Le Christ est certainement venu pour nous montrer à quel point Dieu nous aime. Mais le but premier de sa mission était de donner sa vie, afin de nous sauver de nos péchés. « Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1Jn 2.2), enseigne la Bible, sans équivoque.
Il est vrai que, aujourd’hui, il n’est pas simple de dire le péché à des personnes qui ne se sentent pas coupées de Dieu ; ou de dire le salut à des personnes qui ne se sentent pas perdues. Mais une chose est claire. Lorsque l’apôtre Paul explique que l’Evangile « c’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient » (Rm 1.16), il fait bien référence à un enjeu très important : nous sommes nés ennemis de Dieu, condamnés à errer loin de sa présence, et le Christ, par son sacrifice, est seul capable de nous réconcilier. C’est précisément dans cette réconciliation libératrice que se trouve la puissance de l’Evangile.
Parler de sacrifice et de réconciliation a cependant quelque chose de gênant. Cela nous renvoie à notre état de pécheurs, ainsi qu’au diagnostic très peu flatteur de la Bible à l’égard de nos capacités à plaire à Dieu. A une époque où l’égo, la performance, l’optimisation et le résultat priment, c’est humiliant pour notre condition humaine.
Il y a quelques jours, commentant un cantique populaire dans nos Eglises, et dont les paroles proclament : « Je viens t’offrir, Seigneur, ce que j’ai de meilleur. Je viens t’offrir ma vie » (1), un jeune faisait remarquer qu’en donnant sa vie à Dieu, il n’avait pas offert le meilleur, mais le pire. Et il n’avait pas tort ! Mais, à partir de ce pire, la puissance de l’Evangile se manifeste, l’amour et la grâce de Dieu deviennent transformateurs. C’est pour cela qu’un Sauveur nous est né !
Claude-Alain Baehler