Originaires de Syrie, d'Irak, d'Egypte, du Maghreb, du Liban, d'Erythrée, ils convergent chaque dimanche vers la chapelle de l’Eglise évangélique libre (FREE et FEG), à Berne. Le culte commence à 13h30, juste après les cultes en allemand et en français, et juste avant le culte en anglais. Pendant ce temps, deux étages plus haut, des dames ont investi la cuisine et préparent du couscous, du poulet, des pâtes, des salades et des desserts. Car, après le culte, tous viendront partager un copieux repas.
Dans la chapelle, les prières et les chants en arabe se succèdent. Les quarts de tons de certaines mélodies nous dépaysent. Les origines anglo-saxonnes d'autres musiques nous ramènent en terrain connu. Les participants sont pour la plupart chrétiens, mais quelques musulmans « en recherche » sont venus voir ce qui se passe.
Accueillir des personnes en difficulté
« Beaucoup de personnes que nous accueillons dans l’Eglise arabophone Nahr al Hayat – Fleuve de Vie – vivent des situations difficiles, précise Amgad Kashef, l'un des responsables de la communauté. Ils sont étrangers, réfugiés, seuls, désemparés. Ils ont besoin d'aide pratique et spirituelle. On prie Jésus avec eux. On répond aux questions de ceux qui ne sont pas chrétiens. On les aide à trouver le chemin par eux-mêmes. » Et ce cheminement dans la foi n'est pas réservé aux musulmans. Des chrétiens déracinés et fragilisés vivent également des remises en question spirituelles qui les font grandir avec Dieu.
Amgad Kashef explique : « Actuellement, les demandeurs d'asile en provenance de Syrie sont accueillis en Suisse et reçoivent un permis F (1). Par contre, les Egyptiens sont presque systématiquement renvoyés. Ce sont pour la plupart des chrétiens qui disent ne pas être en sécurité dans leur pays. Nous les accompagnons jusqu'au moment de leur départ. Nous les encourageons à considérer que leur renvoi ne signifie pas qu'ils sont rejetés ou que la Suisse est méchante, mais plutôt que Dieu les appelle ailleurs. »
Répondre à des besoins divers
L’Eglise arabophone Nahr al Hayat tente de répondre à toutes sortes de besoins spirituels et sociaux. Ainsi, en plus d'une aide matérielle apportée à des immigrés, elle accompagne des chrétiens d'origine musulmane. Ils sont pleins d'enthousiasme et profitent pleinement de leur nouvelle liberté religieuse.
L'Eglise interpelle également des coptes orthodoxes, catholiques et protestants qui ne feront qu'un temps en Suisse. Elle leur donne l'occasion de dépasser les frontières dénominationnelles et des traditions parfois étouffantes, et de développer une foi plus vivante.
Enfin, l'Eglise désire que des chrétiens arabes établis en Suisse soient des témoins de l'Evangile, avec une foi vivante, afin de pleinement prendre leur place parmi les Eglises de Suisse et de laisser un témoignage qui interpelle les habitants de leur pays d'adoption.
Le dimanche 2 novembre, l’Eglise a eu la joie de baptiser un Syrien qui a découvert le Christ.
Le site de l'Eglise arabophone Nahr al Hayat de Berne. Le portrait de deux de ses membres: Amgad Kashef et Mahmoud Yahou.