Bougie finlandaise, ordinateur alimenté par un vélo et... autel du consumérisme : les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens mis en œuvre pour attirer l’attention des « acheteurs du samedi » ! Sous les flocons, les passants ont ainsi été invités à remettre en question leurs habitudes en termes de consommation. Une chanson reprise du chanteur bernois Mani Matter sur le partage a été entonnée par les activistes depuis le stand de la Casinoplatz jusque dans la rue marchande principale.
Un autel où adorer des biens de consommation !Leur proposition : faire une « trêve consumériste » de 24 heures juste avant la folie des achats de Noël. Organisée dans la capitale helvétique par le forum chrétien ChristNet de 13h à 17h, l’action était reprise à Genève, Lausanne et Neuchâtel ce même samedi par des membres du Réseau Objection de Croissance (ROC), un mouvement sociopolitique de gauche.
A Berne, à l’appel du « grand prêtre consumériste », les intéressés pouvaient déposer sur un « autel » différents objets afin de les « adorer correctement ». Une façon ironique de rappeler l’aptitude des biens à devenir objets d’adulations quasi religieuses, a commenté Samuel Ninck, cheville ouvrière du forum ChristNet.
Chaque ménage suisse dépense en moyenne Fr. 1200.- pour les fêtes de fin d’année. Les différents organisateurs suisses de cette Journée sans achat suggèrent qu’une partie de ce montant total de Fr. 5 milliards soit partagé avec des personnes dans le besoin. « Ainsi Noël retrouverait beaucoup de son sens initial. »
Célébrer Noël autrementDe nombreuses personnes étaient trop occupées par leurs courses pour s’arrêter et discuter avec les bénévoles anticonsuméristes. Mais plusieurs passants ont salué la réflexion. « C’est très bien d’imaginer Noël autrement que sur le plan matériel », a par exemple indiqué cet homme dans les rues de Berne.
La Journée sans achat est née au Canda dans les années 90. Aujourd’hui, elle s’est répandue dans plus de 60 pays dont la Suisse, notamment sous l’impulsion de ChristNet dès 2003. Ce forum chrétien s’oppose à cette accumulation frénétique de biens que l’on entretient en Occident « parce que la Bible, à de nombreuses reprises, appelle au contentement et au partage avec ceux qui ont moins. »
Gabrielle DesarzensLiens :Le site de
ChristNet.
Un site sur la
décroissance.