Bientôt Pâques ! Comment je le sais ? Vous n’avez pas vu les centaines, voire les milliers de lapins en chocolat qui s’alignent partout ? Voilà déjà plus d’un mois que les lapins ont envahi nos magasins, nos villes et nos villages… Ils sont partout ! Pas moyen d’y échapper. Vous allez en visite chez des amis : petits lapins en choc sur la belle serviette en papier aux couleurs pascales (oeufs dans de la belle herbe fraîche, accompagnés d’une poule ou, encore lui, du lapin…). Vous recevez des amis chez vous : un petit lapin, ça fait toujours plaisir ! Les enfants rentreront aussi bientôt de l’école avec un lapin en carton, un porte-crayon aux longues oreilles, un serre-livre-lapin, et/ou un vitrail-lapin en plastique pour suspendre à la fenêtre…
Ne croyez pas que j’en veuille personnellement à ces rongeurs bondissants. Ce sont d’admirables créatures. Mais il est des endroits et des moments ou le lapin, aussi mignon et aussi doux soit-il (surtout quand il est en chocolat…) devient une menace.
En 10 ans, 1 million en Australie !
En 1859, Thomas Austin, un fermier d’origine anglaise établi en Australie depuis quelques années, s’ennuie de son passe-temps favori : la chasse au lapin. En effet, pas de lapins en Australie. Il demande donc à son neveu de lui rapporter 24 lapins d’Europe dans ses bagages et, pour le plaisir de la chasse, il les met en liberté sur ses terres.
Dix ans plus tard, on tuait entre 1'000'000 et 2'000'000 de lapins par année, sans que cela ne semble avoir aucun impact sur leur population. En 1894, la quasi-totalité de l’Australie était colonisée par le lapin européen. Entre 1901 et 1908, les Australiens ont construit trois barrières d’une longueur totale de 3256 kilomètres pour tenter d’empêcher le lapin de proliférer dans l’ouest du continent épargné jusque-là. Cela sans beaucoup de succès.
Après Noël usurpé par un vieillard bedonnant !
Le lapin a eu un effet dévastateur en Australie. D’autres espèces animales ont disparu, sans parler des plantes ! Même la géologie du pays en a été modifiée. La prolifération du lapin a favorisé l’érosion et la désertification. Aujourd’hui, le lapin est toujours une plaie en Australie, car il est devenu résistant aux virus introduits volontairement dans les années 50 pour tenter de l’éradiquer.
A Pâques, nous célébrons la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est sans doute la fête la plus importante et la plus précieuse pour les chrétiens. Sans cette mort et cette résurrection, pas d’espérance ! Pas de pardon ! Pas de grâce ! Pas de réconciliation avec Dieu ! Pas de vie ! Noël a été usurpé par un vieillard bedonnant aux couleurs d’une boisson (trop) sucrée et pétillante. Va-t-on laisser un lapin dévorer ce que nous avons de plus précieux ? Va-t-on laisser un lapin dévorer Pâques ?
Ne lâchons pas un pouce de terrain !
N’allez pas croire qu’aucune oreille de lapin en chocolat ne me passera sous la dent dans les prochaines semaines. Mais je vais faire de la résistance, et pas seulement pour garder la ligne. En Australie, le lapin a trouvé les conditions idéales à sa prolifération : absence de prédateurs et climat optimal pour la reproduction toute l’année. A nous de faire en sorte que le lapin en chocolat ne trouve pas de telles conditions chez nous. Faisons en sorte qu’il ne se sente pas à l’aise. Rappelons haut et fort la signification de Pâques. N’ayons pas honte du Christ crucifié et du Christ ressuscité. Redites-le à vos enfants, et à ceux des autres : « Jésus nous aime. Il a donné sa vie pour nous et il est vivant aujourd’hui ! » C’est pour ça qu’on fait la fête ! Parlez-en à vos amis entre une oreille en choc et un œuf en sucre… Ne laissez à personne l’impression que le lapin règne en maître. Ne lâchons pas un pouce de terrain, mais occupons la place. Afin que Jésus-Christ, et lui seul, soit glorifié.
Cédric Chanson, pasteur dans l’Eglise évangélique « La Colline », Crissier