Depuis plus de 8 ans, la FREE a conclu un partenariat avec Medias-Pro[1], et soutient le travail de Gabrielle Desarzens, coproductrice de l’émission Babel, au sein de l’équipe radio. Sa connaissance et ses relais dans le milieu évangélique, notamment au travers de la FREE, permettent une « couverture plus affinée de l’ensemble du protestantisme », comme le relève Medias-Pro. Du côté de la FREE, ce soutien dénote une volonté affirmée des évangéliques d’être impliqués aux côtés des réformés dans les médias de service public « pour y faire rayonner l’Evangile et participer à de nouveaux espaces culturels […][2] ».
La FREE, convaincue de poursuivre ce partenariat
Or, en cas d’acceptation de l’initiative « No Billag », et selon le scénario le plus souvent mis en avant, le partenariat entre la FREE et Medias-Pro deviendrait caduque : la réduction drastique de la RTS rendrait la poursuite de l’activité de « notre journaliste » tout à fait improbable. Des années de partenariat seraient stoppées net et un énorme travail d’unité et de développement d’une approche journalistique commune serait sacrifié, alors que les émissions produites par RTSreligion sont fortement appréciées[3]. La FREE est convaincue de la pertinence de poursuivre ce partenariat dans le service public et ne pourrait que regretter de devoir y mettre un terme.
Alors, pourquoi des prises de positions divergentes du côté des évangéliques ? Au-delà de la libre appréciation de chacun, il y a sans doute deux aspects propres aux évangéliques qui conduisent certains à opter pour la fin du subventionnement public des médias. Premièrement, ces derniers trouvent que les évangéliques (ou parfois leurs thématiques phares) sont mal représentés, voire discrédités dans les médias publics. Deuxièmement, les évangéliques entretiennent, dès leur apparition, un rapport à l’Etat fait d’un mélange de respect et de méfiance. D’où le choix pour certains de supprimer le subventionnement du service public au profit des médias privés, notamment issus de leur milieu. Ils rejoignent en ce sens ceux qui voteront oui pour « avoir le choix » des médias pour lesquels ils paieront.
Un abandon de la redevance serait-il utile aux médias évangéliques privés ?
Combien d’évangéliques verseraient les 451.- annuellement économisés à ces médias ? A voir comment les médias privés évangéliques, existant depuis de nombreuses années, doivent se battre inlassablement pour assurer leur pérennité financière, il est très peu probable qu’un éventuel abandon de la redevance leur profite… Et quand bien même cela arrivait, il est évident qu’aucun de ces médias ne pourrait assurer le type de prestations offertes à l’heure actuelle par le service public…
A la fois dans le service public et dans le privé
La volonté de la FREE est d’être présente sur les deux types de médias, convaincue de l’utilité et de la nécessité de l’un comme de l’autre : le service public, pour être au service de tous dans le cadre qui lui est donné, et les médias privés pour une approche évangélique plus confessante, destinée à ceux qui le souhaitent. Si l’initiative n’aura que peu d’impact sur les médias privés existants, les enjeux sont majeurs pour le service public. Alors, bon choix aux uns et aux autres !
Pour la FREE, Philippe Thueler, secrétaire général
[1] Voir par exemple https://www.mediaspro.ch/partenaires
[2] Tiré de https://www.mediaspro.ch/a-propos
[3] Comment en témoignent par exemple les 25'000 signataires de la pétition http://soutenonsrtsreligion.info/