D’un côté, de nombreuses Eglises de la FREE cherchent un nouveau pasteur (1). De l’autre, de nombreux pasteurs cherchent à intégrer une de nos communautés en façonnant sa vision, et en participant à l’aventure de son développement. Votre Eglise et votre personnalité de serviteur de Dieu sauront relever le défi d’une transition réussie, c’est notre conviction à la Commission des ministères.
Avant toutes choses : quelle Eglise locale êtes-vous ?
L’important dans la vie d’une Eglise n’est pas toujours d’avancer. Il y a des moments cruciaux où il est préférable de marquer un temps d’arrêt. Rechercher un nouveau ministère fournit une excellente occasion d’établir le bilan et le profil de votre communauté.
Commencez par vos forces et vos faiblesses. Parlez de vos conflits internes, d’éventuelles tensions théologiques et de la manière dont vous aimeriez les dépasser. Posez-vous la question : quel type d’Eglise sommes-nous ? Etablissez la pyramide des âges de votre communauté. Précisez la vision qui anime votre vie d’Eglise et quels projets la soutiennent.
Ce travail d’analyse est exigeant. Mieux vaut ne pas attendre le départ de votre pasteur actuel pour commencer.
Rédiger un document de deux à trois pages qui présente avec netteté la personnalité spirituelle de votre communauté est une bonne idée (2). Toute personne interpellée par votre recherche d’un nouveau ministère salarié lira ce document avec intérêt.
Dans le Nouveau Testament, les lettres destinées à sept Eglises d’Asie mineure (voir Apocalypse 2 et 3) peuvent apporter de précieuses pensées spirituelles pour cerner l’identité de votre Eglise. Vos centres d’intérêt correspondent-ils aux valeurs du Royaume de Dieu ?
En cas de difficultés, nous vous suggérons de vous faire aider par quelqu’un qui vous connaît bien, car il arrive souvent que les autres perçoivent mieux nos qualités et nos défauts que nous-mêmes.
Quel ministère correspond au profil de votre Eglise ?
Disposant de votre profil d’Eglise, imaginez la mission principale que vous voulez confier au poste à pourvoir. Chaque mot – en particulier les verbes qui décrivent l’action – est destiné à clarifier l’attente de l’Eglise à l’égard d’un candidat. Faites ensuite une liste des tâches à effectuer et indiquez clairement leur degré de priorité.
L’Eglise ne demande pas quelqu’un de parfait et ne s’attend pas à ce que toutes ces qualités soient réunies en une seule personne. Ainsi que l’indique l’observation menée ces dernières années par la Commission des ministères sur les préférences des jeunes par rapport à l’Eglise qui va les employer, les communautés qui offrent un travail d’équipe ont la cote.
Un candidat intéressé par votre annonce dira : « Oui, cette Eglise m’attire parce que je me reconnais dans la mission principale qui m’attend. Je me sens en mesure d’accomplir les tâches importantes et je suis en accord avec leurs priorités. »
La deuxième épître de Paul à Timothée présente le ministère chrétien avec la souffrance qui l’accompagne. Tout nouveau ministère exige des capacités d’adaptation et de changement. Paul précise les motivations profondes qui animent le jeune Timothée : fidélité, audace et persévérance durant les moments difficiles. « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n’a pas à rougir mais qui expose avec droiture la parole de la vérité » (2 Timothée 2.15). Que les Eglises apprennent à collaborer avec des serviteurs du Christ qui incarnent le caractère de leur Maître et qu’elles leurs permettent de faire leurs preuves en vue d’édifier l’Eglise !
Comment rechercher, sélectionner et appeler un candidat ?
Vous savez à présent ce qui caractérise la vie spirituelle de votre communauté et quels ministères la nourriront le mieux. Cherchez maintenant la personne que le Seigneur a préparée en mobilisant l’ensemble de l’Eglise. Ce qui vous aidera le plus, c’est d’avoir construit un solide réseau pour activer votre recherche. Ces personnes connaissent les besoins de votre communauté. La Commission des ministères peut faire partie de votre réseau. Ne restez pas seul à chercher un candidat ! Partagez avec des personnes ressources votre ressenti, la manière dont vous comptez privilégier tel ou tel dossier de candidature, tout en respectant la confidentialité des personnes engagées dans le processus.
Chaque Eglise est libre d’établir ses critères de recherche et de choisir les ministères qui conviennent le mieux. Regardez au cœur de la personne, au cœur de l’Eglise et au cœur de Dieu. « Nous regardons ce qui frappe les yeux, Dieu regarde au cœur » (1 Samuel 16.7).
A ce stade de la recherche d’un nouveau serviteur de Dieu, vous avez acquis une expérience irremplaçable. Vous connaissez mieux que quiconque qui vous voulez appeler et qui vivra le mieux la vision, les projets de développement et la dimension communautaire de votre Eglise locale.
Lorsque vous aboutirez au choix de quelqu’un qui a répondu à votre appel, avec qui vous avez partagé la passion et la vision pour la croissance du Royaume de Dieu dans votre localité, vous présenterez la personne appelée à toute la communauté. Créez des événements communautaires variés où le candidat retenu et l’Eglise peuvent faire connaissance et se coopter dans un climat d’ouverture à l’Esprit Saint. Une écoute attentive de la voix de Dieu est cruciale à ce moment-là.
Soigner l’arrivée, l’installation, le temps de probation et l’évaluation du ministère
Vous allez bientôt accueillir votre nouveau pasteur. Ayez foi en Jésus-Christ qui vous a conduits à faire le bon choix. Avez-vous clarifié toutes les questions liées à l’emploi et choisi le bon contrat ?
Aidez la personne à s’intégrer dans son nouvel environnement spirituel. Que Dieu vous permette de découvrir les talents de votre nouveau conducteur spirituel. Créez une atmosphère de travail ouverte qui libère les relations, qui oriente les débats théologiques et favorise la mise en valeur de la vision de votre Eglise.
A vous qui commencez un ministère…
Pour le nouveau ministère, un temps de probation s’ouvre, habituellement d’une durée d’une année. Il s’agit d’abord pour celui-ci d’aller à la découverte des us et coutumes de sa nouvelle Eglise locale et de se familiariser avec sa culture. Vous l’avez bien saisi, c’est une période cruciale où vous, en tant que nouvel employé (e) de l’Eglise, vous êtes simplement vous-mêmes en cultivant l’ouverture d’esprit. Sachez vous mettre dans la position de l’apprenant qui dépend de l’apport constructif de la communauté pour progresser.
Développez votre esprit positif et d’initiative. Profitez de votre regard neuf pour questionner les tâches que l’on vous confie. Osez les propositions d’amélioration à bon escient.
Un partenariat avec la Commission des ministères
La Commission des ministères est au service des Eglises qui passent par une transition de ministère. La charte de la FREE nous place ensemble devant notre responsabilité de former un corps de serviteurs et de servantes de Jésus et de favoriser l’émergence d’un corps solidaire et fraternel. Nous sommes vos frères et sœurs et nous aimerions que vous associiez vos forces aux nôtres, que nous portions ensemble nos faiblesses et que nous ouvrions des collaborations Eglise-ministère local qui fassent envie aux jeunes et aux moins jeunes de notre mouvement.
Rechercher la bonne personne à la bonne place est devenu notre passion. Nous la cultivons et la développons en permanence en vue de l’excellence de l’œuvre du Christ parmi nous.
Christian Kaeser, membre de la Commission des ministères de la FREE et pasteur dans l’Eglise évangélique des Marroniers à Rolle (FREE)
Notes
1 Dans le présent article, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique; ils ont à la fois valeur d’un féminin et d’un masculin. Nous parlons de « pasteur » ou de « serviteur de Dieu » pour laisser chacun libre de qualifier ce terme. Peuvent y être associés des termes comme apôtre, prophète, évangéliste, docteur ou des combinaisons du style : pasteur-apôtre, pasteur-évangéliste…
2 Pour un éclairage sur le détail de cette démarche, voir André Pownall, « Projet d’Eglise », dans : Christophe Paya et Bernard Huck (éd.), Dictionnnaire de théologie pratique, Charols, Excelsis, 2011, p. 581-583.