Deux projets dans l’Eglise locale
Dans son Eglise, Jean-David Knüsel est l’une des chevilles ouvrières de deux projets. Le premier est un réseau de consommateurs qui achète de la nourriture saine, payée à un prix correct à des agriculteurs de la région lausannoise. Quatre fois par an, une commande groupée est passée pour une somme de 1200 à 1800 francs. Cette démarche permet à des membres de cette Eglise, mais aussi à des habitants du quartier de bénéficier d’une nourriture garantie « production locale », donc avec une empreinte écologique faible.
Dans son Eglise, Jean-David Knüsel est aussi impliqué dans un projet de l’école du dimanche, qui permet aux enfants de planter des graines et de les voir grandir tout au long de l’année. Deux gros bacs trônent à l’air libre, à côté de la chapelle de Renens, sur la place de la gare. Ils ont permis à ces enfants de banlieue, quelque peu coupés de la nature, de suivre la croissance de plantes comme des tomates ou des haricots, jusque dans leur préparation pour un repas.
Associé à « Extinction Rebellion »
Jean-David Knüsel s’est associé depuis son lancement en Suisse à « Extinction Rebellion », ce mouvement très médiatisé pour ses manifestations de désobéissance civile, souvent spectaculaires. Il a participé à des blocages de ponts à Lausanne et se trouve sous le coup d’une procédure pénale pour avoir obstrué la circulation automobile, au nom de l’urgence climatique. Pour Jean-David Knüsel, il ne s’agit pas simplement de critiquer l’Etat pour son manque d’engagement dans la lutte contre la crise environnementale. Il importe d’incarner aussi des solutions et des alternatives. Tout comme nombre d’écologistes évangéliques, il est convaincu que nous avons besoin d’une rupture radicale et que nous ne pouvons plaider l’espérance en Christ sans une véritable repentance par rapport à notre manière d’avoir usé et abusé de la création de Dieu.
Jean-David Knüsel affirme qu’« un monde qui ne repose pas sur le principe de destruction que l’on connaît actuellement est possible ». Surtout si nous l’incarnons à l’échelle des communautés chrétiennes. « Vivre dans la communauté des solutions aux problèmes du monde », aime-t-il à dire, « c’est l’un des messages les plus forts que l’on puisse proclamer à la fois au nom de l’Evangile de Jésus-Christ, mais aussi comme critique des problèmes de notre société ».
Serge Carrel