Samedi dernier, en écoutant les différents intervenants raconter le Réveil de Genève entre 1810 et 1850, j’ai ressenti de la fierté à m’inscrire dans cette lignée de témoins du Christ. Alors certes, tout reste humain très humain, mais la restauration d’une foi chrétienne orthodoxe au travers de ce mouvement contient des richesses extraordinaires !
Quel dynamisme !
Dans un contexte où, aujourd’hui à nouveau, le libéralisme théologique est triomphant, le Réveil de Genève rappelle le cœur de l’Evangile de Jésus-Christ. Marqué par des influences multiples – calviniennes, piétistes, moraves, méthodistes… –, il a su incarner dans cette première moitié du XIXe siècle un « mouvement évangélique » attaché à une certaine « orthodoxie chrétienne » et, en même temps, à une grande ouverture sur le monde (écouter la conférence de Philippe Decorvet) comme à un évangile intégral (écouter l’extraordinaire trajectoire de vie de Félix Neff racontée par Joerg Geiser).
Aujourd’hui, ce mouvement qui a fécondé largement les Eglises évangéliques et réformées de Suisse romande et de France, constitue un écrin à partir duquel continuer à penser et à vivre notre foi. En réhabilitant la confession du Christ, à la fois homme et Dieu, en affirmant la Trinité, mystère extraordinaire du Dieu chrétien, et en appelant à la conversion de l’individu, seul véritable départ en foi chrétienne, le Réveil de Genève témoigne de la vitalité d’un christianisme indépendant de l’Etat et de ses soutiens ambigus.
Un héritage à valoriser dans nos débats d’aujourd’hui
Nous avons là un héritage dont nos Eglises peuvent être fières et que l’arrivée de John Nelson Darby a malheureusement profondément brouillé, avec son accent sur le retrait d’un monde corrompu et la déchéance de l’Eglise. Néanmoins, alors que les mentalités évangéliques parviennent à s’extraire de la « sinistrose darbyste », il est temps de raviver cet héritage pour être nourris dans les débats vifs qui s’annoncent.