Love Burkina Faso : c’est le nom de l’association fondée par « le groupe mission » de l’Eglise évangélique FREE des Ecluses, pour favoriser la scolarité de dizaines d’élèves au Burkina Faso. Cette Eglise biennoise a subventionné la construction d’une école primaire dans un quartier périphérique de Ouagadougou, très défavorisé. Et actuellement, elle participe à l’édification d’un second bâtiment scolaire sur le même terrain, afin d’accueillir trois nouvelles classes. Toutefois, le financement de ce projet est aussi provenu de l’Eglise FREE de la Côte-aux-Fées et d’autres amis chrétiens du missionnaire Daniel Ouedraogo, qui a suivi une formation théologique en Suisse entre 2015 et 2018.
Ils ne savaient pas tenir un stylo
Comment ce projet d’école a-t-il démarré ? «On voulait atteindre ces enfants avec l’Evangile et l’un des moyens est de passer par l’éducation», partage Daniel Ouedraogo. Lui-même père de famille, le Burkinabé explique que dans ce quartier où il a fondé l’école en 2019, nombreux sont les parents alcooliques et peu intéressés à l’éducation de leur progéniture. Pour les encourager à scolariser leurs petits, le missionnaire est donc allé à leur rencontre et a même produit les actes de naissance nécessaires pour l’entrée des enfants à l’école.
«Aujourd’hui, plus de vingt enfants de ces familles sont scolarisés. Alors qu’ils ne savaient pas tenir un stylo, ils peuvent maintenant lire et écrire. Nous voyons aussi un changement dans leur comportement. Nous pouvons leur enseigner la Bible, prier avec eux et même avec les pères ou mères qui sollicitent la prière», rapporte le missionnaire, qui garde des liens forts avec l’Eglise FREE des Ecluses, dont il a été membre quelques années.
Des vivres pour les déplacés, fuyant les attaques du nord
A son retour au Burkina, Daniel Ouedraogo a d’abord implanté une église locale, soutenu par ses amis suisses. Active dans l’évangélisation et l’intercession, cette jeune communauté compte aujourd’hui cent trente fidèles. Avec d’autres Eglises de Ouagadougou et les services de la commune, elle apporte de l’aide alimentaire pour les déplacés internes. En effet, en raison du terrorisme qui sévit au nord du pays, deux millions de personnes – de confession chrétienne mais également de confession musulmane – ont dû fuir leurs villages ; ils se retrouvent soit dans des camps de réfugiés, soit à survivre dans la capitale.
«Les musulmans réalisent qu’ils sont persécutés par leur frères dans la foi et cela les questionne. On leur a toujours dit que les chrétiens sont méchants. Mais dans leur détresse, ils constatent que ce sont des chrétiens qui leur viennent en aide. Ils s’ouvrent au christianisme et certains se convertissent» rapporte Daniel Ouedraogo. Pour aider les démunis, l’Eglise propose aussi des formations génératrices de revenus, en collaboration avec des entrepreneurs.
Davantage que des finances….
Le soutien apporté par l’association Love Burkina Faso aux projets de Daniel Ouedraogo ne se limite pas aux finances. Lors de sa visite en Suisse en mars dernier, le pasteur burkinabé a partagé qu’il avait besoin d’un ordinateur et d’un beamer pour le centre scolaire. Une famille de l’Eglise a donné un ordinateur et un couple d’enseignants a pu trouver un beamer de seconde main, offert par une école suisse. Ce couple partira d’ailleurs cet été au Burkina Faso pour prodiguer des formations aux enseignants sur place. Daniel Ouedraogo transmet aussi régulièrement à l’Eglise biennoise des nouvelles de l’évolution des projets ainsi que des sujets de prière concernant la situation politique difficile de son pays.
"Avec peu de moyens, ils font beaucoup"
Par le biais de l’association Love Burkina Faso, les chrétiens évangéliques subventionnent également une école à Sapouy, fondée par un Burkinabé aujourd’hui décédé, qui avait aussi suivi sa formation théologique à IBETO (Start Up Ministries). Les défis actuels de ce centre scolaire, géré par sa veuve Isabelle Bamogo, sont le raccordement à l’eau potable et la création d’une salle d’informatique. Membre du comité de l'association, René Monnier a pu observer sur le terrain le travail accompli par ces deux écoles chrétiennes. Il se réjouit de la formation qui peut être dispensée à des écoliers de familles modestes et de la liberté qu’ont les enseignants de prier pour leurs élèves : « Avec peu de moyens, ces chrétiens sur place sont capables de faire énormément de choses », conclut-il.