Présente dans l’espace, dans les cyclones, le monde animal et végétal, dans l’infiniment grand et l’infiniment petit, la spirale est un motif qu’Anne-Laure Jaquillard, membre de l’Église évangélique de Gimel (FREE), se plaît à exercer dans sa création artistique. « C’est un mouvement continu et infini, symbole de la vie, des cycles, des éléments qui reviennent de manières différentes et avec d’autres perspectives », considère-t-elle. La passion intérieure qui anime Anne-Laure Jaquillard est de contribuer à une mise en mouvement vers la plénitude et la vie : un concept qui s’ancre en Christ.
Un local loué par une amie de l'Eglise
En décembre dernier, l’artiste peintre de 46 ans a ouvert à Gimel un atelier d’art-thérapie, en complément de l’atelier artistique déjà en place depuis 2019 baptisé « Espace La Spirale ». Un lieu ouvert à tous ceux qui aspirent à l’exploration, à l’expression artistique et à la restauration de l’identité par la création. Dans ce local, loué par une amie de son Église, les bénéficiaires peuvent s’essayer à la sculpture, à la peinture, au collage, au dessin ou à la linogravure notamment. « Dans l’art-thérapie, chaque matériau propose un chemin d’accès vers le langage intérieur, comme pour mettre en corps, en matière, quelque chose d’encore non visible », révèle-t-elle. Si le travail de la terre favorise par exemple l’ancrage, l’enracinement et le retour aux sources, la peinture expressive, quant à elle, stimule l’exploration, la fluidité ou l’ouverture et conduit à se laisser surprendre.
L’art-thérapie en tant que vecteur de communication
Les bénéficiaires arrivent avec des sujets variés qui orientent le travail sur les fonctions cérébrales, affectives, sociales ou de développement personnel : par exemple, le sentiment d’un nœud à démêler, des sujets interrelationnels, la dépression, les addictions, le stress, les divers troubles du comportement, les traumatismes, les troubles du développement. Ces ateliers d’art-thérapie sont aussi recommandés aux personnes ayant moins de facilité à s’exprimer verbalement, à comprendre leurs émotions ou à organiser leurs pensées.
Le rôle d’Anne-Laure Jaquillard est de les accompagner et de les soutenir dans leur processus thérapeutique, du jeune enfant jusqu’au sénior, individuellement ou en groupe : « être à l’écoute, observer, proposer une ouverture artistique, s’appuyer sur les ressources du bénéficiaire, proposer un temps de mise en mots comme un contenant de ce qui a pu être vécu, une mise en lien entre matière et psychisme, oser les métaphores, rester sensible à l’attitude du créateur dans son élaboration à la matière, accueillir ce qui est, sans jugement sont quelques exemples d’attitudes qui contribuent à vivre le processus dans la confiance et la sécurité», souligne-t-elle.
Un lieu d’accueil avec café et fauteuil
Dans l’optique de contribuer au mieux-être des personnes par le biais de la création artistique, Anne-Laure Jaquillard a donné à sa carrière une nouvelle direction. Après avoir travaillé comme employée de commerce et éducatrice de l’enfance pendant de nombreuses années, elle aspirait à un changement. En 2016 et 2021, elle a réalisé deux bilans de carrière qui lui ont confirmé son attrait pour l’art, la médiation, le conseil et le soin à la personne. Elle s’est inscrite à la formation d’art-thérapeute en janvier 2020 et a obtenu son diplôme (DAS) trois ans plus tard, avec pour objectif 2025 d’avoir le diplôme fédéral, selon les exigences professionnelles.
Cette décision, prise de concert avec son conjoint, impliquait un grand engagement personnel, financier, professionnel, logistique pour suivre le cursus de formation, tout en assumant son rôle de maman. «Mon rêve était d’ouvrir un lieu accueillant, convivial et chaleureux, libre d’accès, comme un lieu de passage (avec café et fauteuil) et la possibilité d’y vivre et proposer quelque chose», confie-t-elle.
« Je peux passer de longues heures seule dans mon atelier »
Anne-Laure Jaquillard se décrit comme une personne introvertie. Elle se ressource dans la solitude, en créant, lisant, ou dans la nature, à pied ou à vélo dans les forêts du pied du Jura. « Je peux passer de longues heures seule dans mon atelier. Soit je crée pour me ressourcer sans vraiment avoir un but défini. Soit je crée avec un concept en tête ou une matière que j’ai envie d’explorer ».
Avec cet atelier, elle vit ainsi un émerveillement qui ne l’a pas quittée depuis l’enfance : « J’ai toujours aimé créer, transformer, essayer. Enfant, j’aimais toucher aux matériaux, récupérer des bouts de tout, au cas où je pourrais en faire quelque chose. Mes mains avaient une certaine habileté, que ce soit dans la motricité globale ou fine. Pour Anne-Laure Jaquillard, l’expression par la création artistique est comme l’âme d’un violon, elle permet de mettre en résonnance ce qui va faire vibrer notre âme.
Rejoindre la personne dans sa demande
Les sessions d’art-thérapie sont ouvertes à toutes personnes sans distinction de ses convictions, culture et dénomination. Animée de convictions chrétiennes, Anne-Laure Jaquillard se fait à tous et rejoint la personne en demande dans son histoire, ses convictions et son vécu personnel. « Si la personne mentionne son souhait que Dieu fasse partie du processus, je vais la rejoindre dans son langage et ses convictions. C'est important que le bénéficiaire se sente en sécurité et aligné avec ses propres valeurs de vie, partie intégrante de son cheminement thérapeutique. Dieu est Esprit et là où est l’Esprit, là règne la liberté », relève-t-elle.
Hormis les ateliers d’art thérapie, l’Espace La Spirale propose des ateliers d’écriture créative dirigés par Doris Rimaz et Anne-Laure Jaquillard, des ateliers créatifs animés par Isabelle Kabelaan et du coaching et soutien familial avec Rachel Moret. Anne-Laure Jaquillard étend son activité au Point d'Eau à Morges.
Pour en savoir plus : https://www.espacelaspirale.com