On a découvert des merveilles grâce au télescope. Le microscope nous en raconte d’autres, encore plus intrigantes. Mais Dieu se laisse-t-il trouver avec ces instruments? C’est plutôt grâce au « théoscope » qu’il se découvre. Qu’est-ce donc que ce nouvel instrument ? En fait, c’est de nous-mêmes qu’il s’agit. Nous sommes le seul instrument capable de « voir » Dieu, avec les yeux du cœur, dans la liberté de l’accepter ou de le refuser. Voilà le message que Philippe Morel, dentiste de profession et passionné d’astronomie, transmet aux enfants qui fréquentent les KidsGames organisés durant l’été au Parc des Évaux à Genève.
Le soleil, une balle, et la terre, une tête d’épingle
Il le fait autour d’un atelier d’astronomie où les participants peuvent s’émerveiller de notre petitesse face à l’immensité du ciel. Dans un système solaire en miniature, reproduit au un dix-milliardième le long de la forêt en bordure du camp, ils apprennent à se promener plus vite que la lumière... A cette échelle, le soleil est une petite balle de 14 cm de diamètre, la terre une minuscule tête d’épingle de 1,3 mm à 15 m de là, et Jupiter est situé 78 m plus loin. Une petite perle blanche accrochée à un fil de pêche se traîne à 3 cm à la seconde : comme un rayon de lumière parti du soleil, elle met 8 bonnes minutes pour rejoindre la Terre.
Cette année, Philippe s’est mis en tête d’y ajouter la reproduction d’une des plus célèbres expériences scientifiques, celle du pendule de Foucault. En 1851, ce physicien mit en évidence le mouvement de rotation de la Terre en faisant osciller un pendule de 67 m de longueur, accroché à la voûte du Panthéon à Paris. On voit alors le plan d’oscillation tourner dans le sens contraire à la rotation de la Terre, de 11.3° en une heure à cette latitude – et on peut même observer la petite déviation qui se produit à chaque oscillation.
Une prouesse technique !
C’est une prouesse technique que notre bricoleur a réussi avec des moyens techniques relativement simples. Mais non sans trois échecs successifs – à l’instar des vraies expériences scientifiques! D’abord pour fabriquer une boule de plomb de 41 kg. La première fois, la marmite bricolée pour fondre le métal a fui... Puis pour créer un mécanisme de suspension sans résistance à la rotation, en utilisant des aimants surpuissants dopés au néodyme. Lors d’un premier essai, ces aimants s’attirent avec une telle force qu’ils se fracassent l’un contre l’autre. Enfin dans le point d’ancrage du pendule. Suspendu à l’armature de la tente des KidsGames, le pendule faisait balancer celle-ci de manière un peu inquiétante, et ses oscillations propres, perturbées, ne montraient... rien du tout! Il a fallu in extremis trouver un autre support et construire une tour de 6 m avec des amis, en empruntant des échafaudages de chantier. Le dernier jour enfin, l’expérience marche. L’année prochaine, elle pourra vraiment être intégrée à l’atelier... et améliorée. Fascinant de voir en vraie grandeur cette simple preuve de la rotation de la Terre !
Ouvrir le cœur aux merveilles de la nature et à la révélation
Philippe et ses enfants Eric et Anne, tous deux étudiants, se donnent à fond dans ce témoignage auprès des enfants – qui ne réalisent sûrement pas les heures de préparation qui se cachent derrière, et pour qui ces découvertes marquent plus que de longs discours. Pour ouvrir leur cœur et leur intelligence aux merveilles de la nature comme à la révélation divine, sans les opposer ni les confondre.
Silvain Dupertuis