Lors d'une réunion du Conseil suisse des religions avec le Conseiller fédéral Alain Berset le 19 mai, les communautés religieuses ont pu exprimer leur souhait de tenir à nouveau des services religieux prochainement. Le Réseau évangélique suisse SEA-RES, observateur au Conseil suisse des religions, était également représenté par l’intermédiaire de son président Jean-Luc Ziehli. Ce dernier a tiré un bilan positif de la rencontre : "Le Conseil fédéral a exprimé sa grande appréciation envers les Eglises et s’est dit conscient de l'importance de la religion dans la société. Pour notre part, nous avons exprimé notre reconnaissance pour avoir été invités à cette rencontre commune pour la première fois."
Des défis dans la mise en œuvre
L'Office fédéral de la santé publique a élaboré son propre modèle de plan de protection pour les Eglises et autres communautés religieuses. Par exemple, ce plan stipule qu’il faut éviter de faire passer les paniers pour l’offrande de main à main ou encore, qu’il est préférable de renoncer à la Cène pour le moment. En outre, il est recommandé d'abandonner pour l'instant le chant collectif, en attendant d’avoir plus d’informations scientifiques quant aux risques de transmission du virus dans ce cas de figure. En revanche, les musiciens sont autorisés à jouer, à condition de respecter les règles de distance. Un autre aspect positif est que les personnes particulièrement vulnérables ne doivent pas être exclues de ces rassemblements. Il s’agit simplement de les informer et de les encourager à prendre les dispositions nécessaires pour se protéger contre le risque d'infection. La participation à ces rassemblements est une décision individuelle qui reste de la responsabilité de chacun.
Des conditions idéales pour le traçage
La SEA-RES ne plaidait pas en premier lieu pour une ouverture rapide et à tous prix, mais pour une ouverture durable et à des conditions raisonnables. Sa position est basée sur la confiance, la durabilité et aussi la traçabilité. Le "Physical Distancing" a été pratiqué pendant des semaines et peut être mis en œuvre dans le cadre d'un événement cultuel. Le traçage ne représente pas une difficulté majeure dans le contexte évangélique : les Eglises sont souvent composées de communautés de croyants qui se connaissent bien et peuvent ainsi garantir un bon traçage en cas d'éventuelles contagions.
Un retour responsable à une certaine normalité
Le SEA-RES apprécie le travail du Conseil fédéral et ses Eglises membres se sont formellement conformée aux directives pendant le confinement. Il est convaincu que grâce au plan de protection, un retour responsable à une certaine normalité peut être effectué et que la reprise des services religieux ne représente pas un risque disproportionné pour la société. La reprise des célébrations religieuses "en présentiel" répond à un besoin croissant. Les Eglises ont la possibilité de soutenir les personnes dans des circonstances traumatisantes causées par la pauvreté, le chômage partiel, la perte d'un emploi, la solitude ou les conflits familiaux. Les Eglises évangéliques rassemblent plus d'un quart des personnes qui se rendent chaque week-end à un office religieux. (Communiqué de presse du Réseau évangélique suisse)