« La Fusion entre la FEEL et l’Union des AESR ouvre des perspectives importantes pour notre région. Avec l’arrivée d’Eglises neuchâteloises dans la future union, nous aurons davantage le sentiment de constituer une même famille ». Daniel Rüfenacht est pasteur dans l’Assemblée évangélique de Tramelan dans le Jura bernois. A 19h30, le dimanche 12 février, il anime dans son Eglise la rencontre de discussion autour du projet de fusion entre la FEEL et l’Union des AESR. Daniel Rüfenacht préside, micro portable à la main, devant dans la salle de culte. Il s’est muni de son ordinateur portable et il projette sur écran les 4 documents en discussion : les statuts de la nouvelle union, le règlement interne, la confession de foi et la charte d’appartenance des Eglises. Des documents qui ont déjà été travaillés par l’équipe de responsables de cette Eglise. Une quinzaine de personnes participent à la discussion. Un tiers de femmes et deux tiers d’hommes.
A la majorité des trois quarts ou des deux tiers ?
Premier élément mis en discussion article par article : les statuts de la nouvelle union. Le document passe facilement la rampe. Une discussion se noue toutefois autour du pourcentage de délégués des Eglises à la Rencontre générale nécessaire à la prise d’une décision. Un participant d’un certain âge compare le document en discussion et le règlement actuel des AESR. « Pourquoi les décisions dans le cadre de nos Eglises se prennent aujourd’hui à la majorité des trois quarts et dorénavant à la majorité des deux tiers ? » Daniel Rüfenacht trouve la question pertinente. Il propose au secrétaire de séance de prendre note de cette question et de la transmettre au comité de pilotage de la fusion.
La discussion autour du Règlement interne est plus nourrie que celle sur les statuts. La cotisation que chaque Eglise devra payer en fonction du nombre de ses membres – 80.- par membre selon une estimation donnée dans le document de discussion – suscite des questions. Avec sa soixantaine de membres, quelques participants ont déjà fait le calcul de ce que l’Assemblée de Tramelan devrait payer à la caisse commune : « Au vu de ce que nous versons actuellement au TUM, nous sommes largement au-dessus du montant de cotisations que notre Eglise devrait verser ». La perspective de cette cotisation passe facilement la rampe. Quelqu’un regrette même que cette cotisation ne soit pas plus importante : « En fait, elle ne couvre même pas le quart du budget commun ! ».
« Secrétaire général(e) » ?
A propos des « Organes » de la nouvelle union, les remarques sont nombreuses. « Il n’y a rien dans ces documents sur le nombre de délégués auquel a droit chaque Eglise, relève quelqu’un. La représentation se fera-t-elle en fonction de la grandeur de chaque communauté ou chaque Eglise aura droit à un nombre fixe de délégués ? » La personne ajoute, un brin piquante : « On aimerait savoir si toute la vie de nos Eglises se décidera au bord du Léman... »
Une femme très engagée dans les AESR demande si l’on ne pourrait pas féminiser « secrétaire général » pour montrer que la fonction n’est pas réservée à un représentant masculin. « Dans les milieux évangéliques, le masculin n’intègre pas toujours le féminin. Le rendre explicite témoignerait d’une ouverture », commente-t-elle. Là, manifestement, Daniel Rüfenacht laisse à la sagacité de son secrétaire le soin de noter ou non la remarque !
Ensuite vient la discussion autour de la confession de foi. Elle passe comme une lettre à la poste. « On fait confiance aux théologiens qui ont longuement travaillé sur ce texte ! » Le débat autour de la Charte d’appartenance est plus nourri. Le rôle de la Commission théologique dans la nouvelle union intéresse plusieurs participants. « Ses avis seront-ils contraignants pour les Eglises ? Comment ses membres seront-ils nommés ? Par cooptation ou par la Rencontre générale ? Ne faudrait-il pas lui donner un rôle parallèle à celui de la Commission de gestion ? » Le secrétaire de séance prend note et tentera de transmettre au comité de pilotage de la fusion que l’Assemblée de Tramelan souhaite donner davantage d’importance à la Commission théologique dans la future union.
Ce sera « FREE » !
La transparence financières entre les Eglises membres et vis-à-vis de l’Etat suscite des interrogations. « Pourquoi les Eglises doivent-elles se montrer transparentes financièrement les unes à l’endroit des autres ? Quel est le but d’une telle démarche ? » Le scribe de la séance enregistre.
« FREE » pour Fédération romande d’Eglises évangéliques, c’est le nom qu’a retenu l’Assemblée évangélique de Tramelan pour la nouvelle entité évangélique qui pourrait voir le jour en Suisse romande le 1er janvier 2007. « Un changement de nom devrait s’accompagner d’un changement de logo », ajoutent les membres présents.
La soirée se termine sur le coup de 22h. 2h30 de discussion « sympathique et utile, relève le pasteur Daniel Rüfenacht, pour un projet qui, dans notre région, ne suscite aucune réserve. Les Eglises libres de Tavannes et de Reconvilier ainsi que les deux AESR de Corgémont et de Tramelan se réjouissent de finaliser une proximité qu’elles vivent déjà sur le terrain. Que ce soit par des échanges de chaires, par des rencontres communes comme les soirées de louange, par des activités comme les Flambeaux de l’Evangile ou Chrysalide, un groupe de théâtre pour ados, commun aux Eglises de la région ! »
Serge Carrel