Des aumôniers juifs et musulmans à l’Armée suisse

jeudi 12 mai 2022

Les premiers aumônier juifs et musulmans sont intégrés à l’armée suisse dès ce vendredi 13 mai, après une formation de trois semaines. Ils pourraient entrer en fonction cet été déjà.

La majorité des aumôniers de l’armée suisse sont catholiques ou protestants réformés. Deux juifs et un musulman, imam de formation, recevront d’office le grade de capitaine cette fin de semaine. Il s’agit des premiers aumôniers militaires non chrétiens. Selon les besoins du terrain et en fonction de leurs disponibilités, ils rejoindront les troupes dans quelques mois, voire en janvier prochain. Et comme les 171 aumôniers à la disposition des soldats, ils seront au service de tous et non des seules personnes de la même religion qu’eux.   

Répondre à des questions spécifiques

Selon Noël Pedreira, remplaçant du chef de l’aumônerie de l’armée suisse, c’est seulement quand il y a des questions spécifiques à l’islam par exemple que l’aumônier musulman sera sollicité expressément. Par exemple un pratiquant veut différer ses jours de jeûne pendant le ramadan ; ou savoir comment il peut effectuer ses prières quotidiennes sans empiéter sur la bonne marche de la compagnie. Donc l’enracinement des aumôniers dans leur religion spécifique est précieux, mais ils doivent chacun être l’aumônier de l’ensemble de la troupe à laquelle ils sont affectés. Malgré la sécularisation de la société, les militaires font appel à ces professionnels, qui ont assuré plus de 10'000 assistances pendant la pandémie de coronavirus.

Le reflet de la population

Ces aumôniers non chrétiens rendent compte de la diversité des citoyens suisses. Ils disent que la Suisse a changé, alors que les soldats de confession musulmane sont toujours plus nombreux. Mais ces nouveaux aumôniers traduisent aussi une prise de conscience chez les différentes communautés religieuses qu’elles peuvent servir l’ensemble du pays. Ces trois professionnels bientôt en fonction sont d’ailleurs l’aboutissement d’un partenariat conclu avec la Fédération d’organisations islamiques de Suisse et la Fédération suisse des communautés israélites. Il y a deux ans, un partenariat similaire avait été conclu avec les protestants évangéliques. En Suisse romande, quatre fédérations d’Eglises avaient signé une convention de collaboration avec l’aumônerie de l’armée : les Eglises évangéliques apostoliques, l’Action biblique, les Eglises évangéliques de réveil et la Fédération romande d’églises évangéliques (FREE).

Insigne en discussion

Les aumôniers ont un insigne, grâce auquel on peut les reconnaître. Il représente pour l’heure une croix chrétienne. Des discussions sont en cours pour savoir désormais avec quel symbole il sera possible de signifier l’assistance spirituelle, ce qui n’est pas une mince affaire…

Gabrielle Desarzens

Une chronique à écouter

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !