Le 9 juillet à Bulle : concert du groupe Glorious au Kingdom Festival

Claude-Alain Baehler lundi 01 juillet 2019

Groupe de louange lyonnais connu et apprécié, Glorious donnera un concert le 9 juillet à Bulle dans le cadre du Kingdom Festival. Découverte !

Le groupe Glorious animera la soirée de louange du mardi 9 juillet prochain, à Bulle, dans le cadre du Kingdom Festival. La présence de ce groupe lyonnais constituera un temps fort, particulièrement attendu de ceux qui ont suivi son développement et qui apprécient sa musique.

Ce groupe de louange est conduit par deux frères : Benjamin et Thomas Pouzin. Ceux-ci sont entourés d’une équipe de musiciens catholiques et protestants (réformés, luthériens et évangéliques). « Actuellement, nous animons quelque 80 rencontres de louange par année, explique Benjamin Pouzin, 35 ans, marié et père de quatre enfants. Nous désirons contribuer au renouvellement de la manière d’annoncer l’Evangile. Tout ce que nous faisons est l'expression d'un Dieu vraiment extraordinaire. Il accomplit ce qu'il est le seul à pouvoir faire à travers des gens ordinaires comme nous. »

Intégré à la vie d’une paroisse

Le groupe est intégré à la vie d’un ensemble paroissial catholique de Lyon appelée « Lyon centre », et il se produit dans l’église Sainte-Blandine. « Parmi les groupes pop rock catholiques en France, Glorious est le seul à s’insérer dans un projet paroissial de la sorte, écrit Valérie Aubourg, enseignante-chercheure en anthropologie à l’Université catholique de Lyon. Il est également le seul dont le nombre de ventes dépasse les 120’000 albums. Ces deux derniers éléments nous paraissent étroitement liés. »

Pour Benjamin Pouzin, la participation de Glorious à la vie ecclésiale est très importante : « Un chrétien sans Eglise est un corps sans membres. Une communauté locale permet de vivre réellement le christianisme. C’est un rassemblement de gens très différents, et pourtant ce ‘micmac’ c’est l’Eglise ».

L’enracinement dans une communauté locale a aussi conduit les frères Pouzin à se confronter à ce « micmac ». Ils ont essuyé une volée de bois vert après avoir critiqué l’attitude de certains catholiques très remontés contre les homosexuels. De même, leur refus de participer aux « Manifs pour tous » en 2012 et 2013 leur a été reproché. « Nous avons simplement rappelé que Jésus n’est jamais effrayé par les personnes ‘différentes’, explique Benjamin Pouzin. Nous n’allons pas tout approuver, mais si l’Eglise n’est pas la maison des pauvres et des pécheurs, alors de quoi parlons-nous ? »

S’inspirer du meilleur chez l’autre

Les responsables de Glorious donnent une identité clairement catholique au groupe et en même temps une grande ouverture aux autres Eglises. Les frères Pouzin ont puisé une partie de leur inspiration dans le groupe de musique Exo, dans le ministère musical de l’Eglise évangélique australienne Hillsong, ainsi que dans les enseignements du pasteur baptiste étasunien Rick Warren. « Nous ne voulons pas être tous pareils, mais recevoir de bonnes choses les uns des autres, explique Benjamin Pouzin. Notre Dieu n’est-il pas trinitaire, constitué à la fois de différences et d’unité ? Les protestants doivent savoir qu’un catholique n’est pas un idolâtre de Marie ; et moi, je sais qu’un protestant ne va pas me manger ! »

Pourtant, les responsables de Glorious se distancient de la sensibilité évangélique en ce qui concerne les accents « nationalistes » de certains chants de louange. Par exemple, le chant « Nous voulons voir Jésus élevé comme un étendard sur ce pays » (numéro 585 dans le recueil de Jeunesse en mission) a été modifié en « Nous voulons voir Jésus élevé comme un étendard sur notre vie ». « On peut prier pour les nations, explique Benjamin Pouzin. Mais si le mot ‘nation’ laisse entendre que les chrétiens veulent prendre un certain pouvoir politique, alors on n’a rien compris. Jésus n’est pas allé s’arranger avec Pilate et Hérode afin de modifier des lois. Jésus transcende les nations : c’est lui notre patrie ! »

Claude-Alain Baehler

Concert de Glorious le 9 juillet à Bulle (Espace Gruyère) à 19h (ouverture des portes 17h30). Prix des billets en prélocation : 44.- (adulte), 35.- (étudiant), 95.- (famille). Obtenir un billet pour ce concert.

Le site internet avec boutique en ligne du groupe Glorious.

  • Encadré 1:

    Glorious : toute une histoire !

    L’aventure du groupe a commencé en 2001. « Nous avions 16 ou 17 ans, se souvient Benjamin Pouzin. Et nous aimions le groupe de musique chrétienne Exo. Celui-ci nous a beaucoup influencés. » Les frères Pouzin – Aurélien, Benjamin et Thomas – se sont mis à écrire des chants de louange. Ils ont enregistré un album avec l’espoir d’écouler 3000 CD. Mais, finalement, ils en ont vendu 38’000 ! « Ça correspondait à une soif qui n’était pas comblée, reprend Benjamin Pouzin. Une soif de prière spontanée, mais aussi de retrouver la joie de se réunir entre chrétiens. »

    Rejoindre les jeunes en marge

    Après avoir obtenu leur baccalauréat, Benjamin et Thomas Pouzin s’installent à Sanary-sur-Mer, près de Toulon, et sont engagés par le diocèse local. C’est là qu’ils passent du statut d’amateurs à celui de professionnels, avec le mandat de rejoindre les jeunes en marge de l’Eglise. Durant cette période, Glorious commence à se produire dans des festivals et des forums de jeunes chrétiens.

    En 2006, les frères Pouzin sortent leur troisième disque, intitulé « Des Ombres et des lumières ». Destiné à un public plus large, cet album ne fait référence à Dieu que par allusions. Le succès n’est pas au rendez-vous et le groupe se remet en question. Deux ans plus tard, Glorious anime régulièrement des veillées de prière et des messes dans un ensemble paroissial nommé « Lyon centre ». Il se produit quelques mois dans l’église d’un quartier plutôt aisé et pratiquant, avant de s’implanter dans l’église Sainte-Blandine, dans un quartier plus populaire.

    Ils s'inspirent du baptiste Rick Warren

    Dans ce quartier, il est décidé que la communauté sera structurée en s’inspirant des enseignements de Rick Warren, pasteur dans une grande Eglise baptiste de Californie. Quant au groupe Glorious, il développe un ministère musical dans la ligne de l’Eglise évangélique australienne Hillsong. En trois ans, l’assistance à la messe est multipliée par quatre. Elle passe de 250 à plus de 1000 personnes – 1700 à ce jour.

    Durant ces dix dernières années, Glorious a évolué. Les concerts des débuts se sont transformés en rencontres de prière. Les participants aux rencontres sont également différents : « Nous avons perdu un certain public catholique traditionnel et nous avons gagné un public de gens qui reviennent vers l’Eglise, explique Benjamin Pouzin. Des riches, des pauvres, des divorcés, des gens tout cabossés dans leur vie, des familles très droite-catho, le petit couple rangé, des femmes seules, des homosexuels. »

    Un jeune à la messe: Glorious!

    Progressivement, le groupe s’est également imposé comme une référence musicale dans l’Eglise catholique française. A tel point que, par exemple dans le diocèse de la Drôme, une directive indique : « Quand on voit un jeune au cours d’une messe, prévoir de mettre une musique ou un chant adapté (ex : Glorious ) » (cab)

  • Encadré 2:

    Le chant qui nous fait prier le « Notre Père »

    Depuis quelque temps, les Eglises évangéliques de Suisse romande ont pris l’habitude de prier plus fréquemment le « Notre Père », grâce au numéro 1006 du « J’aime l’Eternel », le recueil de chants de Jeunesse en mission. Ce chant, qui allie la fidélité au texte biblique et une excellente mélodie, a été composé par Benjamin et Thomas Pouzin, responsables du groupe de louange Glorious.

    « Il s’agit avant tout de la prière que Jésus nous a apprise, explique Benjamin Pouzin. Nous avons souvent dit cette prière à la messe et lors de rencontres diverses, si bien que l’envie nous est venue de la chanter. Mais nous n’avons pas sorti d’un coup une belle mélodie. La composition de la musique nous a donné beaucoup de travail. Ensuite, nous avons enregistré le chant et nous avons été surpris de voir à quel point il était apprécié. »

    « Rendre le chant au peuple de Dieu »

    Pour Benjamin Pouzin, il est important de composer une hymnologie populaire afin que chacun puisse y participer activement. En effet, à certaines époques de l’histoire de l’Eglise, le chant était devenu si sophistiqué que seuls des musiciens confirmés pouvait le pratiquer. Il était en quelque sorte confisqué aux croyants. « Mais des saints et des réformateurs ont su utiliser des mélodies populaires afin de rendre le chant au peuple de Dieu », ajoute Benjamin Pouzin. (cab)

    Le «Notre Père » de Glorious (JEM 1006):

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