Les exactions du groupe Etat islamique (EI), auquel les deux assassins du Père français Jacques Hamel ont affirmé appartenir, continuent de sévir en premier lieu au Moyen-Orient. C’est notamment le cas en Egypte, où les attaques se sont multipliées ces derniers mois contre la communauté copte. Des extrémistes islamistes ont attaqué la maison d’un prêtre le mois dernier et tué son neveu, a indiqué mardi 2 août la Cairote Maryanna Elruby. Près de Louxor, une église a été complètement détruite suite à un incendie. Précédemment, le 30 juin à Arish, dans le nord du Sinaï, un responsable copte a été assassiné lors d’une attaque revendiquée par l’EI, qui l’accusait de « mener une guerre contre l’islam ». L’association Portes Ouvertes rapporte cet autre cas : celui de deux femmes poignardées au cou le 9 juillet, alors qu’elles quittaient leur église de Zagazig, à 83 kilomètres au nord-est du Caire. Leurs assaillants ont déclaré à la police avoir agi pour répondre aux instructions de l’Etat islamique.
Crimes et injustices
Selon Maryanna Elruby, la situation empire en Egypte « parce qu’on observe des crimes et des injustices qui n’avaient jusque-là jamais été commis ». En 2013, sous le gouvernement de Mohammed Morsi issu des Frères musulmans, plusieurs chrétiens coptes témoignaient souffrir de discrimination en termes d’emploi ou d’accès au logement. Aujourd’hui, avec des attaques clairement perpétrées pour « répondre aux appels de l’EI », on est clairement à un autre niveau de persécution.
Le patriarche copte-orthodoxe Tawadros II, le cheikh Al-Tayyeb, grand imam d’Al-Azhar, et le président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi ont tour à tour appelé au calme et averti du danger que représentaient les violences sectaires pour l’unité de la nation.
Les chrétiens coptes représentent de 10 à 20% de la population égyptienne.
Gabrielle Desarzens
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