Pâques approche, comme on le remarque aux étalages de lapins et d’œufs en chocolat. Avez-vous remarqué qu’elle donne lieu non pas à un mais à deux jours fériés, le Vendredi saint et le lundi de Pâques ? Pour le comprendre, il faut remonter à la signification chrétienne de cette fête. En effet, Vendredi saint commémore la crucifixion et la mort de Jésus, tandis que le dimanche de Pâques rappelle sa résurrection – le lundi servant de prolongation ou de repos après la fête du dimanche. Ce caractère double explique peut-être que la fête chrétienne s’écrit avec un «s» final, tandis que «la Pâque» désigne la fête juive commémorant la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse.
Dieu, pas étranger aux souffrances du monde
Vendredi saint rappelle donc que Jésus a été dénoncé par les autorités religieuses juives comme un dangereux agitateur et livré aux Romains pour être exécuté par crucifixion. Qu’ont donc les chrétiens à fêter la mort de leur figure principale ? Les disciples de Jésus ont compris et cru qu’il était Dieu venu sur terre, Dieu fait homme. Dans les mots du prophète Ésaïe, il s’est chargé de nos souffrances : Dieu ne reste pas étranger aux souffrance de ce bas monde, mais il vient les porter et les supporter avec nous, un message dont notre époque qui souffre a bien besoin.
Plus que cela, Jésus se charge de la culpabilité et de la honte méritées par les actions humaines. Vendredi saint porte l’offre d’une conscience nette pour tous ceux qui ont conscience d’avoir mal agi. C’est ainsi la part sombre de l’expérience humaine que Dieu vient habiter et guérir lors de la mort de Jésus.
L'événement fondateur du christianisme
Le dimanche de Pâques en est le pendant lumineux. Les amis de Jésus, voulant honorer une dernière fois leur maître et ami décédé, ne le trouvèrent pas dans son tombeau, mais le revirent vivant, revenu de la mort. C’est la joie indicible et vibrante d’avoir vu le mal triompher, et de découvrir qu’il n’a pas eu le dernier mot. C’est la proclamation que la mort est vaincue, et que Dieu nous redonnera vie comme il l’a fait pour Jésus.
C’est la possibilité pour quiconque se rend compte d’avoir mal vécu de débuter une nouvelle vie. C’est l’espérance qui permet de continuer son chemin «malgré tout». C’est l’évènement fondateur de la foi chrétienne, sans lequel les disciples de Jésus se seraient dispersés, sans lequel les chrétiens n’auraient rien à prêcher et rien à croire, dans les mots de l’apôtre Paul.
Une célébration commune pour dire "Christ est vivant!"
C’est pourquoi à Genève, les principales confessions chrétiennes peuvent toutes se rassembler à la Cathédrale pour dire ensemble «Christ est vivant !*», quelles que soient leurs différences de vécu, de culture ou de tradition.
Pâques est ainsi un bon point de départ pour qui est curieux de la foi chrétienne, en recherche d’espérance ou de spiritualité. Cette fête à deux aspects rejoint nos souffrances et nos torts tout en célébrant la vie et l’espérance. Alors, bonnes fêtes de Pâques à chacun !
*Célébration «Christ est vivant», Cathédrale St-Pierre, samedi 19 avril, 17h, aussi diffusée sur la chaîne Léman Bleu.