En tant que chrétiens, nous sommes appelés à pratiquer la justice et à préserver la création de Dieu. Déjà dans l'Ancien Testament, les prophètes appelaient le peuple et ses dirigeants à supprimer l'injustice, comme par exemple dans le livre du prophète Esaïe : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l'on rompe toute espèce de joug » (Esaïe 58.6). Le Nouveau Testament décrit également comment Dieu se montre solidaire des pauvres et des personnes traitées injustement : « Voici que les salaires des ouvriers qui ont fauché vos champs, les salaires que vous leur avez retenus, crient vers le ciel ; les cris de lamentation de ceux qui ont moissonné votre récolte sont parvenus aux oreilles de l'Éternel des armées » (Jacques 5.4).
Pratiquer le bien de manière proactive
Dieu ne se préoccupe pas seulement du fait que nous ne devons pas accomplir d’actions mauvaises, mais aussi du fait que nous avons à pratiquer le bien de manière proactive. C'est précisément ainsi que le jugement à la fin des temps sera rendu : « Toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites » (Matthieu 25.45). La préservation de la création en fait partie, car, si nous la détruisons, nos enfants et les générations suivantes n'auront plus de moyens de subsistance. « L'Eternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder » (Genèse 2.15). Mais surtout : que ressentirions-nous, nous-mêmes, en voyant quelqu'un détruire sans s'en soucier l'œuvre d'art que nous avons créée ? Comment Dieu sera-t-il honoré si nous piétinons ainsi sa grande création ?
Dieu s'oppose clairement aux richesses acquises par l'injustice : « Comme une perdrix qui couve des oeufs qu'elle n'a point pondus, tel est celui qui acquiert des richesses injustement ; au milieu de ses jours il doit les quitter, et à la fin il n'est qu'un insensé » (Jérémie 17.11). Nous bénéficions du fait que des entreprises qui ont leur siège en Suisse nous transfèrent la richesse des mines d'Afrique et d'Amérique du Sud. Mais nous ne devons pas profiter de cette richesse si elle repose sur des injustices !
Quiconque cause des dommages doit être tenu pour responsable
Dans notre législation, une des règles de base est que ceux qui causent des dommages en assument la responsabilité. Cela s'applique également aux entreprises. Mais dans les pays pauvres, de nombreux gouvernements sont faibles ou corrompus. Les plaintes de la population ou des organisations environnementales sont rarement prises en considération. C'est pourquoi il est nécessaire de pouvoir lancer une procédure dans le pays du siège des entreprises.
Les mesures volontaires des entreprises ne suffisent pas
Certaines entreprises profitent de leur impunité et causent d'énormes dégâts. Se confier à une autodéclaration des entreprises sur leurs agissements, tel que cela est prévu par le contre-projet du Parlement, ne suffit évidemment pas, car cela correspond largement aux pratiques actuelles qui visent avant tout à montrer une bonne image au public. Cela ne permettrait pas de résoudre les problèmes connus aujourd'hui sur les pratiques de certaines entreprises.
Les grandes entreprises et Economiesuisse ont lancé une campagne gigantesque contre cette initiative. Pourquoi se donner tant de mal si ces entreprises sont déjà irréprochables ? L'agence FurrerHugi mène à elle seule une campagne de 8 millions de francs suisses. Elle diffuse de fausses affirmations d'un genre que nous ne connaissions jusqu'ici que dans les campagnes présidentielles dans d'autres pays. Si les entreprises n'avaient rien à craindre de la nouvelle loi, elles n'engageraient pas tous ces moyens-là. L'initiative est donc vraiment nécessaire !
Avantages injustes
De nombreuses entreprises respectent la loi et respectent dans leurs pratiques la population et l'environnement. Elles ne doivent pas être victimes d’un désavantage concurrentiel par rapport à des entreprises peu scrupuleuses, qui réalisent des profits à partir d’injustices commises.
Les droits de l'homme sont un minimum. La Suisse a les ressources suffisantes pour oser les faire respecter à ses entreprises. L'initiative ne demande que la base d'une vie digne : des droits humains fondamentaux respectés, et un environnement préservé pour éviter des menaces sur la santé des personnes. Si nous ne pouvons pas nous permettre cela, c'est une déclaration de faillite pour notre pays !