« Les contes ne sont pas faits pour endormir les enfants, mais pour éveiller l’homme ». Pour Isabelle Livet, cette citation du 13 ème siècle illustre bien le rôle du conte : un récit qui donne à penser, à élargir sa vision du monde, en quittant l’intellect pour parler aux cinq sens et aux émotions. Mais la conteuse expérimentée, qui a également la casquette de responsable communication-donateurs privés au SME*, est aussi persuadée que le conte est un formidable moyen d’évangélisation.

Transmettre sa passion au travers d’ateliers

C’est à la fois sa passion pour le conte et pour la Bible qu’Isabelle Livet désire transmettre au travers de l’atelier « Raconter la Bible », qu’elle donnera sur deux vendredis soir et deux samedis – les 6 et 20 et 7 et 21 juin – dans les locaux de l’Eglise FREE de Lonay (One for You), puis également en septembre. En plus de fournir les bases théoriques du conte, cet atelier mettra en lien les participants: « Ils choisiront un texte avant l’atelier, réaliseront ensemble une étude biblique sur celui-ci puis un travail individuel de « mise en scène », précise Isabelle Livet.

Participer à cet atelier permettra aussi d’activer ou de réactiver sa créativité, d’apprendre à capter l’attention du public, de stimuler tous ses sens et même de gagner en confiance en soi. Pour les pasteur-e-s et étudiants en théologie, la conteuse a élaboré une formule condensée sur une soirée et une matinée.

Un déclic grâce à sa fille

Isabelle Livet a toujours aimé les histoires, les livres, les mots. Mais le déclic se produit à l’été 2012, lorsqu’au cours d’un voyage, elle invente des histoires pour distraire sa fille de 4 ans : « je veux savoir conter ! », prend conscience la Vaudoise, détentrice d’une formation dans la communication. Trois mois plus tard, elle effectue son premier stage de conte auprès d’Alix Noble Burnand. S’en suivent différentes formations; au fil des années et encore davantage aujourd’hui, elle est invitée à conter pour différents publics, sur diverses thématiques, dans des écoles, crèches, entreprises ou même en pleine nature. Elle a également conté pour un Noël solidaire, dans une maison d’arrêt pour femmes et sur le petit train touristique lors du Livre sur les Quais à Morges.

L’incroyable actualité de récits anciens

En 2024, la conteuse expérimentée participe au stage «Raconter la Bible» avec l’association La Parole est contée, à Gagnière (France). Une révélation pour elle! Depuis, Isabelle Livet se réjouit de conter la Bible à de nouveaux publics pour montrer combien ces récits restent d’une incroyable modernité et actualité, pour reprendre ses termes. «Raconter la Bible, c’est faire devenir témoin l’auditeur, c’est le rendre partie prenante du récit. La Parole devient réellement vivante ! On rencontre les personnages, on essaie de se mettre à leur place et on s’associe pleinement à leur vécu», s’enthousiasme la conteuse.

Redécouvrir les richesses infinies de la Parole

En plus de réjouir l’auditeur, conter la Bible nourrit aussi la foi du conteur lui-même. Lors de ses préparations, Isabelle Livet découvre tout à nouveau les infinies richesses de la Parole. Pour pouvoir transmettre au mieux le récit donné, elle se plonge dans le texte biblique en consultant plusieurs versions, s’en imprègne et laisse le passage lever comme une pâte à pain. Mais peut-on conter la Bible comme on raconterait une histoire inventée ou tirée de la tradition populaire ? « Il y a des passages incontournables qui doivent être restitués tels quels, comme les paroles de Jésus ou quand Dieu s’adresse aux hommes de l’Ancien Testament. Et d’autres passages où l’on peut prendre une certaine liberté », répond Ia conteuse.

Notre part et celle de Jésus

Le premier récit biblique qu’Isabelle Livet a conté était celui des Noces de Cana, où Jésus transforme l’eau en vin. « J’ai pris la liberté de me focaliser sur Jésus et les serviteurs, qui ont joué un rôle central », relate-t-elle. Et en effectuant des recherches sur le contexte du récit, l’époque et ses coutumes, elle a découvert que les jarres de pierre remplies par les serviteurs, sur la demande de Jésus, correspondaient à une très grande quantité d’eau : 600 litres! « Juste avant, Marie a dit à ces mêmes serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira ! J’ai réalisé combien cette parole de Marie était «précurseuse» et toujours valable pour nous : Faisons tout ce que Jésus nous demande, même si cela nous semble incroyable ou incompréhensible, et Jésus fera sa part, le miracle.»

*Service de Missions et d’Entraide, basé à St-Prex

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