Plusieurs chrétiens évangéliques impliqués dans la lutte contre le changement climatique invitent les chrétiens à vivre une « conversion écologique » (1)… Si vous êtes un peu familier du Nouveau Testament, vous savez que Jésus a commencé son engagement public en proclamant que ses contemporains devaient se convertir ! En grec, qu’ils devaient vivre une « metanoïa » (Marc 1.15). Il s’agissait pour Jésus de rappeler à ses contemporains qu’ils vivaient éloignés de Dieu, dans le péché… et qu’ils avaient à changer de mode de vie.
En rupture avec le commandement de Jésus
Aujourd’hui, nombre d’écologistes chrétiens appellent à cette « conversion écologique », parce que, pour eux, l’être humain de la période industrielle n’aime pas Dieu comme il le devrait. Alors que le cœur du commandement que Jésus donne, c’est d’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute son intelligence, et son prochain comme soi-même, nous avons failli dans ces deux relations (Matthieu 22.37-40). Pour reprendre un vocabulaire plus religieux, nous avons péché tant contre Dieu que contre notre prochain…
Pécher contre Dieu
L’être humain de la période industrielle ou Anthropocène pèche contre Dieu, parce qu’il ne perçoit plus la nature comme l’œuvre du Créateur. Il ne discerne plus la main du Créateur dans l’air qu’il respire, dans la forêt qu’il parcourt ou dans le lac ou la mer où il se baigne. Plus de respect pour la création de Dieu ! Souvent, il la salit, il l’exploite, il la pollue. Alors que tout être humain normalement constitué défendrait une œuvre d’art d’un Michel Ange ou d’un Rembrandt que quelqu’un s’apprêterait à souiller, l’être humain de l’Anthropocène laisse faire et se complait dans ces déprédations.
Pécher contre son prochain
L’être humain de la période Anthropocène pèche aussi contre autrui. Alors que nous sommes invités à aimer notre prochain comme nous-même, nous précarisons la vie de nos prochains dans le futur – nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants – en contribuant au réchauffement de la planète par nos émissions de CO2. De plus, avec notre mode de vie irresponsable en matière d’émissions carbone, nous précarisons la vie des plus pauvres de la planète, en contribuant à la montée des océans et au développement d’intempéries de plus en plus ravageuses.
Repentance
Nous avons donc à nous repentir d’un comportement qui ne s’inscrit ni dans la logique de l’amour de Dieu, ni dans celle de l’amour du prochain. Alors êtes-vous prêt à vivre une « conversion écologique » et à quitter cette posture de mépris à l’endroit du Créateur comme des autres créatures, vos prochains ?
Serge Carrel