Le 26 août, David Valdez, président du secteur Eglise et théologie de la FREE, et Colin Donaldson, secrétaire général des Groupes bibliques des écoles et des universités (GBEU), ont rassemblé à Yverdon-les-Bains une vingtaine de pasteurs et de responsables d’œuvre romands, pour annoncer le lancement d’une formation à la prédication. Cette formation s’inspirera du matériel publié par la fondation interdénominationelle Langham Partnership, initiée par John Stott.
Le premier niveau de la formation en 2016
En 2016, l’antenne suisse de Langham Partnership devrait organiser le premier module de formation, soit sur plusieurs week-end, soit sur une semaine. D’ordinaire, les équipes de la fondation Langham mettent en place un cursus qui se déroule sur trois ans et qui, une fois l’an, rassemble des prédicateurs, pasteurs ou membres d’Eglise, pour leur permettre tout d’abord de découvrir « Les principes de la prédication biblique », de « Prêcher le Nouveau Testament », puis, durant la troisième année, de « Prêcher l’Ancien Testament ».
Le volet « prédication » de la fondation Langham est connu en Afrique. David Valdez, également formateur pour cette fondation, va régulièrement donner de tels séminaires en Afrique francophone. En Europe, a relevé Mark Meynell, l’un des cinq salariés de la fondation, une quinzaine de pays ont développé une antenne Langham et proposent ce type de formation aux prédicateurs locaux. Il s’agit non seulement de mettre sur pied cette formation, mais aussi de lancer des clubs de prédicateurs qui se retrouvent toutes les six semaines afin d’échanger et de se soutenir dans leurs activités homilétiques. « En Espagne, a relevé Mark Meynell, il existe actuellement 75 clubs, et quelque 200 Eglises sont impliquées dans ce processus. Cela devrait avoir un impact énorme sur ce pays », a-t-il ajouté.
Une prédication pour faire des ponts entre la Bible et aujourd’hui
Le pasteur français Mike McGowan, l’autre « avocat » de la fondation Langham qui avait fait le déplacement, a expliqué comment il développait une telle dynamique en Bretagne. Très réservé sur l’emploi du terme « prédication exposition » pour parler du type de prédication proposé par Langham, il a préféré employer le terme « prédication biblique dite textuelle ». Derrière cette formule, il s’agit, comme John Stott l’explique dans son livre Le défi de la prédication, de « construire des ponts qui enjambent le gouffre entre le monde biblique et le monde moderne… » Pour le fondateur de Langham Partnership, les prédicateurs qui ont une théologie conservatrice ont tendance à vivre sur le versant biblique de la vallée, alors que les prédicateurs qui se prévalent d’évoluer avec leur temps fondent leurs sermons avant tout sur le versant « monde moderne » de la vallée. « Ainsi s’aperçoit-on que les conservateurs sont bibliques mais pas de leur temps, alors que les libéraux et les radicaux sont de leur temps mais pas bibliques, ajoute John Stott. (…) Nous devons donc nous battre pour relier la parole intangible de Dieu à notre monde en perpétuel changement, sans sacrifier la vérité ni mépriser l’actualisation. »
Serge Carrel