Dignity: « L’objectif, c’est que ce documentaire soit une impulsion de vie »

Margarita Furgger-Heesen, conceptrice du documentaire
Margarita Furgger-Heesen, conceptrice du documentaire (Association Dignity) icon-info
jeudi 23 mai 2024

Il y a de l'espoir pour les victimes d'abus sexuels et un processus de restauration est possible. C'est ce message que porte le film-documentaire "Dignity, revivre après une violence sexuelle", qui sera projeté en avant-première le 8 juin prochain au cinéma Pathé Flon à Lausanne dès 18h15 (sur inscription: www.dignity.ch). Rencontre avec Margarita Fugger-Heesen (photo), productrice et réalisatrice du documentaire, co-réalisé avec Estelle Romano.

Margarita Fugger-Heesen, comment vous est venue l’idée du documentaire Dignity ?

Tout a commencé par ma pratique en tant que psychologue et danseuse. J’accompagne de nombreuses femmes et beaucoup d’entre elles m’ont partagé leur vécu d’abus sexuel. J’ai creusé le sujet, je me suis formée dans ce domaine mais à un certain moment, je ne savais plus quoi faire face à ce fléau. Selon les statistiques, une femme sur trois est concernée par une forme d’abus sexuel, un homme sur six et les personnes porteuses de handicap sont dix fois plus exposées que les autres. En résumé, tout le monde a dans son entourage une victime.

Puis un jour, j’ai vu un documentaire sur l’abus sexuel à la RTS. Il était tellement cru et désespérant que je me suis demandé: comment puis-je rejoindre ces femmes qui sont dans la honte, la peur, et isolées ? Ces femmes qui ne viendraient pas à une conférence sur le sujet ? J’ai pensé qu’un film serait une bonne solution, car il entre dans les foyers des gens. J’ai cherché des témoignages de personnes qui - ayant subi un abus d'ordre sexuel - ont pu avancer dans un processus de guérison avec Dieu. L’idée est de donner de l’espoir à d’autres victimes. Que ce documentaire soit une impulsion de vie, afin qu’elles aillent chercher de l’aide. C’est vraiment ainsi qu’elles pourront entrer dans un processus de restauration avec Dieu.

Quelles autres répercussions attendez-vous?

Nous désirons que le documentaire Dignity devienne un outil de prévention dans le milieu chrétien. D’ailleurs, nous sommes en train de préparer des livrets pédagogiques pour accompagner le film. Il est important que l’entourage comprenne mieux ce que vivent les victimes. Mais également que ces dernières comprennent ce qui se passent en elles. La psychologue Sarika Pilet explique bien ces mécanismes dans le documentaire. Mais avant tout, c’est un message d’espoir que nous voulons délivrer: on peut s’en sortir et vivre une vie digne d’être vécue. Il y a ce cadre thérapeutique dont nous avons besoin, mais c’est Dieu qui restaure les cœurs brisés et panse les blessures, comme le dit le Psaume 147, v.3. C’est ce qui nous porte, à l’association Dignity.

Dignity sera-t-il traduit en d’autres langues ?

Il a été traduit et nous avons apposé les voix en allemand et en anglais. Dans un premier temps, des membres de notre association viendront le présenter dans des institutions, Eglises ou événements chrétiens. Car notre priorité est que les personnes cherchant de l’aide puissent trouver des vis-à-vis. Par le biais de la plateforme Dignity, une personne concernée par l’abus peut nous écrire et nous l’aiguillerons vers des partenaires (psychologues, thérapeutes, relation d’aide etc.) selon son canton. Nous voulons aussi continuer à proposer des soirées de prévention. Et j’espère qu’à plus long terme, peut-être dans deux ans, le documentaire sera distribué et accessible à toutes et tous.

La danse a une place importante dans ce documentaire….

Oui, l’art est important car parfois, nous n’arrivons pas à exprimer ce que nous vivons ou ressentons avec des mots. Dans ce film, la danse et l’art Kintsugi (méthode japonaise de réparation de céramiques brisées) permettent de toucher et de libérer des émotions bloquées à l’intérieur.

  • Encadré 1:

    Un invité spécial

    Paul Young, l’auteur américain du best-seller « La Cabane », sera présent à l’avant-première le 8 juin. Pourquoi l’avoir sollicité ?

    Je l’ai rencontré il y longtemps et nous sommes devenus amis. Lorsqu’il est venu en Suisse, je lui ai demandé si je pouvais l’interviewer et le filmer, car je savais qu’il avait été abusé quand il était petit. C’est quelqu’un de très généreux et il a accepté. Pour le documentaire, nous l’avons sollicité par rapport à son témoignage de vie. Il a à cœur de témoigner de la façon dont Dieu l’a restauré et de ce qu’il a appris dans son processus de guérison. Il sera donc présent à l’avant-première. Mais il sera encore plus disponible le 7 juin, pour une soirée-témoignage à La Sarraz.

    Pous plus d'infos, écrivez à: info@dignity.ch

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