Les réformés vaudois proches d’une « orthodoxie généreuse » se constituent en mouvement. Ce qui s’appelait par le passé le Forum évangélique réformé devient le Rassemblement pour un renouveau réformé ou R3. L’assemblée générale de lancement de ce mouvement aura lieu dans les locaux de la communauté des soeurs de Saint-Loup, le 14 avril prochain. A cette occasion, son document théologique de base intitulé « Le Manifeste bleu » sera publié.
Proche des Attestants et du Landeskirchen-Forum
Sans s’affilier directement à une confession de foi évangélique, le R3 affirme la place centrale de la personne du Christ, mort et ressuscité selon les Ecritures, de l’action de Dieu aujourd’hui et de l’importance d’une vie renouvelée des communautés. « Pour nous, le terme ‘évangélique’ est ambigu, explique le pasteur Gérard Pella, l’un des porte-parole du R3. Il est synonyme de ‘protestant’ pour certains. Pour d’autres, c’est un terme qui règle tout de suite la question dans un sens négatif. En fait, nous essayons de rassembler plus largement que le seul courant évangélique. »
Du point de vue institutionnel, le R3 souhaite aussi vivre une relation de confiance avec les autorités de son Eglise, qui devront prendre en compte la diversité des courants théologiques et davantage prendre ses décisions sur le mode du consensus. « Nous ne cherchons pas à ‘conquérir’ le synode, ajoute Gérard Pella, mais à renouveler l’Eglise réformée. »
Par ailleurs, le R3 se sent proche du courant récemment créé des Attestants en France et du Landeskirchen-Forum en Suisse alémanique. Vu son attachement à la croissance et au renouveau des Eglises réformées, ce mouvement soutient la création de la Haute Ecole de théologie (HET) dont l’ouverture est annoncée à Saint-Légier (VD) pour septembre 2017.
En soutien à la HET
La constitution du R3 permet la cristallisation d’un courant au sein de l’EERV qui n’a eu que peu voix au chapitre au sein des autorités ecclésiales de cette Eglise protestante, tant au conseil synodal (exécutif) qu’au synode (législatif). Tout en cherchant à rassembler large, il permet aux réformés « orthodoxes » de souligner leur conception plus classique de la lecture de la Bible et mettre en réseau leurs ressources.
Derrière ce nouveau mouvement au sein de l’Eglise réformée vaudoise, il y des visages au nombre desquels : Martin Hoegger, Shafique Keshavjee, Steve Tanner, Christian Glardon, Gérard Pella, Cathy Grobéty et Philippe Rochat.
Serge Carrel