Mis sur pied par la Conférence des Religieux du Brésil, l'événement a pour but de sensibiliser un maximum de personnes au fléau de la traite des êtres humains. Celui-ci touche chaque année près de 250'000 enfants et adolescents brésiliens. Lors du Mondial, il va connaître une recrudescence avec l'augmentation certaine de la prostitution, et donc de l'exploitation sexuelle.
Lors de la dernière coupe du monde de football en 2010 en Afrique du Sud, la criminalité sexuelle avait bondi de 66%.
Mercredi 11 juin, des responsables d'Eglises comme des laïques brésiliens manifestent de façon préventive dans toutes les villes qui vont accueillir la coupe du monde.
Expulsions
Les Eglises brésiliennes ne sont cependant pas mobilisées sur ce seul terrain de la prévention. Il y a une semaine, plus de 300 personnes ont trouvé refuge dans une église de Rio de Janeiro, après avoir été expulsées de leur logement suite à l'augmentation de leur loyer. Cette hausse est également liée à la coupe du monde et les Eglises l'épinglent : selon les autorités municipales, plus de 19'000 familles, soit près de 100'000 personnes ont été déplacées depuis octobre 2009. En cause : le fait de devoir laisser la place aux routes d'accès aux stades ou aux autres infrastructures, ou l'augmentation pure et simple du prix des loyers avant et pendant la coupe du monde, décidée par les propriétaires fonciers.
Carton rouge
Les Eglises ne sont pas pour autant opposée au football, loin s'en faut. Mais ce sport est aujourd'hui sous le feu des critiques et accusé de créer plus d'injustices sociales. Dans une brochure distribuée à travers le pays, les évêques du Brésil ont d'ailleurs sorti il y a une semaine le carton rouge en se plaignant des milliards dépensés pour cette coupe du monde, alors qu'une partie de la population n'a toujours pas accès aux services de base, comme la santé ou l'éducation.
Gabrielle Desarzens