La prière est efficace, parce Dieu auquel nous nous adressons est notre Père en Jésus-Christ, et qu’il est puissant pour nous secourir. A plusieurs reprises dans le Nouveau Testament, l’exaucement à la prière est donné « pendant qu’ils priaient… ». Cette expression retient notre attention. Dieu agit tandis que nous prions ! En voici quelques exemples concrets.
L’exemple de Jésus
Lors de son baptême, Jésus prie (Luc 3.21-22). Et c’est pendant qu’il prie que le ciel s’ouvre et que l’Esprit Saint descend de manière visible, sous une forme semblable à une colombe. C’est également à cette occasion qu’une voix se fait entendre du ciel déclarant : « Tu es mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection ! » Du même coup, Jésus est rempli du Saint-Esprit et équipé pour son ministère.
Cette même expression se retrouve lorsque Jésus, accompagné de Pierre et de Jean, se rend sur la montagne dite de la transfiguration. « Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea, et son vêtement devint d’une éclatante blancheur. Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Elie, qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem » (Luc 9.29-31). Jésus est littéralement métamorphosé – les traductions modernes lisent « transfiguré » – alors qu’il est en prière. Et ce fut l’occasion d’un dialogue extraordinaire avec les deux témoins de la Loi et des Prophètes concernant sa mort prochaine à Jérusalem.
Dieu répond par des délivrances
Dans le livre des Actes des Apôtres, Dieu surprend à plusieurs reprises et de façon extraordinaire ses enfants pendant qu’ils prient.
L’apôtre Pierre est arrêté par Hérode qui a fait mourir Jacques, le frère de Jean. Il est retenu sous bonne garde tandis que l’Eglise prie sans relâche pour lui (Ac 12.5). Au milieu de la nuit, Pierre est réveillé par un ange, il est délivré de ses chaînes et libéré de la prison. C’est tellement invraisemblable qu’il ne sait pas s’il s’agit d’une vision ou de la réalité. Après réflexion, il se rend dans une maison où est réuni un groupe de prière qui intercède pour sa libération. L’exaucement est tellement extraordinaire et « inespéré » qu’on hésite à lui ouvrir la porte : « C’est son ange », pensent ceux qui prient !
Lors de sondeuxième voyage missionnaire avec son compagnon Silas, Paul vit une expérience similaire : cela se passe à Philippes. Au milieu de la nuit, « comme ils priaient et chantaient les louanges de Dieu » (Ac 16.25ss), il se produit un grand tremblement de terre qui ébranle toute la prison au point que les portes s’ouvrent et que les chaînes des prisonniers se détachent.
Dieu remplit de son Esprit
Le tremblement de terre qui secoua la prison de Philippes, évoque une autre circonstance également en rapport avec notre thème. Pierre et Jean viennent d’être relâchés par le tribunal juif (le Sanhédrin) après avoir été battus de verges. Ils sont libérés sous de très sévères menaces. Mais l’Eglise ne se laisse pas intimider. Forts des promesses de la Parole (Ancien Testament), les membres de la communauté crient à Dieu, tous unis dans un même Esprit (commun accord). Ils demandent que le Seigneur étende sa main « pour qu’il se produise des guérisons, des signes et des prodiges » et qu’il leur soit donné d’annoncer la Parole de Dieu en toute assurance. A peine ont-ils prié que le lieu où ils sont tremble et qu’ils « sont tous remplis du Saint-Esprit » (Ac 4.23-31).
Dieu se révèle
A plusieurs reprises, le Nouveau Testament nous apprend que le Seigneur s’est révélé aux siens « pendant qu’ils priaient » : au moyen d’une conviction intérieure, de l’apparition d’un ange, d’une vision, d’une prophétie ou même par une extase.
C’est le récit de la conversion de Corneille qui illustre le mieux notre thème (Ac 10-11). De très nombreux obstacles d’ordre culturel et religieux, humainement insurmontables, barraient l’accès de l’Evangile aux païens. Il faut donc plusieurs interventions miraculeuses de Dieu pour faire sauter ce verrou. Et ces interventions ont lieu « pendant qu’ils priaient ».
C’est d’abord Corneille, un centenier romain gagné par la foi juive, qui en fait l’expérience. Pendant qu’il prie, « il vit clairement dans une vision un ange du Seigneur qui entrait chez lui et lui disait : Corneille… » Cet ange lui indique l’adresse de l’apôtre Pierre afin qu’il le fasse venir à Césarée.
Alors que ses serviteurs sont en route vers Jaffa, le lieu de résidence de l’apôtre, Pierre monte sur le toit de la maison pour prier. Tout à coup, comme il est en prière, « il vit le ciel ouvert et un objet semblable à une grande nappe, il s’y trouvait tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et tous les oiseaux du ciel. Une voix lui dit : ‘Lève-toi Pierre, tue et mange !’ » (Ac 10.11).
Vous connaissez la suite du récit : Pierre résista à l’invitation trois fois répétée, puis se rendit à Césarée où il fut le spectateur étonné de l’effusion du Saint-Esprit sur Corneille et sa maison.
Dieu donne une direction
Cela se passe à Jérusalem. Ayant échappé de justesse à un soulèvement populaire grâce à l’intervention d’une cohorte romaine, Paul prend la parole pour présenter sa défense. Il mentionne différentes étapes qui ont marqué sa vie de foi, notamment celle de sa conversion. Puis il déclare qu’un jour, de retour à Jérusalem, comme il priait dans le temple, il fut ravi en extase (dans un état de semi-conscience) et vit le Seigneur qui lui disait : « Hâte-toi et sors promptement de Jérusalem, parce qu’ils ne recevront pas ton témoignage sur moi… Va, car je t’enverrai au loin vers les païens… » (Ac 22.17-21).
Ici encore, c’est pendant qu’il prie que Dieu révèle à Paul sa direction, son ministère particulier tourné vers les païens…
Dieu appelle à son service
A Antioche, les prophètes et les docteurs servent ensemble le Seigneur dans le jeûne et dans la prière. Pendant qu’ils servent le Seigneur de cette manière, le Saint-Esprit, probablement par la bouche d’un des prophètes, leur dit : « Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés » (Ac 13.1-3). Et ce fut l’envoi et le départ de Paul pour son premier voyage missionnaire. C’est encore pendant que les disciples prient que l’appel de Dieu se fait entendre.
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Inutile de prolonger la démonstration ! Le résultat n’est pas seulement un encouragement à la prière et une affirmation de son extraordinaire efficacité, mais aussi une invitation à revoir notre manière de prier.
La prière n’est pas seulement un moyen de parler à Dieu et de lui présenter nos requêtes. Plus que cela, la prière est un dialogue avec Dieu au cours duquel il intervient et se révèle. Il y a donc place dans la prière pour le silence, l’écoute en vue de la réception de sa parole. Ce qui signifie que pendant que nous prions, nous devons être prêts à nous laisser interrompre et surprendre par sa parole et ses interventions. C’est sans doute dans la prière que se passent les choses les plus grandes. Celles qui durent et changent le cours de l’histoire… et de notre histoire!
Sans oublier qu’il y a encore une promesse toute particulière faite à la prière communautaire :
« Amen, je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont rassemblés pour mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18.19-20).
Quelle folie de se priver de la prière, de prendre si peu de temps et d’être si peu disponible pour dialoguer avec Dieu ! Dieu fait de grandes choses pendant que nous prions !
Marc Lüthi